Archive for juillet, 2013

Coffins – The Fleshland

375458Après cinq longues années d’attente ponctuées par un nombre colossal d’ep et de splits, les Japonais de Coffins nous livrent enfin un successeur à Buried Death. Alors, que vaut The Fleshland, premier album du groupe sous la bannière de Relapse Records ? Le groupe a-t-il vendu son âme à un « gros » label ?

Au petit jeu du doom-death bien gras qui plombe l’ambiance et écrase des crânes, il faut reconnaître que les Japonais sont plutôt doués, et ce n’est pas le passage chez Relapse Records qui y change quoi que ce soit. Le son est lourd et gras, les passages mid-tempo écrasants côtoient quelques accélérations bien senties, le riffing est efficace et, cerise sur le gâteau, le chant d’outre-tombe vient s’intégrer parfaitement dans les compos. À ce niveau, Coffins fait preuve d’efficacité. Cependant, et c’est peut-être plus gênant, l’ombre d’autres formations plane sur The Fleshland. Sur certains morceaux, Coffins prend des allures d’Asphyx plus guttural et plus crade. Mid-tempo, accélération, re-mid-tempo : certaines structures semblent tirées tout droit des derniers efforts de la bande à Van Drunen. Reste à voir si cela constitue pour vous un inconvénient ou, au contraire, un critère d’achat… Personnellement, même si j’ai souvent tendance à faire la fine bouche, le résultat final me plaît, grâce justement à ce petit plus, cette fine couche de crasse qui fait grésiller le son et rend le tout plus rugueux.

Pas forcément un des albums de l’année, certes, mais suffisamment bon pour donner une envie d’y revenir de temps en temps. En ces temps où d’autres groupes optent pour le principe des albums Kleenex (une fois écouté, directement oublié), c’est appréciable…
 
Mister Patate (7,5/10) 

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Relapse Records / 2013
Tracklist (45:57) 1. Here Comes Perdition 2. Hellbringer 3. The Colossal Hole 4. No Saviour 5. The Vacant Pale Vessel 6. Rotten Disciples 7. Dishuman 8. The Unhallowed Tide 9. Tormentopia 

Black Sabbath – 13

black-sabbath-13-coverLa résurrection de Black Sabbath commence mal : les premières notes de « End Of Beginning » résonnent et l'on entend aussitôt celles de « Black Sabbath » sur le premier disque du combo, il y a plus de quarante ans de cela. Le morceau sonne quasiment comme un pastiche du premier titre du colossal premier album de groupe de Tony Iommi avec l'accélération qui arrive au même moment et un long solo. Tout se place donc sous de mauvaises auspices.

Mansuétude obligatoire ? 

Les fans aveugles diront qu'il ne faut pas s'arrêter à une première approche et qu'il y a plein de bonnes choses sur ce 13, un album qui matérialise enfin le souhait si longtemps déçu d'entendre le Black Sabbath de l'époque Ozzy enregistrer autre chose qu'un live. Ce n'est pas totalement faux car on ne peut pas dire que 13 soit mauvais, loin de mal. Et  dire cela ce n'est pas faire preuve de mansuétude à l'endroit d'un groupe dont le chanteur a été très marqué par la vie et dont le guitariste lutte contre un cancer encore aujourd'hui. 

Car on sent que ce 13 a été très travaillé, Tony Iommi étant sans doute conscient qu'il s'agit peut-être de son testament musical. Travaillé en chacun de ses riffs et chacune de ses ambiances, si fait que les bonnes idées fourmillent et qu'aucun riff n'est à jeter. Quant à Ozzy, malgré ses capacités déjà faibles et aujourd'hui déclinantes, il produit sans doute ce qu'il peut faire de mieux à ce jour. La production de Rick Rubin est excellente : chaude, claire et organique, elle laisse une honnête place à l'excellent Geezer Butler. De même le jeu de batterie de Brad Wilk ressort très bien de l'ensemble. Les grincheux regretteront la finesse du jeu de Bill Ward qui n'a pas voulu être la partie mais ils ne pourront pas se plaindre de Wilk. 

