Archive for octobre, 2014

Sidious – Revealed In Profane Splendour

À sa sortie l’année passée, Ascension To The Throne Ov Self avait suscité chez moi plus de questions que de réponses et j’étais resté méfiant. C’était presque trop beau, trop efficace, quelque chose devait clocher. On en a vu passer, des feux de paille qui promettaient monts et merveilles et finissaient par peiner à se hisser au-dessus de la moyenne, et Sidious n’aurait pas été le premier, ni le dernier à rater la marche traîtresse entre le premier essai prometteur et la confirmation sur la deuxième galette.

Mais Sidious s’en fout de cette marche. Sidious a pris l’ascenseur. Et le résultat fait très, très mal.

Et pourtant, la base reste la même : un Black/Death sympho de qualité supérieure, à mi-chemin entre Behemoth (époque pré-Satanist) pour la brutalité et Dimmu Borgir pour l’apport symphonique et le côté grandiloquent de la chose (sans oublier une ou deux petites touches de chant clair parfaitement intégrées), le tout magnifié par une production sans faille. Les qualités dévoilées sur le premier ep sont toujours là, restait à voir si le groupe pouvait maintenir un tel niveau sur un album entier… et c’est le cas ! Les 36 minutes de Revealed In Profane Splendour ont tout ce qu’il faut pour plaire aux fans du genre : les compos sont travaillées et ambitieuses, la brutalité du propos est habilement contrebalancée par les éléments symphoniques et l’ensemble de l’album brille par sa cohérence et sa constance.

Sidious vient de frapper un très grand coup et a sorti, selon moi, le meilleur album du genre cette année, et rares sont les groupes qui ont su me convaincre aussi aisément en Black/Death depuis des lustres. La note que j’avais donnée au groupe l’année passée était très sévère et ne reflétait pas vraiment la qualité de cette sortie. Face à ce Revealed In Profane Splendour, je ne peux que m’incliner. Ils sont forts. Très forts même. Behemoth m’avait déçu en début d’année, Dimmu Borgir a disparu des radars depuis 4 ans… mais avons-nous encore besoin des Polonais et des Norvégiens avec des Anglais aussi doués ?

Mister Patate (9/10)

Facebook officiel

Kaotoxin Records / 2014
Tracklist (36:04) 1. Sacrilegious Majesty 2. Inexorable Revelation 3. Revealed in Profane Splendour 4. Annihilation of Abhorrent Credence 5. Obscenity Ov Old 6. Infernal Reign 7. O Paragon, Bringer Ov Light

 

Horrendous – Ecdysis

horrendous-ecdysisIl y a encore quelques jours je ne connaissais pas Horrendous… Oui vous pouvez me faire BOUUH ! Il y a tellement de sorties de nos jours que j’avoue ne plus savoir où donner de la tête. C'est un trio américain ayant déjà sorti un premier album en 2012 chez Dark Descent Records que du coup je vais m’empresser d’écouter car autant ne pas tourner autour du pot, ce Ecdysis m’a conquis !

On peut rapprocher la démarche musicale de Horrendous de celle de groupes de metal extrême comme Tribulation , Aeternus ou Morbus Chron voire Enslaved avec lesquels il partage un goût pour la musique progressive et retro loin des stéréotypes du metal extrême contemporain en termes de son et de composition. Autant dire tout de suite que les adeptes de bourrinage direct et sans fioritures risquent de rester de marbre devant la démarche progressive du groupe. Tout d’abord attardons nous sur l’excellent travail réalisé sur le son. Il est remarquable et c’est le genre de productions qui sied particulièrement à mes oreilles. Des guitares au son clair avec juste ce qu’il faut de saturation. Une basse se faisant ronde et chaude qui est mixée de manière valorisante. La batterie quant à elle a ce son organique et rebondi avec du relief, tout ce que j’aime quoi.

