Primal-Fear-DeliveringtheBlackLe dixième album du groupe allemand qui affiche dix-sept ans de carrière au compteur arrive deux ans après un Unbreakable qui signait le retour aux fondamentaux. Que peut encore apporter le groupe après une carrière discographique si fournie ? Il va de soi que le groupe qui s'est situé d'emblée dans la veine de Judas Priest n'a jamais prétendu bouleverser la donne en réinventant l'eau tiède. Comme le chante Ralf sur le titre « Delivering The Black », le groupe n'a rien à prouver, et n'a rien à perdre (quoique les mauvaises langues pourront toujours rétorquer que les fans ça se perd bien vite quand on s'égare…).

Mais la plupart du temps Primal Fear est parvenu à délivrer des compos accrocheuses et suffisamment solides pour marquer les esprits. Bonne nouvelle pour ceux qui avaient apprécié l'album précédent, Delivering The Black démarre en affichant les mêmes intentions, avec un « King For A Day » survitaminé, simple et qui rentre dans le tas. Une bonne claque en pleine poire, c'est tout de même ce que sait faire de mieux le groupe teuton, qui en rajoute avec « Rebel Faction ». Las, le troisième titre est un sérieux coup de mou, qui tire en longueur. L'avoir choisi comme premier single n'est pas très judicieux dans la mesure ou il n'est guère représentatif de l'album.

Le titre qui suit également dans une tonalité mid tempo est plus accrocheur. Mais c'est tout de même quand Primal Fear lache les chevaux que le groupe se montre le plus percutant, à l'image du titre éponyme. « Road To Asylum » enfonce le clou. On retiendra également une production au poil de Jacob Hanssen (Volbeat, Pretty Maids), et au mixage Achim Kölher (Amon Amarth, Brainstorm, Edguy, Masterplan, pas mal comme carte de visite ?). « One Night In December » apporte un démenti, la longueur d'un titre n'est pas une fatalité chez Primal Fear, plus accrocheur et varié que « When Death Comes Knocking », il tient la route jusqu'à sa conclusion. Pourtant cela commençait bien mal avec cette intro dégoulinante aux claviers… Affaire de goût sans doute, je préfère l'intro à la tronçonneuse du morceau suivant aux claviers… Malgré une structure très classique « Never Pray For Justice » est efficace, et incite à taper du pied en cadence 

Hélas, voilà qu'arrive la ballade de rigueur, exercice imposé ou le groupe ne s'est jamais montré convaincant. « Born With A Broken Heart » avec la très discrète Liv Kristine (Leaves' Eyes), ne va pas changer la donne. On peut s'interroger d'ailleurs sur l'intérêt d'inviter une chanteuse si on  ne l'entend pas… Sauf pour les amateurs de soupe en extase qui verront leur tension artérielle descendre de 10 points. Le dernier titre en revanche remet le groupe sur les rails du Power metal. En somme Primal Fear assure l'essentiel, avec une grande majorité de compos bien ficelées, un groupe en forme, pas si mal pour un vieux bricard qu'on disait à l'agonie ?

Hamster (07,5/10)

 

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Frontiers Records / 2014

Tracklist (52 minutes) : 01. King For A Day 02. Rebel Faction 03. When Death Comes Knocking 04. Alive & On Fire 05. Delivering The Black 06. Road To Asylum 07. One Night In December 08. Never Pray For Justice 09. Born With A Broken Heart 10. Inseminoid