De vrais problèmes

Les vrais problèmes sont ailleurs. D'abord dans la volonté de revenir au style des trois premiers disques de Black Sabbath, les cultissimes Black Sabbath, Paranoid et Master of Reality, soit une période musicale regroupée sur deux ans : 1970 et 1971. Il n'y a donc aucune trace du Black Sabbath plus mélodique de l'époque Dio ou Tony Martin. Mais s'inspirer d'une séquence musicale glorieuse au point de faire dans le quasi plagiat (voir mon commentaire sur le morceau d'ouverture) pose problème. L'alchimie des trois premiers albums du groupe est de nos jours impossible à retrouver pour les vétérans que sont Iommi, Osbourne et Butler. D'où l'impression de chutes de studio à entendre « Loner », « God Is Dead » ou « Damaged Soul ». 

Par ailleurs, en voulant retrouver la liberté de ton des années 70, le groupe a choisi d'allonger ses morceaux proposant trois titres au delà des sept minutes et deux au delà de huit minutes. N'est pas Yes qui veut : ces titres deviennent souvent un peu ennuyeux et l'on se perd à penser à autre chose sur « Damage Soul » par exemple. La faute sans doute à des structures de chansons trop simples et à des solos pas toujours flamboyants. Tony Iommi n'est pas Steve Howe et certains de ses solos sont ratés. 

13 sera une épitaphe honnête à une carrière très chaotique. Mais pas plus. Et il n'enterra pas du tout la période Heaven And Hell, rétrospectivement bien supérieure.

Baptiste (6/10 par nostalgie, 5/10 sinon)

 

Vertigo / 2013

Tracklist (53:03) : 1. End of the Beginning 2. God is Dead ? 3. Loner 4. Zeitgeist 5. Age of Reason 6. Live Forever 7. Damaged Soul 8. Dear Father

BlackRain – It Begins

COVER_BLACKRAIN_redPour flirter avec le buzz, il faut être malin. Jadis, les plus grands tels Bowie et Marc Bolan (T-Rex) s'y sont risqués avec succès. Et Blackrain, dont le point commun avec les artistes sus-cités est d’œuvrer dans le glam, sait aussi y faire : télé-réalité et prestations fiévreuses ont fait que les regards se sont tournés vers les Annéciens. Conséquence heureuse, après plusieurs années d'auto production, le groupe signe sur une major son troisième album : It Begins.

Bien peu de choses négatives sont à relever concernant It Begins. Le quatuor livre sans complexe un brûlot glam-rock destiné à exploser les enceintes de celui qui l'écoute. Swan et ses compères, sûrement remontés par une lecture approfondie de la biographie de Motley Crüe (The Dirt), jouent à fond la carte du tout rock'n'roll et enchaînent une joyeuse tripotée de hits imparables (« Blast me up », « Death by stereo »). Rien n'est à jeter hormis l'affreuse pseudo balade « Nobody but you » pas vraiment indispensable.

It Begins est réjouissant, frais et donne la banane. Chapeauté de main de maître par Jack Douglas, producteur légendaire de Aerosmith, l'entreprise Blackrain a de beaux jours devant elle… Et le groupe pourrait même réhabiliter à lui seul cette scène glam 80's qui perdure dans notre pays. Un peu de fun, à notre époque fera le plus grand bien à tous.

L'album de l'été vous le trouverez ici. Et c'est de la vraie dynamite.

Nico (8,5/10)

Site Officiel: http://www.blackrain.fr/

Sony-Columbia / 2013

1. Blast me up 2. Bad love is good 3. Wild wild wild 4. Death by stereo 5. Nobody but you 6. Dancing on fire 7. Young blood 8. Cryin' tonight 9. Re-evolution – new generation 10. Tell me 11. Ho hey hey hey hey