Archive for septembre, 2014

1349 – Massive Cauldron Of Chaos

431632Au fil des ans et des sorties, 1349 a su cultiver une réputation de groupe qui ne fait pas de compromis, quitte à s’écarter de son genre d’origine et à explorer de nouvelles contrées (on se souvient de leur incursion remarquée et remarquable dans le monde du mid tempo avec Revelations Of The Black Flame). Il aura donc fallu quatre ans au groupe pour nous proposer un successeur à Demonoir, un Massive Cauldron Of Chaos qui se démarque déjà par sa pochette blanche agrémentée d’une touche de rouge et de noir. Plutôt atypique pour un groupe de Black, non ? Qu’à cela ne tienne, du moment que la musique est bonne… et c’est à nouveau le cas ici !

Massive Cauldron Of Chaos renoue avec le Black Metal des débuts, la production en béton en plus. Ici, le riff est proposé par paquets de 666, la section rythmique envoie de la poutre par paquets de 12 (on sent que Frost s’emmerde grave chez Satyricon et qu’il peut donner libre cours à ses blasts) et Ravn s’en donne à coeur joie. Le propos est certes linéaire, mais il est proposé avec conviction et, parfois, un petit feeling presque punk qui fait du bien par où il passe.

Pour ce premier album chez Indie Recordings, 1349 semble jouer la carte de la sécurité et nous propose ce qu’il fait de mieux : un Black racé, brutal et mené tambour battant. 1349 nous avait laissés sur une petite déception avec un Demonoir moins percutant, le retour aux affaires est d’autant plus efficace. Les grands noms du Black norvégien connaissant aujourd’hui des fortunes diverses, on ne peut que se réjouir du retour en forme de cette formation !

Mister Patate (8/10)

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Indie Recordings / 2014
Tracklist (xx:xx) 1. Cauldron 2. Slaves 3. Exorcism 4. Postmortem 5. Mengele’s 6. Golem 7. Chained 8. Godslayer

Xerath – III

430295Oh bordel. Putain de bordel de merde, aurais-je même envie de m’écrier. Candlelight Records m’annonçait dans son mail que je venais de recevoir l’album de l’année. Haha, les petits prétentieux. Beh ouais, quand on vient de perdre Anaal Nathrakh, on doit bien reporter ses espoirs sur un autre poulain, le mettre sous les projecteurs et le (sur)vendre aux plus crédules d’entre nous. Des « albums de l’année », j’en ai déjà reçu 6 en 2014, chaque label mettant en avant son petit protégé. C’est normal, ma petite dame, à notre époque, pour vendre de la galette, il faut du buzz.

Mais dans le cas présent, les gars de Candlelight Records tiennent peut-être le bon bout. Parce que ce troisième opus de Xerath, sobrement intitulé III, affiche suffisamment d’atouts et de qualité pour truster le titre d’album de l’année. Rien que ça. III est une des galettes les plus ambitieuses des deux dernières années, un peu à l’image de The Project Hate, mais pas vraiment dans le même registre. Imaginez plutôt la rencontre improbable d’un Devin au sommet de sa forme, sans toutes ces idées loufoques qui viennent parsemer les albums du sieur Townsend, ajoutez-y un je-ne-sais-quoi de Dimmu Borgir pour ces orchestrations larger than life et un vent de fraîcheur et de modernité et vous aurez une petite idée de ce que nous propose Xerath… et malgré son ambition illimitée, le groupe parvient à nous proposer un opus qui va droit au but. On aurait pu craindre que cette surenchère de détails, ces nombreux éléments ne virent à la bouillie difficilement assimilable (qui a dit Fleshgod Apocalypse ?), mais il n’en est rien, grâce notamment à une production bluffante, où chaque instrument, chaque ligne de chant, chaque instrumentation dispose de suffisamment de place pour s’exprimer, pour venir compléter les autres instruments et donner un résultat bluffant.

Xerath vient à nouveau de frapper très fort avec un album qui n’affiche aucune faiblesse. Dans un paysage de plus en plus formaté, Xerath ne rentre pas dans le rang et nous assène 14 des pistes les plus foutrement intéressantes de l’année. L’ombre de Devin plane sur cette galette, mais un Devin qui saurait mieux canaliser sa créativité. Les amateurs du chauve fou y trouveront donc plus que certainement leur compte !

Mister Patate (9/10)

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Candlelight Records / 2014
Tracklist (68:21) 1. I Hold Dominion 2. 2053 3. I Hunt For the Weak 4. Autonomous 5. Bleed this Body Clean 6. Death Defiant 7. Sentinels 8. Passenger 9. Ironclad 10. Demigod Doctrine 11. The Chaos Reign 12. Witness 13. Veil Pt. 1 14. Veil Pt. 2

Atroxentis – Verus Dominus

453383À une époque où les sorties se doivent d’être formatées au possible, prémâchées pour convenir à cette horde de fans édentés adeptes de bouillie sucrée, il subsiste heureusement des groupes plus exigeants, plus ambitieux, qui vont plus loin que le simple “intro-couplet-refrain-couplet-refrain-outro” basique, des groupes qui ont encore des idées. Une intro acide, certes, mais ô combien d’actualité quand j’épluche les arrivages et que je ne parviens pas, après 5 écoutes, à distinguer un morceau d’un autre tant ils sont interchangeables. Alors, quand on a la chance de tomber sur un groupe original, on savoure. On se pose. Hors de question de se le farcir dans les esgourdes dans le train. Non, on prend un casque, on se pose dans un coin où personne ne viendra vous déranger et on profite. Cerise sur le gâteau : dans le cas présent, c’est une sortie indépendante, et là on se dit qu’il y a encore de l’espoir… à moins que ce ne soit justement cette indépendance qui offre plus de libertés au groupe ? Aucune idée, mais en tout cas, Atroxentis a su frapper juste avec ce Verus Dominus qui a tout ce qu’il faut pour venir titiller des formations bien plus renommées mais pas forcément aussi inspirées.

Atroxentis ose et propose 5 morceaux (et une intro) d’un Death Metal travaillé, qui n’entre pas dans la course à la rapidité ou la brutalité. Non, Atroxentis joue plutôt la carte de l’ambiance, quitte à truffer ses morceaux d’interludes plus aériens ou à opter pour le mid-tempo. Sur le papier, on pourrait craindre l’indigestion (pas un seul morceau sous les 10 minutes), mais c’est justement cela qui fait la force de cet album. Verus Dominus prend le temps de poser son ambiance, reprenant certains patterns plusieurs fois au cours de chaque morceau en guise de fil conducteur sans pour autant tomber dans la redite (vous savez, le syndrome Gojira). Ajoutez à cela une production à mes yeux parfaite pour ce genre (mix et mastering made in Pologne, chez Sound Division Studio, excusez du peu), un artwork somptueux et un concept recherché (l’homme vs son environnement) et vous obtenez une galette de Death plus que recommandable.

À l’instar d’un Slaughtery en son temps, Atroxentis fait partie de ces groupes belges bourrés de talent qui mériteraient tellement plus d’attention. Plutôt que de signer des formations à la mode, les labels devraient plutôt donner leur chance à des groupes comme Atroxentis… L’industrie musicale se porterait peut-être mieux… à moins que je ne sois qu’un doux rêveur.

Mister Patate (8,5/10)

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Indépendant / 2014
Tracklist (57:20) 1. Ante Bellum 2. Initium Possessionis 3. Res Perit Domino 4. Lente Mortis 5. Probatio Diabolica 6. Verus Dominus