Archive for septembre, 2014

Crucified Barbara – In The Red

CB-omslag-in-the-red-550x550Être un groupe féminin a rarement été un atout dans le hard rock : les musiciennes butent toujours sur l'accusation d'inauthenticité. Être une chanteuse de heavy symphonique, c'est possible (voire bien vu) ; être une claviériste ou une choriste plus ou moins dans l'ombre, ça passe très bien. Mais être un groupe entièrement composé de femmes est vraiment plus difficile et ce ne sont pas les carrières de Vixen, de Phantom Blue ou, il y a plus de longtemps de Rock Godess, qui démontreront le contraire. 

De tout cela les Crucified Barbara n'en ont cure. On peut même être étonné par la justesse de la démarche adoptée : les quatre suédoises ne renient pas leur fémininité sans jouer pour autant les nymphettes, et leur musique s'affirme puissante et aggressive mais en rien inutilement braillarde. Le plus bel exemple en est l'utilisation de sa voix par Mia Coldlheart : hargneuse, puissante mais dotée des vraies nuances mélodiques, c'est sans doute un des principales atouts du groupe, comle le démontre encore une fois le quatrième opus de Crucified Barbara, In The Red

Toujours à la lisière du classic hard rock, de celui des années 70 et de celui des années 80 mais aussi du punk (le provocateur et endiablé « I Sell My Kids For Rock 'n' Roll »), voire d'un zeste de grunge (« To Kill A Man ») la musique des quatre suédoises est impressionnante de qualité et de conviction. Qui pourrait dire que « Don't Call On Me » ou que l'hymne « Electric Sky » sont l'œuvre d'un groupe artificiel ? Ce sont les compositions de quatre musiciennes totalement maitresses de leur propos, et qui se meuvent comme des poissons dans l'eau dans un genre qui leur va à merveille. Ici par d'expérimentations ni de fioritures mais une énorme patate et un talent certain. En rien révolutionnaire mais excellent.

Baptiste (7,5/10)

 

DESPOTZ records / 2014

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Tracklist (39:58) : 1. I Sell My Kids for Rock'N'Roll 2. To Kill a Man 3. Electric Sky 4. The Ghost Inside 5. Don't Call On Me 6. In The Red 7. Lunatic #1 8. Shadows 9. Finders Keepers 10. Do You Want Me 11. Follow The Stream

The Pineapple Thief – Magnolia

oshy_28092014_Th_Pineapp_ThieAvec une belle régularité, tous les deux ans en moyenne, les britanniques de THE PINEAPPLE THIEF se rappelle à notre bon souvenir via un nouvel album. Ces dernières années, ce groupe a su dépasser les frontières traditionnelles du rock progressif pour devenir la coqueluche de certains média dits branchés et jouir d’une certaine hype dans les milieux autorisés. Espérons que ce nouveau statut n’est pas eu d’impact sur la créativité et le talent de Bruce Soord, plus que jamais le capitaine et maître à penser artistique de THE PINEAPPLE THIEF.

Rappelons pour les plus jeunes que l’aventure a débuté il y a près de quinze ans de cela, en 1999, dans le Somerset en Angleterre sous l’impulsion du chanteur et guitariste Bruce Soord. A l’origine il ne s’agissait que d’un projet de studio, solo, le véhicule permettant de diffuser la musique composée au fil des années. Ce n’est qu’en 2002, avec deux albums déjà sous le bras, que THE PINEAPPLE THIEF devient un vrai groupe en prenant part à des tournées. Et le rythme n’a pas ralenti, Magnolia est le dixième opus des britanniques plus en forme que jamais. Au début de l’année, il a été annoncé que Dan Osborne avait remplacé Keith Harrison à la batterie, le premier changement de line-up sur les dix dernières années. Mais que les fans se rassurent, Soord reste le maître à bord et nous livre douze nouvelles compositions.

