368607On a tous un collègue un peu excentrique, le genre de gars qui débarque en réunion avec une cravate Simpsons, qui fait des bruits bizarres quand il boit son café, le genre de gars pas méchant mais un peu différent. Au sein de la scène Death Metal, les Hollandais de The Monolith Deathcult ont endossé ce rôle avec joie, alignant trois sorties foutrement efficaces. Comme disait un illustre collègue aujourd’hui disparu : Monolith Deathcult est la preuve vivante que l'on peut jouer du bon brutal death qui tache tout en possédant un QI d'huître. Pas finaude pour un sou, cette bande de joyeux lurons, mais quand il s’agit de faire parler la poudre, elle est au rendez-vous… et pour se démarquer, on n’entre ni dans la course à la brutalité, ni dans la recherche de la technique absolue, non Madame… on prend des chemins tortueux !

Prenez une base Death Metal à tendance brutale, avec gros riffs, section rythmique qui colle au mur et un growleur qui a du coffre, ajoutez-y des touches tantôt thrashisantes, tantôt orientales, voire électro ou black symphonique et une pincée de samples, et vous tenez la recette certes improbable et pourtant ô combien jouissive de ce Tetragrammaton. En guise d’entrée en matière, le pavé « Gods Amongst Insects » pourrait faire froncer quelques sourcils : on aurait pu s’attendre à un morceau bref qui donne le ton et on se retrouve avec une plage longue, détaillée qui vient se fondre parfaitement, par un petit interlude tout en cuivres, dans un « Human Wave Attack » foutrement plus efficace. C’est rentre-dedans, c’est accrocheur, certaines rythmiques et riffs évoquent même le Slipknot des débuts… TMDC se fait plaisir, nous fait plaisir avec une plage radicale et aux textes sulfureux (une constante dans cet album, les religions en prennent pour leur grade) avant de nous sortir le grand jeu sur « Drugs, Thugs And Machetes » : un auditeur qui cherche une bonne fréquence, Radio Mille Collines, cafards, machettes qu’on aiguise encore et encore et, enfin, le coup de sifflet qui marque le coup d’envoi de la boucherie et on en redemande, encore et encore… Ca tombe bien, le groupe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et aligne les claques, dont l’énorme « S.A.D.M. », presque « traditionnel » face aux autres plages.

The Monolith Deathcult met un point d’honneur à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière des genres, à brasser les influences tout en gardant une cohérence à peine croyable. Il ne lui manque pas grand-chose pour faire figure de candidat au titre de l’album de l’année, d’autant plus qu’il a su insuffler ce vent de fraîcheur et d’innovation qui fait cruellement défaut à bien d’autres groupes plus conformistes… 

Mister Patate (9/10)

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Season Of Mist / 2013
Tracklist (53:49) 1. Gods Amongst Insects 2. H.W.A. (Human Wave Attack) 3. Drugs, Thugs & Machetes 4. Todesnacht von Stammheim 5. S.A.D.M. (Svpreme Avantgarde Death Metal) 6. Qasr Al-Nihaya 7. Aslimu!!! – All Slain Those Who Bring Down Our Highly Respected Symbols to the Lower Status of the Barren Earth