Archive for mai, 2013

Ashent – Flaws of Elation

oshy_01052013_AshenSuite à la sortie récente de nouvel album des prog-métalleux d’ASHENT, leur label Lion Lusic a eu la riche idée de proposer à la vente une réédition du premier album des transalpins, Flaws of Elation, sorti à l’origine en 2006 chez Lucretia Records et plus disponible depuis un certain temps. Histoire de rendre le deal intéressant, une nouvelle pochette (magnifique d’ailleurs) est proposée ainsi que quatre titres bonus, des versions démo datant de 2003. On pourra ainsi juger de l’évolution de ces titres en trois ans de travail.

Ce premier album est assez éclairant et confirme qu’ASHENT n’a jamais joué la facilité. Lors de sa chronique, Inheritance m’a franchement secoué et désorienté par ses compositions à tiroir et l’habitude des italiens de tromper son monde en multipliant les pistes mélodiques. Et bien ce Flaws of Elation possède les mêmes caractéristiques et ne facilite pas non plus le travail de l’auditeur. Si vous êtes allergique au métal progressif technique et biscornu, passez votre chemin sous peine de souffrir. Le niveau technique est déjà assez élevé et les transalpins virevoltent avec aisance entre les rythmes, les ambiances et les mélodies. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché car les acrobaties sont nombreuses. Certains passages restent très jouissifs mais l’impression d’ensemble demeure chaotique et semble désorganisé. Les transalpins s’en défendent et je veux bien les croire, comme pour Inheritance, j’ai personnellement beaucoup de mal à l’immerger dans leur univers musical. Mais je loue la maîtrise et les qualités technique du groupe. Les frères Falanga menait déjà d’une poigne de fer ASHENT, avec une idée précise de ce que doit être la musique du groupe.

Un petit mot sur les bonus et ces quatre chansons proposées dans des « early versions » datées de 2003. Il est amusant de constater que les fondations sont bien là, trois ans avant la sortie de l’album et avec certains musiciens différents, et les petites touches, les petites évolutions apportées ici et là pour aboutir au résultat final. On aurait préféré des titres inédits issus de ces mêmes sessions mais cela n’existe peut-être pas ou à l’état trop embryonnaire.

Les fans et les amateurs de métal prog feraient bien de jeter une oreille attentive sur le premier méfait des italiens d’ASHENT. Tout le charme de leur musique est déjà présent et pourrait satisfaire les plus exigeants. Je reste pour ma part attentif et humble face à une approche mélodique que je ne comprends pas toujours.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Lion Music / 2013

Tracklist (63:31 mn) 01. Flaws of Men 02. Mhysteric 03. Awakened’s transitions 04. Fallen Angel 05. Illusory 06. Silent Remedy 07. Anaemic Ardency 08. Persistence of Frailty 09. A Puzzled Sentiment 10. Eden 11. Awakened’s transitions (demo 2003) 12. Fallen Angel (demo 2003) 13. Anaemic Ardency (demo 2003) 14. Eden (demo 2003)

sidiousIl n’est jamais évident de se faire une idée précise du potentiel d’un groupe sur la base de quatre malheureux morceaux ou d’un gros quart d’heure de musique. Ce qui peut s’avérer efficace en diable sur une aussi courte durée peut ainsi s’avérer bien moins enthousiasmant lorsque l’album atteint la barre des 40-50 minutes. L’exercice de la chronique devient ici plus difficile : risque-t-on de passer à côté d’un groupe qui a tout pour réussir ou, au contraire, d’encenser un groupe qui ne parviendra jamais à conserver un tel niveau de qualité sur toute la durée d’un vrai album ? Cette question, je me la pose franchement depuis que j’écoute Ascension To The Throne Ov Self, le premier effort des Anglais de Sidious.

Au programme : un Black-Death symphonique de qualité, un peu à l’image d’un Behemoth avec le chant de Vader et des envies de s’inspirer de Dimmu Borgir. La recette a beau ne pas être originale, elle est bien exécutée : les quatre morceaux sont efficaces, le son est à la fois clair et massif (Russ Russell est passé par là), on sent que le groupe a su doser les ingrédients pour proposer quelque chose qui tient la route (recette, ingrédients… il était temps que Top Chef finisse).

