Age Of Taurus est un groupe chanceux. Il n'a pas fallu attendre longtemps après la sortie de leur première démo In the days of the Taurean Empire pour que Lee Dorian, fondateur de Rise Above, s'intéresse à cette jeune formation.
Avant même sa signature sur ce prestigieux label, le quartet possédait toutes les caractéristiques d'un groupe « maison » : des Britanniques, cela va de soit, qui flirtent avec le rock 70's. Que pouvait donc demander de plus l'ex-leader de Cathedral ? Pas grand chose.
Poilus comme ne le seront jamais les One Direction, les Londoniens de Age of Taurus jouent donc un rock/doom/stoner viril qui devrait plaire à plus d'un amateur. Riffs catchy, tubes certifiés (« A rush of power ») et tendance à tutoyer le heavy metal vintage (le solo de « Always in the eye ») sont au menu. En dépit de ce classicisme affiché, Age Of Taurus se démarque de la concurrence et propose une musique fraîche et accessible. La part belle est faite aux mélodies accrocheuses et au chant clair de Toby Wright qui font que Desperate Souls Of Tortured Times est très aéré.
La musique de Age Of Taurus ouvre une brèche. Loin d'être une forme de « doom light », elle peut rendre ce genre (qui peut être assez hermétique) plus accessible. Et Desperate Souls Of Tortured Times de posséder toutes les qualités pour conquérir un nouveau public adepte de sensations purement rock.
01. A Rush of Power 02. Sinking City 03. Always in the Eye 04. Walk with Me, My Queen 05. Desperate Souls of Tortured Times 06. Embrace the Stone 07. The Bull and the Bear
Franchement, je me demande pourquoi je perds mon temps à parler de cet album sur METALchroniques. Remarquez, je me suis aussi farci le double album de remixes de Morbid Angel (une expérience encore douloureuse aujourd’hui, j’ai parfois du mal à me regarder dans le miroir quand je pense à ce que j’ai infligé à mes tympans pendant deux semaines), nous ne sommes donc plus à un dérapage près. Vautrons-nous donc dans le monde de l’électro, un univers où les fans sont aussi radicaux et cons que ceux du Black Metal. C’est dire.
Sous le couvert d’une démarche avant-gardiste et d’une volonté d’abattre toute limite ou retenue, Pryapisme fait du n’importe quoi. Du gros n’importe quoi. Du sans queue ni tête, digne du discours du cousin de 17 ans défoncé à l’ecstasy et qui essaie de te raconter la fois où un chien a essayé de lui dévisser la tête avec un tournevis cruciforme. Mais attention : dans leur langage, le n’importe quoi s’appelle certainement « expérimentation sonore », « avant-garde électromusicale ». Nous touchons donc au domaine de l’art… Que dis-je, de l’Aaaaaaaaaaart avec un grand A, comme dans « Ah putain qu’est-ce qu’il a pris pour nous chier ça ? ».
Cet album est à la musique ce que Cloaca de Wim Delvoye est à l’art : une grosse machine à merde, et on trouvera malheureusement toujours un connaisseur qui se placera devant cette machine, un brin penché en arrière, la main droite saisissant le menton dans une posture de penseur moderne et s’exclamant, après dix minutes de réflexion certainement très intense : « ha, quel génie, j’en ai la larme à l’œil ». Marrant, moi aussi, j’ai la larme à l’œil quand je suis constipé et que j’ai trop poussé…
Apathia Records / 2013
Tracklist (trop:long) 1. Un druide est giboyeux lorsqu’il se prend pour un neutrino 2. Boudin blanc et blanc boudin 3. Random Jean Vigo 4. La notion de chiralité de spin et d’oscillation de saveur des particules supersymetriques definissant un champs scalaire lors d’une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modele ekpyrotique 5. Lesbian bordello 6. J’ai envie de te claquer 7. Cochenille, membrane et volcanologie 8. Jon-bon-jon-boutros-boutros-boutros-bovi-miou-miou 9. Je suis venu, j’ai vu, j’ai sangouinu 10. La nuit sur le mont-chauvelu (Mussorgsky Cover)
"Pelagial", sixième effort du groupe allemand The Ocean, sort en 2013 après deux longues années et demi consacrées à la composition. Et ce successeur conceptuel d'Anthropocentric place encore une fois la barre très haut. "Epipelagic" entame l'album avec légèreté en surface, et ne prépare pas à à l'intense plongeon dans lequel le groupe entend nous entrainer. Progressif a ses débuts, The Ocean se fait plus de plus en plus sombre jusqu'a la plage "Benthic" ou c'est la facette doom qui prend le dessus.
Il faut aborder ce grand plongeon d'une traite, comme l'envisage d'ailleurs le groupe, soit un titre de 53 minutes découpé en 11 plages. A noter, l'album est proposé avec un deuxième disque, la version intrumentale de "Pelagial", avec un mastering un poil différent. Il était prévu au départ que l'album serait instrumental, en raisons d'ennuis de santé du vocaliste. Et plus tard, compte tenu de la performance relevée au chant clair et hurlé de Loïc Rossetti, c'est finalement une décision avisée de soumettre les deux versions disponibles histoire de se faire une idée.
The Ocean ne renie pas ses racines, on retrouve encore cette énergie tirée du hardcore sur "Bathyalpelagic II: The Wish in Dreams". The Ocean bénéficie d'un son au poil concocté par Jens Bogren (Opeth, Katatonia). L'immersion en profondeur n'a paradoxalement rien d'étouffant, le groupe propose des compos accrocheuses et toujours fluides, et maintient le cap entre énergie et mélodie. A l'image du titre "Abyssopelagic II: Signals of Anxiety" qui oscille entre instruments à cordes et piano, et riffs de guitare lourds. Le groupe frôle encore la perfection, avec une interprétation au poil, et confirmant son talent d'écriture dans tous les registres. Et ce final apocalyptique ! "Benthic: The Origin of Our Wishes", titre écrasant qui ferait frémir de plaisir tout amateur de Doom Death metal dévastant tout sur son passage. Il va de soi que les fans et amateurs du groupe seront comblés par ce voyage, The Ocean est au sommet de son art et une fois encore frappe très fort. Cela devient une (bonne) habitude. Le metal expérimental doom progressif, élaboré à cette sauce j'en redemande !
Tracklist (53 minutes) 1. Epipelagic 2. Mesopelagic: Into the Uncanny 3. Bathyalpelagic I: Impasses 4. Bathyalpelagic II: The Wish in Dreams 5. Bathyalpelagic III: Disequilibrated 6. Abyssopelagic I: Boundless Vasts 7. Abyssopelagic II: Signals of Anxiety 8. Hadopelagic I: Omen of the Deep 9. Hadopelagic II: Let Them Believe 10. Demersal: Cognitive Dissonance 11. Benthic: The Origin of Our Wishes