Dans la foulée d’All the Wars et de son projet WISDOM OF CROWDS, Bruce Soord jette en pâture à son public encore une fois ce rock racé et fort en gueule. Le chanteur et guitariste possède quand même un sacré talent pour pondre des mélodies simples mais entêtantes et des refrains à même de vous trotter dans la tête des jours. Dès « Simple As That » le ton est donné, l’auditeur se voit entraîner dans un tourbillon entre rock progressif et alternatif, ballotté à travers différentes atmosphères à chaque nouvelle chanson. Pour une fois THE PINEAPPLE THIEF a fait concis et ne se perd pas dans les développements parfois un peu stériles. Ici tout est dit à chaque fois en quatre ou cinq minutes sans que le propos n’apparaisse tronqué ou incomplet. Le tour de la question a été fait, et plutôt bien fait. Une chanson comme « Don't Tell Me » démontre encore une fois l’apport de l’orchestre, on sent Soord plus à l’aise suite à l’expérience accumulée sur le précédent opus. Tout n’est pas génial, vous trouverez sur Magnolia à boire à et à manger mais le niveau général reste franchement élevé. « Seasons Past » ou encore « Coming Home » s’avèrent anecdotiques, très certainement très sympathiques mais elles laissent moins de traces. Sur la durée, Magnolia pèche par manque d’homogénéité, le meilleur et le plus moyen se côtoie et cet enchainement de creux et de vague nuise à la cohérence du disque. Sur la forme ce dixième album est un quasi sans faute, la pochette est superbe et la production rend un bel hommage aux chansons proposées avec un son à la fois chaud et limpide.

THE PINEAPPLE THIEF fait honneur à son histoire et à sa discographie avec Magnolia, un solide dixième album qui fêtera dignement les quinze ans d’existence du groupe. Le disque reste cependant un peu moins original et abouti qu’All the Wars. Il n’y a pas le feu à la demeure, connaissant le potentiel des britanniques nous finissons par devenir exigeant à attendre sans cesse l’excellence. Qui aime bien châtie bien dit ‘l’adage populaire.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Kscope / 2014

Tracklist (46:28 mn) 01. Simple As That 02. Alone At Sea 03. Don't Tell Me 04. Magnolia 05. Seasons Past 06. Coming Home 07. The One You Left To Die 08. Breathe 09. From Me 10. Sense Of Fear 11. A Loneliness 12. Bond

Idle Tears – S/T

oshy_27092014_Idl_TearBien que leurs racines soient à chercher du côté de Chicago, c’est à bien à Los Angeles IDLE TEARS a rencontré son destin en signant un contrat discographique avec le label MCA Records. A l’origine de ce projet et à la manœuvre sur le plan artistique, la chanteuse Liz Constantine et le guitariste Dan Pritzker ont su s’entourer de musicien talentueux pour mener à bien cette entreprise. Ce premier album éponyme sort au milieu des années 80 et rencontre un beau succès d’estime dans les milieux autorisés. Cette aventure sera malheureusement sans lendemain puisque le groupe éclatera rapidement, chacun continuant son chemin de son côté. Yesterrock continue de déterrer ces pépites du passé et nous invite à redécouvrir ce disque.

Dans une veine AOR assumée et plutôt bien maîtrisée, IDLE TEARS proposait neuf compositions solides à défaut d’être originales, même à cette époque-là. L’effet madeleine de Proust joue à fond et l’auditeur se retrouvera instantanément plus de trente ans en arrière à l’écoute de ces chansons. C’est très impressionnant comme une vague de souvenirs peut naître à l’écoute de ces riffs très mélodiques et de ces claviers un peu kitsch mais si évocateurs. Liz Contantine possède un beau brin de voix, un timbre assez grave et très rock qui n’est pas sans rappeler Lita Ford. La section rythmique basse et batterie est très présente, mixée en avant dans le mix, et impulse une belle énergie à l’ensemble. « Take Me Home » ou encore « Paradise » sont franchement agréables et offriront de bons moments à tous les nostalgiques. Le reste de l’album peine à convaincre, IDLE TEARS jouant trop petit bras, les refrains manquent d’attrait et les mélodies tombent à plat.

Cet album d’IDLE TEARS est loin d’être fondamentalement mauvais mais on comprend un peu l’anonymat qui a entouré sans sortie n 1986 tant la qualité des chansons proposées varient du moyen ou franchement passable. En 2014, le côté nostalgique joue à fond et évite d’être trop sévère. Seul les collectionneurs pourront vraiment y trouver leur compte.

Oshyrya (05/10)

 

Yesterrock – GerMusica Promotion / 2014

Tracklist (41:23 mn) 01. Fingers On The Pulse Of America 02. Take Me Home 03. Oh No 04. Hysterical Broads In Space 05. Paradise, 06. Until You’re Down 07. Love In The Dark 08. F.B.I. 09. Heroes Never Cry