Ne vous fiez pas au nom du groupe, vous ne trouverez pas avec The Search Goes On de référence aux grands espaces de la péninsule volcanique située en Extrême-Orient russe. Les JO de Sotchi sont en ce moment d’actualité mais pas de métal folk slave à la ARKONA à nous mettre sous la dent ici. KAMCHATKA est un groupe originaire de Suède qui se présente sous la forme d’un trio et annonce proposer du blues rock. Ils possèdent déjà quatre albums à leurs actifs : les volumes 1,2 et 3 sortis respectivement en 2005, 2007 et 2009 et le petit dernier, Bury Your Roots en 2011. On remarquera que le suédois aime la régularité. Ils reviennent cette année avec un nouveau disque appelé The Search Goes On. Cet album présente une petite révolution pour KAMCHATKA sous la forme d’un changement de bassiste et l’arrivée surprenante à ce poste de Per Wiberg. Oui oui, vous avez bien lu. En plus de s’occuper de la pochette, ce dernier tient ici la basse et pose également quelques voix. Le musicien est connu de nombre d’entre nous pour avoir été de nombreuses années le claviers d’OPETH et actuellement de SPIRITUAL BEGGARS. Il se fait plaisir et intègre les rangs de KAMTCHATKA après avoir fait une contribution sur le Bury Your Roots de 2011.
Sur le plan musical, on reprend les mêmes ingrédients et on recommence. Très agréable pour tous les fans de rock, la musique des suédois plongent ses racines dans les années 60 et 70 et mélange allégrement des influences blues-rock, stoner rock et rock psychédélique. En dix titres calibrés autour des quatre minutes, le trio fait preuve d’une maîtrise et d’un savoir-faire impressionnant. Les fans de riffs inspirés et de belles mélodies rock seront ici aux anges. La section rythmique n’est pas en reste et aussi bien la basse que la batterie s’en donnent à cœur joie sur chaque nouvelle composition. Les grands noms rock viennent forcément ici et là à l’esprit : citons parmi beaucoup QOTSA, KYUSS… Et il faudrait vraiment être insensibles pour ne pas succomber à des brûlots comme « Somedays » ou « Tango Decadence ». KAMCHATKA apporte un petit plaisir, dix friandises régressives qui fleurent bon les décennies passées, l’âge d’or du rock. Certains diront qu’il n’y a rien ici de bien nouveau sous le soleil, et c’est vrai, mais quand le rock est joué avec talent, nous en redemandons.
Entre son nom et sa pochette, les suédois de KAMCHATKA semble tout faire pour désorienter le fan de rock qui risque bien de passer à côté de cet album dans les bacs des disquaires. Ils auraient bien tort car The Search Goes On promet de longues minutes de vrai plaisir rock. Voici un disque plus que recommandable.
Oshyrya (7,5/10)
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Despotz Records / 2014
Tracklist (41:36 mn) 01. Somedays 02. Tango Decadence 03. Coast To Coast 04. Son Of The Sea 05. Broken Man 06. Pressure 07. Cross The Distance 08. Thank You For Your Time 09. Dragons 10. The Search Goes On
Attention attention OVNI allemand en approche. Les femmes et les enfants d’abord, alerte générale, évacuation immédiate ! Si le nom nous vous a pas déjà fait froncer les sourcils, vous pourrez peut-être apprécier la démarches des allemands à la condition de supporter un chant allemand engagé. BRDigung est un jeu de mot entre le nom de la République Fédérale d’Allemagne (BRD) et du mot allemand pour enterrement (Beerdigung). Déjà tout un programme. Nos amis sont jeunes mais publient pourtant ces jours-ci leur quatrième album, In goldenen Ketten (dans des chaînes dorées). Vous l’aurez compris, BRDigung est un groupe très engagé qui tente d’alerter ses contemporains pour lutter contre les maux de notre époque et en particulier ici l’intrusion de notre vie privée. Big Brother est à l’œuvre et la jeune génération sacrifie de son plein gré sa liberté sur l’autel de la sécurité collective. Cette génération s’entrave, sans parfois s’en rendre compte, de chaînes dorées.
