Archive for décembre, 2013

Starsoup – Bazaar of Wonders

oshy_31122013_StarsouEn ce qui me concerne, la métal russe m’est franchement inconnue. A part ARKONA et NOVA ART, il me reste tout à découvrir. On devine comme en Europe Centrale une activité foisonnante mais comme peu de groupes parviennent jusqu’à nous, il est bien périlleux de se faire une idée. En voici une nouvelle occasion avec le premier album du projet STARSOUP. Projet uniquement studio (pour l’instant), STARSOUP est le projet à à la fois rock et métal progressif du chanteur russe Alexey Markov. Tout est né à la fin de l’année 2011 de l’enregistrement d’une première chanson, « Angels ». Vu le nombre important d’invités et leurs agendas respectif, le projet a mis du temps à voir le jour et a nécessité plus d’une année d’enregistrement. Grâce à Sublimity Records, le voici accessible au plus grand nombre.

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et le premier contact avec Bazaar of Wonders s’avère être très positif. Très pro, avec une très bonne production, ce disque se laisse découvrir pas à pas et dévoile progressivement ses charmes. Les influences sont nombreuses et très éclectiques puisque STARSOUP annonce des ressemblances avec METALLICA et DISTURBED d’un côté ainsi que DREAM THEATER et STONE SOUR de l’autre. Ce deuxième visage me semble de loin être le plus présent. Je citerai pour ma part SAVATAGE et SHADOWGALLERY qui me paraissent avoir de nombreux points communs stylistiques aves les russes.

Effort commun, les compositions présentées ici sont pour certaines connues des spécialistes à travers le groupe CRIME OF PASSION qui a compté dans ses rangs Alexey Markov et Andrew Gryaznov, claviériste. Ce dernier signe d’ailleurs une grande partie de la musique de ce Bazaar of Wonders. Les chansons présentées ici forment un vaste melting-pot avec des guitares bien heavy, des nappes atmosphériques à gogo et un chant très varié. Les mid-tempo profonds et intéressants constituent la majorité de l’album et le tout forme un ensemble cohérent de qualité. Pas ultra-original dans le fond, les russes surprennent agréablement par leur maîtrise technique et le talent mis à l’œuvre ici. Rien ne laisse penser que STARSOUP est un projet russe et ils se positionnent d’emblée au niveau des groupes américains ou européens. La liste des contributeurs serait trop longue à publier ici, signalons simplement les participations de : Alexander Vetkhov à la batterie, Nicholas Angel, Kostya Naumenko, Darya Savchenko, Ilya Mamontov (EPIDEMIA), Oleg Mishin (CATHARSIS), Andrey Nova (NOVA ART)… L’enregistrement, le reamping, le mixage et le mastering ont été assurés par Evgeny Vinogradov aux studios DAI Records. Un beau travail tant la production atteint aisément les standards habituels.

Pour l’instant je n’ai jamais été vraiment déçu par les groupes russes. Loin des clichés folk habituels, une belle scène progressive semble émerger en Russie avec NOVA ART et maintenant STARSOUP. La surprise est totale quand on voit le niveau et la maturité atteinte par ces musiciens. Ils peuvent sans difficulté entrer en compétition avec leurs confrères européens ou américains. Bazaar of Wonders ne révolutionne pas le genre mais offre de vrais bons moments. Et c’est bien l’essentiel.

Oshyrya (07/10)

 

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Sublimity Records / 2013

Tracklist (55:47 mn) 01. Angels 02. Ain't No Superman 03. Try 04. Cradle of War 05. Rumors of Better Life 06. Past Bites 07. The City and the Stars 08. Bazaar 09. Voices of the Wind 10. Road to Sunset 11. Perfect Loser 12. Rain in the Desert

Ishtar – From the Gates EP

oshy_31122013_IshtaEn cette fin d’année 2013, je vais de surprise en surprise. Qui aurait cru il y a de cela encore quelques mois que je pourrais m’intéresser à un groupe de Black/Death ? Il faut croire que le lavage de cerveau subi lors du récent Mass Deathtruction Festival en Belgique commence à porter ses fruits. Je savais que j’aurais dû me méfier de la proposition à priori sans arrières pensées de Mister Patate et Hamster. Bref, en tout cas il faut faire face à la réalité, tout me séduit chez ISHTAR. La forme d’abord à travers ce magnifique digipack proposé pour le premier EP, From the Gates, de nos compatriotes. Saluons la superbe pochette signée Geoffrey "Exphrasis" Ernault (site ici) qui nous entraîne vers des rivages mystérieux et inquiétants. Voyage toujours à travers le nom du groupe, référence à l’antique Mésopotamie à la porte d'Ishtar, une des huit portes de la cité intérieure de Babylone construite par Nabuchodonosor II et dédiée à la déesse éponyme Ishtar. Ce parfum d’orient affole mes papilles !

Rappelons en préambule que ISHTAR, le groupe, est né au début de l'année 2010 et rassemble des membres dont la musique, originale, s’avère être influencée par DARK FORTRESS et DISSECTION. Le premier EP, From the Gates, est sorti en 2013 et le groupe est maintenant prêt à partager sa musique sur scène.

