Motocultor Open Air 2014 – Vendredi 15 Août 2014.
Posted by nicoSep 1
Son : Très bon.
Lumières : Bonnes.
Affluence : Soutenue.
Ambiance : Bon enfant.
Moments forts : Dagoba, Kreator, Malevolent Creation.
Depuis 2007, le Motocultor est un festival qui ne cesse de grandir. Avec sa programmation audacieuse, éclectique et son ambiance décontractée, cette célébration du metal est devenue un rendez-vous incontournable. Pour votre site préféré, il était impossible de rater cet événement, tout comme les 17 000 personnes présentes lors de ces trois jours de fête métallique. Voici le résumé non exhaustif de cette 8e édition.
Le site de Kerboulard nous accueille sous un torrent de pluie. Ce qui n’empêche personne d'assister au concert des doomsters de Huata. Le groupe rennais brave les éléments avec beaucoup de courage. Il nous sert sur un plateau un stoner/doom du plus bel acabit. Leur musique, raccord avec la météo, nous fait même oublier ces pénibles conditions. Ironie du sort, à la fin du concert, une bénévole commente avec justesse : « Doom fini, pluie partie ».
C'est au tour des Franciliens de T.A.N.K de nous asséner son death mélodique. Efficace, le quintet ne ménage pas son public. C'est rapide, puissant, dévastateur. Dommage qu'un incident écourte le set de quelques chansons. La formation, menée par Raf Pener (chant), ne se démonte pas et envoie tout ce qu'il lui reste d'énergie. Le public répond présent et fait honneur à ce groupe prometteur.
Havok est un groupe dont la musique est ancrée dans le passé. Avec ses guitares affûtées, son chant aigu et bon nombre de mosh-part, plus aucun doute : Havok fait du thrash old-school. Le retour dans les années 80 est immédiat et le public adhère massivement. Les gars de Denver sont heureux d'être là et dispensent leur bonne humeur à qui le veut. Havok n'invente rien, mais produit un chouette concert qui fout la banane.
Changement de ton et d'ambiance avec l'arrivée sur les planches de la Dave Mustage de Mononc' Serge. Jovial et content d'être là, l'allègre Canadien nous propose ses meilleurs titres. Du cultissime « Les patates » à « L'âge de bière » en passant par « La maladie du préjugé », c'est un carton plein pour le chanteur qui, brièvement, se fait accompagner des trublions Andréas et Nicolas.
Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, on ne peut nier que, sur scène, Dagoba est une véritable machine de guerre. Les Marseillais le prouvent encore. Les musiciens sont au taquet (Werther à la basse en particulier) et le public le leur rend bien. Entre un Wall Of Death démesuré et une suite ininterrompue de Circle pits, l'audience finit cet épique concert sur les rotules. La sécurité (sympathique au demeurant) n'a pas chômé. Dagoba impressionne et prouve qu'il faut toujours compter sur lui.
C'est au tour d'Andréas et Nicolas de prendre possession de la Supositor Stage. Les deux mutins n'y vont pas de main morte. Accompagnés du fameux singe batteur et d'un coq (!) repassant le linge, Andréas et Nicolas font découvrir à un public médusé (mais amusé) les titres de leur dernier méfait : Singes du futur. Le spectacle est vif, frais, amusant. Les tubes sont repris comme un seul homme par le public répondant à un Andréas déchaîné. C'est une vraie bouffée de fraîcheur dans un monde de brutes.
Pas question de rigoler avec Ensiferum. Désespérément sérieux, le groupe de Markus Toivonen peine à convaincre. Malgré les efforts du bassiste Sami Hinkka pour rendre l'ensemble dynamique, le set est poussif, plat et on s'ennuie. Dommage que le souffle épique du dernier album Unsung heroes ne soit pas ici présent.
Retour vers le passé : ce premier concert en France de Cancer, groupe récemment réactivé, est une réussite. Fer de lance du death metal britannique, le désormais trio nous sert sur un plateau divers hymnes tirés de leur deux indispensables : To the gory end et Death shall rise. C'est un véritable et réjouissant come-back. Le groupe a bonne mine et ne se fait pas prier pour maltraiter nos oreilles. Un retour gagnant donc, en attendant les rééditions des deux albums pré-cités, et pourquoi pas un nouvel album.
Attendu comme le loup blanc, Entombed A.D. n'a pas déçu. Lars Goran Petrov a fait son boulot ; il reste le Ozzy Osbourne du swedeath qu'il a toujours été. Le reste du groupe est plus dans la demi-teinte. On regrettera les interprétations mollassonnes de « Chief angel rebel » et « Eye for an eye » pour retenir les superbes versions de « Left hand path », « Serpent speech » et même « Kill to live », tiré de Back to the front. Bilan globalement positif, mais nous sommes encore loin du Entombed de la grande époque.
Kreator, tête d'affiche du jour, est un groupe constant. Abrupte, direct et efficace, le panzer germain concasse tout sur son passage. Rythmiques bulldozers, vocaux abrasifs de Mille, tubes mythiques (« Pleasure to kill », « Enemy of god », « Phobia »…)… Tout y est. La quintessence du thrash allemand dans toute sa splendeur. Il serait pourtant apprécié que le quatuor varie un jour sa set-list. Kreator se repose sur ses lauriers. Rien de grave, tant que c'est efficace.
C'est à Malevolent Creation de clôturer la journée. Brett Hoffmann et ses boys s'en tirent à merveille. Leur death/thrash evil a toujours été de qualité. Les morceaux phares sont joués (« Eve of the apocalypse », « Multiple Stab Wounds ») avec force et enthousiasme. Malevolent Creation mérite donc d'être réévalué à la hausse. Et nous terminons ce premier jour avec un excellent concert.
Nico.
Toutes les photos du Motocultor 2014 sont ici .
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