Archive for mai, 2014

Andromeda – Shock

oshy_04052014_AndromedIl est dit que la musique est un langage universel. En tout cas notre passion commune pour le heavy métal sous ses différentes formes aura su nous ouvrir à bien des langues différentes. Il est de plus en plus courant d’être fan de groupes qui ne chantent ni en anglais, ni en français. Désormais votre serviteur hurle à tue-tête entre autres du russe (ARKONA), du suédois (FINNTROLL) ou encore de l’allemand (RAMMSTEIN) sans que cela ne le dérange plus que cela. C’est peut-être aussi ça l’Europe. Dans ce même esprit pédagogique, voici les italiens d’ANDROMEDA qui présentent la caractéristiques de chanter en … italien. Ce n’est pas les premiers puisque les RHAPSODY et LACUNA COIL ont déjà essayé mais seulement à petites doses pour ne pas effrayer le chaland. Ici la dose est massive et le résultat s’avère assez inattendu et surprenant.

Fondé en 2006 par Davide et Fabio, respectivement batteur et guitariste, à Vasto (Abruzzes), ANDROMEDA mettra du temps à se construire et à définir son identité. Devant le succès au niveau local de ses chansons chantées en italien, ils décident de prendre le pari de n’utiliser que leur langue maternel et d’explorer ce nouveau territoire quasi vierge. Un premier EP, Vola su Andromeda, voit alors le jour distribué par Pirames Digital. Les choses s’accélèrent alors et débouchent l’année dernière sur l’enregistrement de ce premier opus, Shock, aux Golem Dungeon Studios de Bari sous la houlette de Giuseppe Dentamaro.

Les transalpins ne font pas dans la finesse, leur credo semble être de tout mettre à fond et de se lancer. Dès les premières secondes, ANDROMEDA dégage une belle énergie, un enthousiasme communicatif. Le son est puissant, résolument moderne avec une basse vrombissante et une batterie pachydermique. La guitare n’est pas en reste avec des riffs bien costauds et agressifs, en mode tronçonneuse. Pour finir, ajoutez à cela le chant en italien du guitariste Fabio Molino. Ce n’est pas un chanteur extrêmement impressionnant mais il se donne à fond et ne ménage pas ses efforts. Encore une fois le chant italien donne un petit cachet assez sympathique à l’ensemble. Au niveau musical, ANDROMEDA évolue entre punk rock et modern métal, avec des touches indus ici et là et un groove indéniable. Issu de la scène l’underground de l’autre côté des Alpes, ANDROMEDA possède quelques jolis arguments même si le groupe pêche encore par naïveté. Les chansons finissent par un peu se ressembler sur la longueur et le chant va rapidement en lasser plus d’un.

Sympathique sur disque, ANDROMEDA doit pouvoir faire des malheurs sur scène par l’énergie et l’enthousiasme qu’ils démontrent. Les transalpins sont bien armés pour faire réagir et vibrer leur public à travers ces titres fédérateurs et entrainants. Pas sûr cependant qu’ils parviennent facilement à s’exporter en dehors de leurs frontières en chantant ainsi en italien. Il faudra encore un epeu de temps pour que cela rentre dans les mœurs des métalleux européens.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Southern Brigade Records / 2014

Tracklist (40:59 mn) 01. Anime Dannate 02. Wonderland 03. Carillon 04. Senza Macchia 05. A Testa Bassa 06. Rock Shock 07. Sangue E male 08. 2012 09. Vola Su Andromeda

Temperance

oshy_04052014_TemperanVoici que parait sous nos yeux un nouveau groupe italien, TEMPERANCE. Nouveau seulement sur le papier vu le nombre d’années d’expérience cumulé par ses membres qui évoluent également au sein de SECRET SPHERE, BEJELIT ou encore HATETYLER. Ajoutez à cela l’intervention de professionnels reconnus comme Simone Mularoni (DGM) pour un mixage et un mastering au Domination Studio de San Marin et vous obtenez tous les ingrédients d’un cocktail potentiellement enivrant. En tout cas, TEMPERANCE aura mis tous les atouts de son côté. Sur le papier tout cela semble prometteur mais reste encore à transformer l’essai une fois rentré en studio. Ajoutons, pour compléter le paysage, la présence au chant de Chiara. Je vois déjà certains d’entre vous soupirer de dépit craignant de tomber à nouveau nez à nez avec un métal symphonique à chanteuse lyrique. Je vous rassure toute de suite, ce n’est pas le cas ici. TEMPERANCE évolue plutôt dans une veine métal mélodique avec moult riffs, de belles mélodies complétées ici et là de touches électro et folk. Bref un vaste melting-pot qui nous l’espérons ne se transformera pas en gloubi-boulga indigeste.

Tous les ingrédients à la mode sont bien présents ici. Un chant féminin, des riffs et des rythmiques assez agressives, un chant extrême masculin en contrepoint du chant féminin, des touches électro… TEMPERANCE a joué à fond la carte de l’air du temps et a voulu intégré dans sa musique tous les gimmicks du moment. Choix artistiques sans doute mais le disque pue aussi l’opportunisme. Il fait bien avouer que le résultat est convaincant, les compositions tiennent la route, elles sont puissantes tout en conservant un forte attractivité. Il est facile de se laisser prendre et des chansons comme « Hero » ont un gros potentiel commercial avec son refrain facile et accrocheur. Mais reste quand même un arrière-goût amer dans la bouche, l’impression d’être un peu pris pour un mouton. C’est franchement désagréable et gâche un peu le plaisir que l’on peut ressentir) l’écoute de ce disque bien produit, bien réalisé. Chaque musicien offre une performance très professionnelle, pas grand-chose à redire, le tout servi par une production aux petits oignons.

