Archive for février, 2014

TP_125_2_(K2-TC).pdfEtHERSENS prend son temps pour sortir ses albums. Ne voyez là aucune critique, mais simplement un constat. Il faut bien dire que ce n’est pas simple de faire du métal en France, entre le manque de soutien et les changements multiples de line-up et les coûts engendrés. Mais contre vents et marées nos compatriotes avancent, à leur rythme, dans leur quête musicale. Formé en 2002 à Toulouse, EtHERSENS construit progressivement un son et une identité propre qui prendra forme en 2008 avec la sortie déjà chez Scarlet Records d’un premier album, Ordinary Days. Certains qualifiaient la musique proposé de heavy métal progressif aux influences dark, une démarche en tout cas centrées autour des émotions, parfois vers la lumière, parfois vers l’obscurité. Après une nouveau changement de personnel, les voici de retour avec ce second opus, Your Wandering Ghost.

Et ils n’ont pas fait les choses à moitié, ce disque s’annonce ambitieux avec huit compositions dont cinq tournent autour d’une durée de huit minutes. Pas franchement tourern vers l’optimisme, l’auditeur plonge dans une atmosphère lourde et sombre dès « Two For One Mind », la chanson d’ouverture. Par petites touches, les français tissent une toile chargée d’émotion négative entre douleur, mélancolie et lutte. Les guitares mènent les débats, tantôt subtiles tantôt agressives et mordantes. Une grand responsabilité repose sur les épaules de Laurent Mora, le nouveau chanteur. Il doit exprimer une large palette d’émotions et insuffler une âme à ces chansons. Il relève le défi et remplit très largement le contrat. Your Wandering Ghost fourmille d’influences. Dans la continuité du premier opus, des touches proches d’un OPETH, KATATONIA ou PAIN OF SALVATION sont assez évidentes et assumées par le groupe. L’évolution est quand même marquée vers un son parfois plus doux mais pas moina moins intense musicalement parlant. L’écoute de ces huits chansons évoqueront ici et là la scène rock alternative d’un KARNIVOOL pour n’en citer qu’un.

Malgré son approche assez brute dans le son, ce disque sonne clair et puissant. EtHERSENS a su s’entourer des bonne personnes pour atteindre ce résultat, en particulier Julien Soula aux Antistatic Studios. Rien à redire sur la forme, Your Wandering Ghost est un album très soigné et bien fini. On ne regrettera que certains titres un peu plus faibles comme « Livin' Memory » qui font retomber la tension dramatique développée précédemment. Une petite lassitude peut également poindre parfois par le manque de respirations au sein de ce long tunnel d’émotions. Mais il s’agit là vraiment de petits détails qui ne remettent pas du tout en cause la qualité de Your Wandering Ghost. EtHERSENS explore avec bonheur de nouveaux horizons au sein de la scène française qui démontre encore une fois sa richesse. Il serait dommage de passer à côté.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Scarlet Records / 2014

Tracklist (57:19 mn) 01. Two For One Mind 02. Same Goodbye 03. This Where You And I Part Ways 04. Livin' Memory 05. Mourning Light 06. Reflect 07. Waking Disorder 08. To Live Is To Forget

Viza – Aria

oshy_09022014_VizLes derniers mois ont été extrêmement chargés et intenses pour les américains de VIZA. Les concerts se sont multipliés et ils ont en plus trouvé le temps d’enregistrer un nouvel album, successeur de Carnivalia (chronique ici), sorti fin 2012. Voici donc Aria qui nous présente douze nouvelles chansons.

On ne change pas une recette qui gagne et nous retrouvons donc ici les éléments si caractéristique du groupe: un mélange de Hard, Funk Metal et Folk Rock avec des influences grecques, arméniennes, arabes, russes et de l’Europe orientale. Les chansons vont à l’essentiel, sans développement excessif et stérile. En deux ou trois minutes à chaque fois, les américains déplient sous nos yeux leur univers. Deux ou trois chansons de plus n’aurait pas fait de mal puisque Aria annonce un famélique trente-six minutes au compteur. Dommage. Comme toujours, VIZA ne se fixe pas de barrière stylistique et introduit dans sa musique de multiples influences, tempi et atmosphères. Le propos est souvent plus rock que métal mais ils savent appuyer sur le champignon et rendre leur propos plus agressif si la chanson le nécessite. Il est toujours aussi périlleux de ne pas écouter ces chansons sans penser à une version plus rock et attrayantes d’un SYSTEM OF A DOWN. L’approche est assez similaire et surtout les influences et touches orientales rapprochent forcément les deux formations. La talent est là, sans aucun doute, et les chansons s’enchaînent avec naturel. Certains refrains font leur petit effet et attirent immanquablement l’oreille de l’auditeur. Signalons « Vanished » aux subtiles saveurs moyen-orientales ou encore « Never Feel ».

Comme Carnivalia en sans temps, Aria apportera aux amateurs son lot de plaisir. Il faudrait vraiment être difficile ou de mauvaise foi pour ne pas trouver quelques charmes à la musique des américains. Le cocktail est toujours le même mais il est sacrément rafraichissant. Bonne nouvelle, ils sont en ce moment en tournée dans nos contrées: le 18 février au Divan du Monde à Paris ou à St Jean de Védas ou encore en Suisse toute proche.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Architects of Melody Records / 2014

Tracklist (36:10 mn) 01. Never Feel 02. Quicksand 03. Midnight Hour (Dingle Rock) 04. Vanished 05. Viktor’s Vanguard 06. The Girl That Doesn’t Exist 07. Forward March 08. Beneath the Waves 09. C’est La Vie 10. Alley in Tijuana 11. Take Over the World 12. Brunette

392188Les revoilà, les Hollandais violents, apôtres du mauvais goût et de la brutalité ! Il aura donc fallu six ans (dont deux ans de pause) et deux changements de line-up (les deux guitaristes) au groupe pour nous proposer un digne successeur à Descendants Of Depravity, et quel successeur ! Amateurs de Death hollandais à forte teneur en hémoglobine, suivez-moi, vous n'allez pas être déçus !

Au programme, donc, un Death Metal solide, rugueux, qui sait manier tant la brutalité que la mélodie. Malgré la violence du propos, le groupe a su trouver l'équilibre nécessaire pour ne pas transformer cette galette en une débauche continue de matraquage auditif, grâce à quelques savants ralentissements de tempos et autres soli qui viennent quelque peu "adoucir" le morceau, un peu comme Deicide sur ses derniers albums. Au niveau du chant, on retiendra la performance à nouveau excellente de Niels Adams (ex-Nox, également frontman de Centurian), dont le registre varié vient encore ajouter une petite touche supplémentaire à cet album très recommandable.

Prostitute Disfigurement n'aura peut-être jamais la même renommée qu'un Cannibal Corpse, mais cela ne signifie pas pour autant que la qualité n'est pas au rendez-vous. Avec ce cinquième album, nos amis du Nord nous prouvent à nouveau qu'ils ont compris comment frapper fort. C'est simple, efficace, un poil basique, mais on ne s'en lasse pas. Fans de la scène batave, From Crotch To Crown vous séduira sans peine.

Mister Patate (7,5/10)

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Willowtip Records – 2014
Tracklist (41:26) 1. Only Taste for Decay 2. Battered to the Grave 3. Crowned in Entrails 4. Dismember the Transgender 5. Under the Patio 6. From Crotch to Crown 7. Glorify Through Cyanide 8. Set Forth to Annihilate 9. Compulsive Beheading Disorder 10. Reduced to Stumps