DeathAngel-tdcfb26 ans et toujours affamé, Death Angel livre un septième album survolté. A la différence de Relentless Retribution sorti en 2011, qui avait tendance à s'essouffler sur la longueur après un départ canon, le groupe a semble t-il changé de fusil d'épaule et propose une recette qui tient plus longtemps la route. Après une intro acoustique bien trompeuse, The Dreams Calls For Blood ne laisse aucun répit durant un peu plus de 45 minutes. « Left For Dead » est un concentré d'agression qui entame en fanfare l'album.

La bonne nouvelle c'est que par la suite la bande à Mark Osegueda ne baisse pas la garde. Sur « Son Of The Morning », Celui ci fait la preuve de ses capacités de jeune premier aux vocalises (lui, il pourrait sans peine hurler l'intro de « Angel Of Death » de Slayer, alors que Tom Araya, lui… et il en fait la preuve sur ce morceau et sur « Detonate »).

Le reste du groupe n'est pas en reste pour tabasser les conduits auditifs. Cela dit, Rob Cavestany n'est pas avare de solis déjantés à la guitare (tendance bordélique comme Slayer, la mélodie n'est pas forcément au rendez vous). Death Angel avec son attitude de jeune loup mort de faim renvoie bien des groupes qui ont découvert le thrash ces dernières années à leur locaux de répétition. Production rugueuse, des compos d'une énergie monstrueuse et très accrocheuses, à la limite les vieux briscards qui ont connu la pierre angulaire qu'est le classique Ultraviolence n'attendront qu'une chose, le faux pas. Mais le groupe qui vit une seconde jeunesse depuis sa résurrection miraculeuse en 2001 à plus d'un tour dans son sac.

Lorsque le soufflé retombe un tantinet, Death Angel remet le couvert très vite, le titre éponyme colle aux murs. Pour autant, les solis de guitares sont de haute volée. Le final épileptique en laissera plus d'un sur le carreau. Seul le titre « Succubus » en revanche laisse sceptique, la tonalité agressive est toujours présente mais le rythme mid tempo donne une impression de baisse de régime en dépit des solis de Rob Cavestany. 

« Execution / Don't Save Me » et son intro acoustique pourraient faire croire que le groupe va nous ressortir une ballade à la sauce « Room With A View ». Il n'en est rien. Une minute de mélodie avant l'impact. Et le groupe reprend sa cavalcade. Pas de quartier. On s'étonnerait presque de ne pas entendre Marc cracher ses poumons tant il malmène ses cordes vocales.

Tout n'est pas parfait pour autant, l'abus de grosses ficelles et de clichés du thrash, de certains riffs et la section rythmique qui mouline sur le même tempo peut parfois laisser une impression de linéarité un poil désagréable. Notamment à l'écoute de « Caster Of Shame ». Il n'en demeure pas moins que le titre débouchera les conduits auditifs sans effort particulier.

Cette fois Death Angel n'a pas loupé la conclusion, « Territorial Instinct – Bloodlust », le titre le plus long de l'album démarre en douceur pour terminer sur un train d'enfer.  Il va de soi qu'en se focalisant sur le thrash qui rentre dans le lard, en évacuant au maximum les errances mélodiques, les amateurs de l'album Act III et The Organization trouveront un peu caricatural ce choix de mettre autant en avant l'agression au détriment de la mélodie. Cela dit tout amateur de thrash qui déboite devrait trouver son compte dans cette orgie de riffs. Difficile de résister à cette invitation à se jeter dans le circle pit

Hamster (08/10)

 

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Nuclear Blast / 2013

Track Listing (47:25) : 1. Left for Dead 2. Son of the Morning 3. Fallen 4. The Dream Calls for Blood 5. Succubus 6. Execution / Don't Save Me 7. Caster of Shame 8. Detonate 9. Empty 10. Territorial Instinct / Bloodlust