Zgard – Contemplation
Posted by Mister PatateSep 24
Il m’aura fallu un certain temps, voire un temps certain pour m’occuper du cas Zgard. Parce que quelque chose me chiffonnait à l’écoute de cet album, sans que je parvienne à mettre le doigt sur le problème, et poster une chronique sans pouvoir expliquer le nœud du problème avait peu de sens. Plus j’écoutais Contemplation et plus je me retrouvais avec des sentiments contradictoires. J’étais tiraillé entre un enthousiasme modéré et une méfiance plutôt inattendue au vu de la qualité de l’album. Parce que oui, cet album est plutôt bon dans son genre : bien ficelé, maîtrisant les ficelles du genre (le Black un poil atmo, un poil folk de l’Est), Contemplation a suffisamment de cordes à son arc pour satisfaire les fans du genre (dont je fais partie)… Les parties musicales sont bien exécutées, les morceaux intelligemment construits. Au niveau du chant, Zgard ménage la chèvre et le chou, alternant les registres pour apporter plus de relief à cet album, et sur le papier, je devrais donc adhérer.
Mais Zgard use et abuse des clichés, à tel point qu’on pourrait créer une checklist « tout ce qu’il faut pour un bon album de Black d’Europe de l’Est », et je suis sûr que Zgard rassemble tous les clichés en deux morceaux. Samples de vent et de cris d’aigle, flûtiau… Zgard n’utilise pas forcément ces éléments au profit de la musique. Il les intègre dans son album comme s’ils étaient indispensables pour souligner son identité. What’s next ? Accordéon obligatoire sur les albums de Metal français ? Des tralalaïtou sur un album de Belphegor parce qu’il vient d’Autriche ? Une photo de danseuse de Samba sur tout album en provenance du Brésil ? À vouloir souligner son identité, Zgard tombe dans l’auto-parodie, et c’est ça qui me chiffonne… Contemplation aurait pu être tout aussi agréable à écouter, voire même encore plus, si le groupe avait été plus économe en éléments « indispensables » du genre. Il faut de la modération en tout…
Ceci dit, je suis persuadé que les fans du genre y trouveront leur compte et s’imagineront chevauchant fièrement un étalon dans les steppes russes, ou une épée à la main dans une forêt brumeuse du fin fond des Carpathes.
Mister Patate (5/10)
Svarga Music / 2014
No comments