Inter Arma me plaît énormément et je suis le groupe depuis la sortie de leur précédente réalisation Sky Burial, un très bon second album paru en 2013 chez Relapse Records. Le quintette est originaire de Virginie et 3 de ses membres officient également dans l’excellent Batard Sapling qui donne dans le Black Metal. Le groupe, sur Sky Burial, à l’instar de Withered ou Dowfall Of Gaia mixait avec brio influences Postcore/ Sludge avec du Black/Death et le Doom Metal, mais Inter Arma avait aussi la particularité de puiser dans d’autres registres comme le Southern Rock Folk et le Rock Progressif Psyché.
Penchons-nous sur cet EP composé d’un titre de 45 minutes. C’est presque un album à ce tarif là ! J’ai d’ailleurs ma petite idée sur le choix du groupe d’avoir opté pour ce format mais j’y reviendrai plus loin. J’ai remarqué d’emblée que Inter Arma, tout au long de The Cavern , a choisi de développer ses facettes les plus Postcore, Southern, Stoner et Psychédélique en favorisant les mi tempos et down tempos, ce qui a pour effet de rendre le tout bien plus Doom, contemplatif et progressif. Plus d’embardées Black/Death ! Juste quelques vocaux hurlés et des grognements typés Death Metal évoquent la période Sky Burial. Le tout est toujours agrémenté d’ambiances psychédéliques comme sur le début du morceau en forme d’introduction et le langoureux break tout en subtilité à la 26e minute. Il y a beaucoup de zones de turbulences chaotiques voire maladives et malsaines aussi. Comment ne pas penser à l’extrême Doom psychédélique du grand Esoteric vers la 40e minute du morceau. Entre ces deux étapes nous passons un agréable moment riche en rebondissements. Le développement musical passe sans aucun encombre de l’aérien Post Rock Psychédélique de Grails (là c’est quand même un putain de compliment que je fais) au Sludge Metal plein de feeling Southern et Progressif genre Mastodon ou au Postcore tout en gravité et rage contenue des pères fondateurs de Neurosis. La production est vraiment béton et donne encore plus de relief à la musique de Inter Arma qui n’en manque pas à la base !
En fin de comptes, 45 minutes et 46 secondes plus tard un constat s’impose : la part la plus soft contrebalancée par la face la plus extrême Doom a été développée avec cet EP. Ce qui expliquerait le choix de Inter Arma et du label de l’éditer au format EP. Je pense que le groupe s’est octroyé un interlude avec The Cavern pour reprendre avec le prochain album à venir les choses là où ils les avaient laissées sur Sky Burial. C’est peut être un pari risqué car les personnes ayant accroché sur cet album peuvent ressentir comme un manque l'absence d’accélérations Black/Death sur cet EP.
J’invite vivement les personnes fan des références que j’ai citées plus haut à écouter The Cavern car elles y trouveront un bonheur certain. J’ai pour ma part adoré ce voyage envoûtant et j’attends avec impatience la suite pour savoir si ma théorie tient la route ou si le changement d’orientation se confirme. Dans les deux cas je serai comblé !
FalculA (09/10)
Relapse Records / 2014
Tracklist (45:46) 1. The Cavern 45:46
Bon j’avais déjà entendu parler de ce groupe slovaque qui jouit d’une bonne réputation dans le milieu grindcore en raison de ses prestations live. En effet, actif depuis 2004, ils ont notamment joué à plusieurs reprises au renommé Obscene Extreme festival. Á la suite de leur premier split LP avec Abortion en 2008, ils ont assuré la première partie de Total Fucking Destruction, l’autre groupe de Richard Hoak batteur du mighty Brutal Truth. Ce qui est déjà pas mal pour un groupe de grindcore slovaque armé d’une encore maigre discographie.