Musicalement parlant, les allemands mettent en cohérence la musique et leur message engagé. BRDigung assène tout au long des quinze chansons de ce disque son punk rock mâtiné d’influences assez larges, entre heavy métal et hardcore. Les chansons se veulent courtes, rapides et rentre-dedans et durent souvent moins de trois minutes. Ne cherchez pas une virtuosité particulière ici, chaque composition est construite autour d’un riff centrale, d’une rythmique rapide et d’un chant très en avant. Ajoutez à cela quelques chœurs sur les refrains et des soli de guitares très classiques et vous avez une musique efficace et entraînante pour les adolescents rebelles d’Outre-Rhin. Ce chant a été déjà labouré un nombre innombrables de fois et les teutons s’en sortent avec les honneurs sans non plus faire des miracles. Il ne faut pas par contre être allergiques à la langue allemande car le chant et les paroles prennent une importance particulière dans ce genre musical. Je suis plutôt ouvert d’esprit de ce côté-là, je suis tombé sous le charme de RAMMSTEIN, CREMATORY ou WBTBWB malgré cela mais avec BRDigung cela passe moins naturellement. Cela écorche bizarrement parfois les oreilles. Et surtout malgré quelques refrains assez forts, aucune chanson de ressort véritablement du lot. On va citer « Duschen unter Wolken » et son petit côté folk très sympathique.
In goldenen Ketten devrait faire en carton chez nos voisins allemands et passer totalement inaperçu chez nous. Peu de groupes chantant dans le langue de Goethe ne peuvent espérer faire leur trou hors du monde germanique européen sans un gimmick, une musique particulièrement accrocheuse à même de rassembler de nombreux fans. Le message sociétale ne nous atteindra pas non plus donc il ne reste que peu d’atouts à BRDigung pour nous séduire. Jetez une oreille dessus si vous en avez l’occasion, on ne sait jamais.
Oshyrya (5,5/10)
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Rookies&Kings – SPV / 2014
Tracklist (57:19 mn) 01. MMXX 02. In goldenen Ketten 03. Keiner stirbt allein 04. Duschen unter Wolken 05. Sommerlied 06. Vergessen und Verdammt 07. Nicht mein Problem 08. Endlose Nacht 09. Wahre Helden 10. Tanz dickes Kind 11. Ich mache Stress 12. NWO 2020 13. Punkrock Oma 14. Was sie von mir erwarten 15. Trügerischer Frieden
Drôle de projet que ce Dragon Tears, premier album solo de la chanteuse australienne Darkyra Black. Ce disque se veut être, de la bouche même de l’artiste, un concept-album construit autour d’une version gothique d’une histoire tragique de geisha. Comprenne qui pourra. Pour mener à bien son ambition, l’australienne s’est entourée de tous les musiciens du groupe ACHILLEA et propose donc plus de soixante-dix minutes de musique dans une veine métal symphonique/gothique/épique.
Sur le papier Dragon Tears peut sembler intéressant mais l’auditeur déchante un peu à l’écoute de cet LP. Sans être mauvais, l’album peine franchement à convaincre et sonne franchement convenu. Le fond et la forme sont discutables et laissent une impression proche de l’amateurisme. Il est évident que cet LP a été réalisé avec les moyens du bord et le son s’en ressent. La production manque de force, de puissance et constitue un point faible évident. Mais tout cela pourrait être compensé par des chansons enthousiasmantes et solides mais là aussi le bât blesse. Le métal symphonique est une musique ambitieuse qui ne pardonne rien. Il faut attendre « Eyes Wide Shut » pour percevoir une fragile étincelle, avoir enfin l’oreille charmée par une mélodie accrocheuses. Le reste apparait poussif et parfois téléphoné. Le chant de Darkyra Black est loin d’être parfait, mixé trop en retrait par rapport à la musique, elle en fait des tonnes et ses tentatives lyriques tombent à plat. Les lignes de chant ne sont pas toujours très heureuses et il faut être courageux pour s’enfiler les soixante-dix minutes de Dragon Tears. Les quelques rares bons moments, citons « Japanese Frankenstein » et « Tears by Candlelight », ne suffisent pas à compenser toutes les faiblesses et les longueurs de ce disque.
Le petit texte qui accompagne ce disque cite les noms de Tarja Turunen, Floor Jansen et Simone Simons comme références et se plaint du nombre de copies carbones qui sortent chaque année. Malheureusement en voici une de plus avec Darkyra Black et cette copie ressemble plus à un ersatz de seconde zone qu’à une alternative crédible. Oui c’est assez méchant je sais, mais l’écoute très éprouvante de Dragon Tears ne pousse pas à la compassion. Quelques bonnes idées et mélodies sont submergées par un propos général mal maîtrisé. Le vent du changement est peut-être effectivement venu mais il ne passera malheureusement pas par ce disque.
Oshyrya (05/10)
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Autoproduction – Rock N Growl Promotion/ 2014
Tracklist (70:10 mn) 01. Madoka's Lament 02. Lullaby of Death 03. Eyes Wide Shut 04. Japanese Frankenstein 05. Slither 06. Before I Wither 07. Cold Cold Stone 08. Never Know 09. Tears by Candlelight 10. Kiss of the Dragon 11. Dragon Tears 12. Dragon Tears Story