Après une introduction instrumentale mystérieuse à souhait les choses sérieuses débutent en fanfare avec « Invading Empire ». Tous les éléments d’un cocktail extrême savoureux sont bien présents : riffs inspirés, rythmiques rapides, puissantes et chant torturé. Sans être un spécialiste, il me semble qu’ISHTAR a su digérer avec talent et intelligence ses influences et proposer sa propre interprétation extrême. Les passages épiques et guerriers ne manquent pas ainsi que des atmosphères plus sombres, glaciales et clinique. Comme ses camarades, Helheim derrière le micro offre un très belle prestation, tantôt Black (« Invading Empire ») tantôt plutôt Death (« From the Gates »). ISHTAR est la preuve que les ténèbres peuvent s’avérer très séduisants. A l’image de la déesse éponyme, le groupe propose un maelstrom sonore présentant la vie et la mort, notre passage dans ce monde dans ses aspects positifs et négatifs. Les chansons s’enchainent naturellement, sans temps mort et ce From the Gates défile à toute vitesse. La production est d’un excellent niveau, à la fois puissante et claire. La performance de chacun est mise en valeur.

A travers ce disque et ses six compositions, les parisiens se positionnent immédiatement comme de sacrés outsiders sur une scène Black/Death riche et en pleine ébullition. On regrettera quelques longueurs ici et là (la section centrale de « Invading Empire ») mais ces quelques écueils se pardonnent aisément pour un groupe aussi jeune. Les parisiens nous proposent une première carte de visite solide qui laisse entrevoir des lendemains qui chantent. C’est tout le mal que nous leur souhaitons.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction / 2013

Tracklist (34:22 mn) 01. Doomsday 02. Invading Empire 03. From the Gates 04. Beneath the Stench of Desolation 05. Warpath 06. The Surrender

Cold Lands – Inside

oshy_31122013_Col_LanC’est parfois difficile à croire mais depuis que j’accumule de l’expérience dans mon humble rôle de chroniqueur, je me rends compte que tout se joue en quelques minutes voir parfois en quelques secondes quand il s’agit d’aborder un nouvel album à chroniquer. La première impression, les premières émotions ressenties à l’écoute de ces nouvelles chansons sont rarement démenties par la suite. Il est évident que l’ordre des chansons revêt désormais une importance majeure, il s’agit de capter l’attention de l’auditeur dans les premiers instants alors que tout le monde zappe rapidement d’un titre à l’autre pour savoir s’il va accorder de son temps à tel ou tel groupe. Au sein de l’offre pléthorique disponible actuellement, tout se joue en quelques instants. Coup ou bol ou véritable talent, mon premier contact avec COLD LANDS et son premier album Inside a été très positif.

COLD LANDS est né à Grenoble en 2010 de la rencontre artistique de quatre musiciens. Après beaucoup de travail, ils publient en janvier 2012 un premier EP éponyme afin de présenter leur travail au plus grand nombre. Ils participent à divers compilation avant de franchir le Rubicon et de s’attaquer à un premier véritable album que voici. L’ambition a toujours été la même depuis le début : proposer une musique à la fois belle, mélancolique, lourde et atmosphérique pour reprendre les termes des grenoblois. Et dès les premières minutes d’un « The King On the Broken Chair » ont ce dit que le pari est franchement bien parti pour mener au succès. Le maître mot de COLD LANDS est l’émotion, nos compatriotes ont réussi de coup de maître d’insuffler une âme à ces chansons. L’auditeur s’immerge dans atmosphère pesante et recueillie propice à l’introspection personnelle. Les mélodies sont subtiles tant en restant simples et accessibles. Tout un chacun pour s’imprégner et s’approprier la vaste palette d’émotions distillée part COLD LANDS. Le chant d’Alexandre Martorano contribue également beaucoup aux charmes d’Inside. Mais il faut louer la maitrise de tous les musiciens (Guillaume Mathonnet, Florian Jouanne & Vincent Renaudin), chacun apportant sa pierre à l’édifice.

Les différentes compositions sont variées et le groupe tente à chaque fois de relancer l’intérêt de l’auditeur en alternant les rythmes et les ambiances. L’ombre d’ANATHEMA et de KATATONIA est parfois pesante et les grenoblois peinent souvent à se distinguer en particulier des suédois. Les ressemblances avec un Night Is the New Day et un Dead End Kings saute aux oreilles. J’ajouterai même un petit côté THE CURE époque Disintegration, en plus heavy et métal cependant. COLDS LANDS ne cache en rien ces influences et revendique également une touche de PARADISE LOST et MOONSPELL. Cela me semble moins évident mais ces références restent dans tous les cas de grandes qualités. Dernier reproche également, la production est dans l’ensemble assez bonne (l’album est produit par LE HANGAR 38) même si cela manque parfois de relief et de puissance dans le son. Le son de batterie m’apparait aussi parfois un peu trop brut. Mais rien de rédhibitoire cependant, COLDS LANDS fait avec les moyens du bord.

Pour les amateurs des groupes précités, de belles mélodies mélancoliques, et d’atmosphère de recueillement, Inside possède tous les atouts pour vous séduire. Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas aimer de petites perles comme « One Day » ou « Inner World ». Le pari est pleinement réussi et nous attendons déjà avec impatience la suite. Ne pas hésiter à les découvrir près de chez vous si vous habitez en Rhône-Alpes et à acheter ce bel album via leur site internet dont vous trouverez le lien ci-dessous.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction / 2013

Tracklist (61:32 mn) 01. The King On the Broken Chair 02. Inner World 03. One Day 04. When I Die 05. Avenged of the New World 06. The Thing 07. Grave 08. Jail 09. Signs 10. Cold Lands 11. The Way