TEMPERANCE réussit le tout de force de bouffer à tous les râteliers tout en offrant un album agréable sous tout rapport. Cela en devient même énervant de constater au combien il peut-être aisé de succomber à ces recettes et ainsi de donner satisfaction au plus grand nombre. Cet album peut être apprécié mais sans jamais être dupe, se rappelant en permanence qu’il y a truc pour rendre la magie possible, se souvenir des fils et du fond vert. TEMPERANCE est-il un projet éphémère destiné à faire un coup ? L’avenir nous le dira.

Oshyrya (05/10)

 

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Scarlet Records / 2014

Tracklist (56:12 mn) 01. Tell Me 02. Heavens Above 03. Hero 04. Breathe 05. Stronger 06. Scared And Alone 07. To Be With You 08. The Fourth Season 09. Lotus 10. Dejavu 11. Relentlessly

Evenoire – Herons

oshy_04052014_EvenoiEt ron et ron, petit patapon, sans faire de bruit les italiens d’EVENOIRE reviennent avec un nouvel album. Et dire que notre adore Hamster n’avait pas vraiment goûté leur première livraison, Vitriol (chronique ici) est un bel euphémisme. Il faut bien dire que l’écoute semaine après semaine de clones de groupes déjà connus fini par fatiguer même les meilleures volontés. Espérons que les italiens ont su apprendre de leur erreur et surtout développer un caractère et une personnalité propre sans bouffer à tous les râteliers du moment.

Détail sans grande importante mais quand même, reconnaissant à nos amis une approche graphique intéressante. Nous sommes ici loin des dessins influencés par la littérature fantaisie avec ces belles photos retravaillées au niveau des couleurs. Le rouge d’Herons succède au bleu de Vitriol pour un résultat franchement réussi. Disons que cela ne changera pas grand-chose si les chansons proposées s’avèrent creuses et sans âme mais soulignons au moins les efforts faits dans ce domaine pour se démarquer de 80% des groupes actuels.

Pas de bol pour EVENOIRE, le secteur des groupes de métal symphonique à chanteuse est extrêmement bouché en ce moment et ils seront forcément en comparaison directe avec DIABULUS IN MUSICA, DELAIN, XANDRIA ou encore EPICA qui sortent tous un nouvel album ses dernières semaines. Et finalement la musique proposée reste désespérément classique si ce n’est l’adjonction d’éléments folks au cocktail symphonique habituel. Il convient quand même de noter que rapport à Vitriol, les transalpins ont nettement alourdit le propos avec des riffs plus tranchants et des rythmiques plus agressives. Pas de quoi effrayer les plus bourrins d’entre vous mais un choix assez net comme sur « Seasons Of Decay » franchement bien foutu et enlevé. Dommage que Lisy Stefanoni en fasse parfois un peu trop derrière son micro.

EVENOIRE a clairement su hausser son niveau de jeu par rapport à Vitriol même si le manque d’originalité reste flagrant surtout en cette période de congestion « symphonico-féminine ». Mais vu désormais le nombre de groupes qui évoluent dans ce genre, difficile d’apercevoir un coin de ciel bleu plus clame tant les sorties s’enchainent à toute vitesse. L’utilisation de la flûte qui donne ce petit côté médiéval est plutôt sympathique et sauve l’auditeur de la torpeur. Les compositions sont dans l’ensemble assez fournies et plutôt maîtrisées. EVENOIRE nous aura au moins épargné l’utilisation d’un chant extrême masculin, artifice dont usent et abusent de trop nombreux groupes. Un gros effort a été également fait au niveau des orchestrations pour rendre d’l’ensemble digeste et harmonieux. Tout ce travail est mis en valeur par la solide production d’Herons. Les italiens ont enregistrés en Allemagne aux Dreamsound Studios de Munich sous la houlette d’un trio expérimenté compose de Mario Lochert, Dejan Djukovic et Daniel Rehbein (EMERGENCY GATE, GRAVEWORM, VISIONS OF ATLANTIS). Terminons enfin par mentionner la présence en guest de Linnéa Vikström connu pour sa collaboration avec THERION.

Etant plus jeune et donc moins aigri que notre dictateur poilu adoré, je vais être moins sévère que lui à propos d’EVENOIRE. Le côté melting-pot de tous les groupes actuels qui marchent reste présent mais il faut quand même bien avouer que les transalpins ont su faire de net progrès et proposer un album un peu plus abouti que le premier. En attendant EPICA, le récent DIABULUS IN MUSICA (chronique ici) m’a semblé plus convaincant mais EVENOIRE n’a pas à rougir de ce nouvel opus. Mais au jeu des comparaisons, ils risquent de nettement souffrir de ce manque récurrent de personnalité.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Scarlet Records / 2014

Tracklist (55:52 mn) 01. Herons 02. Drops Of Amber 03. Seasons Of Decay 04. Love Enslaves 05. The Newborn Spring 06. When The Sun Sets 07. Tears Of Medusa (feat. Linnéa Vikström) 08. Devil’s Signs 09. The Lady Of The Game 10. Wild Females 11. Aries (Bonus Track)