Archive for mai, 2013

Carcharodon – Roachstomper

carcharodon-roachstomper_4176038-LJe me souviens de l'époque du lyçée où je montais des groupes de death avec mes potes pour légitimer mon refus d'apprendre ma leçon de maths et justifier mon alcoolisme en buvant les bières du daron. J'ai eu cette impression en écoutant Carcharodon (désolé mais ils s'appellent comme ça). Trois raisons à cela, la première, le nom du groupe à coucher dehors. Ah! Ça fait bien rire les copains d'avoir un nom complètement bizarre mais je ne suis pas certain que cela soit vendeur. La seconde, le joyeux bordel qui se dégage de l'ensemble, la troisième une immonde pochette, jugez vous-mêmes.

En quelques mots, Carcharodon nous viennent du pays de la pasta et se forment il y a maintenant dix ans! Une honnête petite carrière plus tard et c'est Roachstomper qui voit le jour. Alors la difficulté de chroniquer ce genre de disque réside pour l'essentiel sur sa dimension hétérogène, qui, je dois l'avouer, me dérange sérieusement. Le premier titre envoi du lourd, un morceau de rock aux relents southern et une voix pas désagréable me faisant parfois penser à un certain Down, mais dont on aimerait savoir ce qu'elle vaut, sans ses nombreux overdubs. Et puis c'est le tour d'un second titre dans lequel se mélangent bordel sonore, quelques pains et un épouvantable refrain qui ressemble à une meute de chiens en rut. Franchement, ça sent le sapin! D'autant que le côté 80's n'est, à la base, pas désagréable, mais une fois mélangé dans un magma de cuts, sons bizarres, basse à fond, etc. ne permet pas au morceau de respirer. 

La suite est du même acabit "Beaumont Tx" est un excellent morceau sludge jusqu'à 2 : 20. Pourquoi faut-il que se groupe se gâche avec des pitreries ? Au risque de faire mon rabajoie de service je trouve ça gonflant à la longue voire simplement idiot. À la limite, si tout le disque avait été fait à la manière d' "Alaska Pipeline" pourquoi pas?! On aurait compris le côté fou d'un Kaada ou Patton si l'ensemble avait été cohérent mais là, ce n'est guère le cas. Et c'est dommage, encore une fois, car on sent qu'il y a du niveau, en témoigne le blues, heavy, trashy "Voodo Autopsy" qui reste certainement la réussite des italiens. 

Un disque largement dispensable. 

Aske (5/10)

Site Officiel : http://altsphere.com/fr/band-52-Carcharodon

Tracklist : 01. Stoneface Legacy – 08:29 , 02. Pig Squeal Nation – 04:38, 03. Adolf Yeti – 03:52, 04.Beaumont, Tx – 04:28 , 05. Jumbo Squid – 03:10, 06. Marilyn Monrhoid – 04:08 , 07.Chupacobra – 02:10, 08. Burial In Whiskey Waves – 05:17 , 09. Alaska Pipeline – 03:30 , 10.Voodoo Autopsy – 03:38 , 11. The Sky Has No Limits – 08:43

SURTR – Pulvis et Umbra

Surtr_PulvisEtUmbra

Lorsqu'un groupe français parvient à élaborer ce genre de disque, il convient d'en parler! Fort d'un premier opus sobrement intitulé “World Of Doom" paru en 2011, les français de SURTR remettent le couvert avec un doom hyper dense et triste à faire pleurer des pierres. N'y allons pas par quatre chemins, les septs titres de Pulvis et Umbra sentent le Black Sabbath à plein nez et c'est ça qu'est bon! "Rise Again" lance les hostilités et frappe un grand coup avec une basse aussi lourde que la grosse caisse. Les guitares bien ancrées dans le morceau laissent l'auditeur pénétrer dans un univers oppressant ou la lenteur est de mise. "Three Winters Of War" montre une facette un poil plus pagan, sans doute du fait de cette ambiance "mélodique" qui relâche la pression ambiante en vue de servir une basse hyper-présente. "I Am the Cross" signe peut-être le morceau le plus violent avec grawls et son crado qui ramène le groupe du côté de Saint-Vitus. Là encore, le groupe semble s'engager du côté de la mélodie sans pour autant faire de concessions, rassurez-vous. 

Le point positif de ce disque certainement sur ce mélange de doom et de rock 70's qui évoquent le côté incantatoire d'un Cathedral. À noter également, le dernier morceau "Fred Karno' Army" dont l'intention est certainement du nous écraser les tympans avec une batterie dont la lourdeur n'a d'égale que la sécheresse de l'atmosphère. On regrette un peu le mix final qui a tendance à mettre la gratte derrière et le chant un peu trop en avant. Ceci étant dit, cela n'entache en rien la dynamique générale.

Vous l'aurez compris, ce disque s'adresse à tout amateur de doom souhaitant tenter l'expérience "à la française" parcequ'il n'y a pas que les anglais qui y ont droit!

Aske (8/10)

Site Officiel : www.surtr.net

Altsphere/2013

Tracklist : 1. Rise Again 2. Three Winters Of War 3. Sonic Doom 4. The Call 5. Rebellion 6. I Am The Cross 7. Fred Karno's Army

Crise de Pryapisme

C’est une première, profitez-en, ouvrez bien les yeux, parce que je ne compte pas en faire une habitude. Vu la déferlante de commentaires négatifs sur ma chronique de Pryapisme, j’ai décidé d’apporter un petit complément à ma chronique, une argumentation plus poussée. Je leur dois bien ça, ces gars officient dans ce que l’on peut appeler la scène « électro », un univers qui nous a aussi donné David Guetta. C’est un peu les sinistrés de la musique, quoi.

Allez, je vais faire un effort.

Pryapisme manque cruellement de cohérence. Le groupe a certainement choisi sciemment cette voie (ou plutôt cette absence de voie, lui préférant des vagabondages sans but précis), mais à force de vouloir pousser le délire, on hérite de morceaux sans queue ni tête, de patchworks décousus. Pryapisme ne part pas d’un point A pour se rendre à un point B. Il part d’un point A et verra bien où il atterrira. Le plus souvent sans parachute. À de nombreux égards, on peut comparer la musique du groupe au surréalisme, et plus particulièrement à l’écriture automatique. Le problème, à ce niveau, est qu’un tel procédé met l’artiste à l’abri, lui confère un « statut », et ce alors que ledit procédé est à la portée de chacun.

Un de mes détracteurs me disait « Si tu joues de la musique tu devrais savoir les efforts que ça demande de monter un projet ». Où est l’effort dans cet Hyperblast Super Collider… à part dans la recherche des noms des titres ? On ne peut se raccrocher à rien : aucune cohérence, aucune structure, une simple enfilade de sons et samples. Certains diront que le groupe prend des risques, s’affranchit des limites et contraintes. Je dis plutôt que le groupe fait du n’importe quoi sous le couvert de la création artistique (d’où mon renvoi à ce brave Wim et sa fameuse Cloaca… ou peut-être aurais-je dû évoquer le cas Jan Fabre et son lancer de chats).

On me reprochait de ne pas avoir argumenté ma position négative vis-à-vis de l’album. Réfléchissez un instant : qu’auriez-vous dit si ma chronique avait été aussi pauvre en arguments, mais positive ? Rien, si ce n’est « il est des nôtres, il a vu la lumière ».

PS : pour ce qui est de ma comparaison entre les fans d’electro et les fans de Black Metal, je tiens à m’excuser formellement auprès de la communauté Black Metal du monde entier. Je n’aurais pas dû mélanger torchons fluorescents et serviettes en cuir clouté. Hail Satan.