Et pourtant, je suis plutôt mitigé au final. Enfin, « mitigé » n’est peut-être pas le mot exact. Disons plutôt « sceptique ». C’est bien beau de remettre une bonne copie sur un quart d’heure, mais le groupe sera-t-il capable d’en faire autant sur une dizaine de morceaux ? Et, surtout : la sauce prendra-t-elle aussi bien sur la durée (bordel, Naoelle, sors du corps de Patate tout de suite) ?

Avec ce premier EP, Sidious suscite plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Pour l’heure, j’ai envie de leur accorder le bénéfice du doute, mais je les attends clairement de pied ferme pour voir ce qu’ils ont vraiment dans le ventre. Avec ce bref aperçu nommé Ascension To The Throne Ov Self, il est impossible de dire si nous sommes en présence d’un grand en devenir ou d’un feu de paille…

Mister Patate (6/10)
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Kaotoxin Records / 2013
Tracklist (17:45) 1. Insurmountable Mass 2. Sentient Race 3. Nihilistic Regeneration 4. Ascension To The Throne Ov Self

 

Deathchain – Ritual Death Metal

365948Déjà six albums au compteur pour les Finlandais de Deathchain et, comme à l’accoutumée, une référence à la mort dans le titre de la galette. Finlande + Mort + Metal, oui mes amis, ces lascars ne sont pas une bande de dépressifs comme on les trouve par douzaines là-bas mais bien un combo de Death Metal. Pas de larmes, donc, mais on compense par une bonne dose de sang et de sueur.

Malgré leur longévité, il s’agit ici de mon premier contact avec le groupe. Difficile donc de dire s’ils ont su rester fidèles à leur son ou s’ils ont évolué dans un sens ou un autre. Je sais, je pourrais passer par Google, lire des chroniques rédigées par nos concurrents au sujet des albums précédents, mais comme je ne crois que ce que j’entends et que je ne leur fais pas confiance, il faudra faire avec… et au final, c’est peut-être mieux : je pars d’une feuille blanche, sans a priori ni attente particulière, et ce que j’entends ici me plaît.

Deathchain n’a pas opté pour la simplicité. Regardez un Skineater, par exemple, qui opte pour la brutalité pure, le bas de plafond dans toute sa splendeur : simple, efficace, réaction immédiate, cervicales en compote. Deathchain s’est plutôt engagé dans la voie de l’ambiance, le truc casse-gueule par excellence. Si tu ponds un morceau de trois minutes qui cogne sans arrêt, tu peux difficilement te gourer. Si tu te lances dans une plage de 7 minutes avec variations de rythmes, cassures et ambiances pesantes, tu sais que tu devras accrocher l’auditeur pour ne pas le perdre en route, et c’est ce que Deathchain parvient à faire tout au long de l’album. Là où certains pondent un pavé bien rugueux pour te défoncer la face, Deathchain donne l’impression d’un tailleur de pierre minutieux qui réalise le pavé cubique parfait, lisse, équilibré, avant de t’écraser le crâne. C’est réfléchi, c’est équilibré, c’est lourd tout en gardant quelques passages plus aériens – comme l’intro de « Like Worms Upon The Land » – et la petite touche finale vient de la présence de LG Petrov en guest sur un morceau.

Au final, Ritual Death Metal m’a clairement convaincu, à tel point que je compte rapidement me pencher sur le reste de leur discographie. C’est un peu comme ça qu’on reconnaît un bon groupe : il laisse toujours ce sentiment de trop peu, cette envie d’en découvrir plus…

Mister Patate (8/10)

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www.facebook.com/deathchainband


Svart Records / 2013 
Tracklist (45:55) 1. Voice of Sharur 2. Stele ov the Vultures 3. Seven Asakku Shadows 4. Our Lady Under the Earth 5. King Pazuzu 6. Like Worms upon the Lands 7. Tiamat´s Eyes of Death 8. Abzu Doom