oshy_09022014_Th_Safet_FirColler l’étiquette progressive à la musique et ce second album de THE SAFETY FIRE s’avère être un bon exemple de méthode coué. Il faut le prendre ici dans le sens de musique très varié et sans style totalement défini car vous ne trouverez pas de références à la tradition prog des YES et autres GENESIS avec de disque. Les britanniques semblent plus proches d’un KARNIVOOL que d’un PORCUPINE TREE ou un DREAM THEATER pour citer des groupes plus contemporains. Nous comprenons bien que le label Inside Out trouve le besoin d’élargir son horizon musical et son audience et ce constat n’enlève rien aux qualités de Mouth of Swords. Formé en 2006, THE SAFETY FIRE aura mis un peu de temps à faire ses premiers pas discographie avec Grind The Ocean en 2012 mais depuis il ne chôme pas. Un an après les voici déjà de retour avec ce nouvel album.

A la première écoute, la musique proposée semble immédiatement accessible sans être facile et simpliste. L’écoute répétée de l’album prouvera cependant que les choses ne sont pas si simples. Les britanniques ont du métier, une belle technique mais ils ne l’utilisent pas toujours à bon escient. Tantôt dans le léger, le subtil tantôt dans un registre rock bourré d’énergie, THE SAFETY offre à boire et à manger avec ce nouvel album. Et ils sont plutôt bons dans les deux approches. Il faudrait être insensible à des beautés simples pour ne pas apprécier un « Yellowism » ou encore « The Ghosts That Wait For Spring ». Les touches d’agressivité distillé subtilement ici et là surtout à travers le chant de Sean McWeeney qui n’hésite pas à hurler, apporte un twist pas toujours heureux à ces chansons tortueuses (« I Am Time, The Destroyer »). Les influences sont nombreuses, un PERIPHERY pointe parfois le bout de son nez même si le groupe préfère évoquer les DEFTONES, TOOL, ALICE IN CHAIN, PROTEST THE HERO, BETWEEN THE BURIED AND ME… Cette dernière influence n’est pas vraiment faite pour nous rassurer même si nous trouvons effectivement cette modernité dans le son de THE SAFETY FIRE. Mais l’approche est plus fine, plus intelligente même de la part des britanniques.

Cet éclectisme de bon aloi fini quand même par les mettre parfois le cul entre deux chaises et certaines compositions peinent à convaincre. Il faudra faire preuve d’une grande ouverture d’esprit pour apprécier pleinement Mouth Of Swords. J’ai souvent moi-même lâché l’affaire, perdu dans les circonvolutions de la musique. Autant le fond pose parfois question, autant il n’y a rien à redire sur la forme. Le guitariste Derya "Dez" Nagle a assuré lui-même la production de l’album et a pu faire appel pour le mastering à Jens Bogren (KATATONIA, AMON AMARTH) qui avait déjà travaillé sur Grind The Ocean.

Accessible sur le court terme et déroutant sur le long terme, il faudra que l’auditeur se donne de la peine pour entrer et apprécier pleinement Mouth Of Swords. Ce nouvel album est incontestablement très riche et varié mais les britanniques ont parfois fait des choix discutables. J’émets quelques réserves mais vous encourage à vous faire votre propre opinion sur ce disque touffu.

Oshyrya (06/10)

 

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InsideOut Music / 2013

Tracklist (46:55 mn) 01. Mouth of Swords 02. Glass Crush 03. Yellowism 04. Beware the Leopard (Jagwar) 05. Red Hatchet 06. Wise Hands 07. The Ghosts That Wait For Spring 08. I Am Time, The Destroyer 09. Old Souls