oshy_28072014_AbinayJe découvre cet album d’abord sur la forme et l’auditeur lambda que je suis a déjà de quoi sacrément saliver. Beauté païenne se présente comme un très beau digipak avec une pochette marquante et très colorée. Beau travail et, pour une fois, l’habit fait le moine. En effet, comme nous pouvons l’espérer en détaillant ce visuel, ABINAYA a choisi de se positionner sur un créneau inhabituel, le métal ethnique. On pense bien sûr à SEPULTURA ou encore SOULFLY mais pas que, ce serait réducteur si l'on considère la musique proposée ici.

L’aventure a débuté en 2002 à Paris. Un premier album éponyme voit le jour en autoproduction la même année. Le lancement sur la scène nationale française se fit avec l'album suivant, Corps, en 2009, distribué chez Brennus Music et divers labels en Europe. Armé de ces beaux trophées sur leur tableau de chasse, nos compatriotes multiplient les dates et se font remarquer, surtout en festival dans l’hexagone mais aussi en dehors de nos frontières. La démarche étonne et surprend agréablement nos voisins qui réservent un bel accueil à ce deuxième opus. Afin d’encore progresser, ABINAYA prend un risque et décide de réaliser ce troisième album, Beauté païenne, aux Etats-Unis aux Damage Room Studio de Kevin Pandele.

Dès les premières notes, l’auditeur va se trouver immerger dans l’univers original du groupe entre sonorités tribales et puissance métal. Un très gros travail a été réalisé sur les percussions et la batterie autour desquels se construit chaque titre. La guitare n’est pas en reste et mène les débats mélodiquement parlant à coup de riffs bien tranchants et de rythmiques endiablées. Ajoutez à cela le chant bourré de conviction d’Igor Achard et vous obtenez un cocktail séduisant, à la fois rafraichissant et sacrément épicé. Le chant en français apporte une vérité, une authenticité supplémentaire en cohérence avec la philosophie du groupe. Cela doit d’ailleurs faire partie des éléments qui charment nos voisins. Il faut saluer les progrès effectués dans tous les domaines, le son est massif, les chansons sont plus solides, encore plus cohérentes que par le passé. En plus des deux références brésiliennes citées ci-dessous, la musique délivrée sur Beauté païenne pourrait également vous séduire si vous êtes amateurs de groupe couillus comme LAMB OF GOD ou BLACK LABEL SOCIETY.

La force de frappe et impressionnante, la conviction affichée impose le respect. Chacun est à sa place et apporte une pierre décisive à l’édifice. Tout n’est pas parfait, on trouve parfois quelques longueurs et Achard montre rapidement ses limites derrières le micro mais il faut saluer la démarche menée en dehors des sentiers battus. Nous nous plaignons assez à longueur de chronique que de plus en plus de groupe ne font que recycler les recettes pour ne pas apprécier le travail effectué sur Beauté païenne pour sortir du lot. Laissez-vous aussi sa chance à ce mélange quasi unique dans le métal français entre textes engagés et instincts tribaux.   

Oshyrya (7,5/10)

 

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Symbol Muzik / 2014

Tracklist (45 mn) 01. Beauté Païenne 02. Arawaks 03. Haine 04. L’Epitaphe 05. Nord-Sud 06. Le Noir Soleil 07. Almées 08. Le Nouvel Insurgé (à Jules Vallès)