oshy_22062014_Huma_FatSur le papier tout fait envie à regarder cet album de HUMAN FATE. La forme est très soignée avec une pochette simple mais efficace et très évocatrice, le parcours, le courage du groupe force le respect et la philosophie adoptée séduit votre serviteur. Créé en 2007, très loin de tous ces groupes qui suivent bêtement les modes en bons moutons de panurges, HUMAN FATE se singularise et propose une musique difficile à classée, expérimentations aux frontières World / Métal / Experimental. Comme ils l’écrivent eux-mêmes, le disque pose les premières pierres d’un édifice musical qui mêle la sérénité lointaine des musiques du monde à la puissance du métal. Nourri de la confrontation incessante entre forces telluriques et fléaux humains, cet album est une première invitation à explorer les sonorités chaudes et tranchantes, la plénitude et la colère qui constituent l’univers de HUMAN FATE. Un menu alléchant qui, je l’espère ardemment, va se concrétiser à l’écoute.

Dès « 2500 Days », nos compatriotes mettent cartes sur table et dévoilent un jeu riche et séduisant. Ces premiers pas très subtils évoquent forcément un DEAD CAN DANCE, et HUMAN FATE n’a pas à rougir de la comparaison avec les maîtres britanniques. Les choses sérieuses et métalliques débutent avec « Unify Mankind ». Le chant hurlé de Léo Noble déchire le voile mélodique et impulse belle une énergie à cette chanson. Sofia Miguelez n’est pas en reste et intervient par petites touches pour enrichir encore le propos du groupe. La dimension world music est assez présente et franchement rafraichissante, ancrée clairement entre Méditerranée et Moyen-Orient par les sonorités et les instruments utilisés. Même impression enthousiasmante sur un « Yehusalem » qui serait loin de faire tâche sur un disque d’ORPHANED LAND, l’agressivité en plus. Les mélodies sont à la fois puissante et finement ciselées, saluons le gros travail de rythmique et l’intégration harmonieuse d’instruments traditionnels comme le bouzouki. Les guitares ne sont pas en reste et construisent avec efficacité l’ossature de chacune des chansons. Les compositions s’avèrent être très variées et chacun pourra trouver chaussure à son pied sur cet album. « Seed of Creation » est presque dansant tant l’énergie insufflée est impressionnante. Le refrain en chant clair fait mouche et cette chanson provoquera à coup sûr un headbanging frénétique. Le potentiel sur scène de cette chanson est assez monstrueux.

En 2009, lors de sa sortie en autoproduction, l’album Part I n’avait pas eu l’exposition qu’il aurait dû mériter. Pas découragés pour autant, HUMAN FATE a su se remettre au travail et progresser. Cette deuxième naissance laisse apparaître un groupe et des chansons bien différentes. Une partie des compositions sont passées à la trappe et ont été remplacés par de nouveaux titres. Tout a été retravaillé et repensé pour encore magnifier la musique du groupe. Pari réussi tant Part I se présente désormais sous un jour extrêmement enthousiasmant. La production est propre, à la fois puissante et limpide. Si vous êtes amateurs de finesses et de brutalités, cet album est pour vous. Bravo !

Oshyrya (08/10)

 

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Dooweet Records / 2014

Tracklist (44:54 mn) 01. 2500 Days 02. Unify Mankind 03. Yehusalem 04. Seed of Creation 05. The Crossing 06. Hanuman’s Quest 07. In Fate 08. Death Soul Society 09. Pariah 10. Black Light 11. Présage