La musique se fait tours à tours black, death metal oldschool, thrash et surtout heavy metal et progressive. Il n’y a que de bons morceaux toujours très alambiqués et très efficaces. Quel bonheur ces parties heavy metal nombreuses, l’interlude "When The Walls Fell" taille carrément la part belle aux riffs emprunts à la NWOBHM, tout comme ces aérations progressives distillées tout au long de l’album et toujours opportunes qui nous laissent entrevoir des nappes de claviers discrets, des arpèges de guitares acoustiques ou des chœurs en arrière-plan . Les vocaux sont extrêmes alternant black et death mais ils m’évoquent souvent les grands hurleurs de l’histoire du thrash metal ou le timbre de John Tardy ( Obituary). Le titre que je trouve époustouflant et très représentatif du propos que je viens de vous exposer est Nepenthe. Il débute sous forme d’une marche doom metal puis s’emballe dans une embardée black death et se mute progressivement en swedish death metal avant de faire un break inattendu à 02 :50, vraiment surréaliste, avec l’insertion de nappes de claviers et de chœurs incantatoires pour finalement se terminer dans une cascade luxuriante de riffs et de leads heavy metal. Testez pour voir si je raconte des bobards !
L’artwork enfin à l’air bien soigné et est vraiment cool… j’ai hâte de voir ce que ça donne en physique !

A l’arrivée on a un très bon skeud de metal extrême tout simplement, retro heavy/thrash à souhait et à l’emphase progressive qui laisse sur le cul ! Pour le metalhead qui daigne bien vouloir prendre son temps à découvrir la superbe musique de Horrendous ça sera un réel plaisir. Quant aux autres, ils passeront leur chemin et iront paitre du deathcore … Meuh’ !

FalculA (08/10)

www.facebook.com/HorrendousDeathMetal

Dark Descent Records / 2014

Tracklist (43:54) 1.The Stranger 2.Weeping Relic 3.Heaven's Deceit 4.Resonator 5.The Vermillion 6.Nepenthe 7.Monarch 8.When the Walls Fell 9.Pavor Nocturnus 10.Titan

 

Buzzcocks – The Way

141016BuzzcocksDepuis le choc musical causé par leur premier album, Another Music in a Different Kitchen sorti en 1978 – imaginez ! Des punks qui savent jouer ! -, Buzzcocks a tracé une route jalonnée par des mélodies addictives et des riffs savants. Ce groupe c'est aussi l'histoire d'une bande de potes dont le plus habité, Howard Devoto, quitte le groupe au moment un an avant que leur premier LP ne soit dans les bacs, pied de nez situationniste toujours inégalé.  
Bref, nous voici en 2014 avec ce 9e album studio officiel, sobrement titré The Way. A quoi bon ? Je me bats pour la retraite à 60 ans et le quartet vit en Angleterre, là où les pauvres ne peuvent même pas prendre le bus. Mais est-ce vraiment une raison de parler des Buzzcocks ?
En fait, écouter The Way c'est comme remettre ça avec une vieille maîtresse (ou amant, comme vous aimez). On se retrouve pour parler de la vie autour d'un verre, on évoque le passé et on finit au pieu. Très vite, on retrouve les trucs, la manière dont il ou elle vous excite comme peu. Aucune surprise, hein, que des repères un peu enfouis au fond de la mémoire mais qui reprennent leurs droits à la première sollicitation. Et on finit, essouflé, la cigarette aux lèvres à consulter ses sms pendant qu'il ou elle prend sa douche, tout en se demandant « pourquoi ? ».
Ben parce que ces trucs justement, ce confort chaud et protecteur de l'habitude, de la routine. Dehors le monde est dégueulasse, il te crache à la gueule sa violence sous forme d'albums de Justin Bieber premier au billboard et tout le monde regarde les Kurdes crever à Konabê, comme si c'était l’épilogue des Chtis dans la jet set. Alors, tant pis si tu fais une infidélité au dernier Lofofora, retrouver les Buzzcocks, en ce moment, c'est juste ce qu'il te faut.

Nathanaël Uhl (7.5/10)

www.buzzcocks.com

www.facebook.com/buzzcocksofficial

Pledge music / 2014

Tracklisting (36 minutes) :
1. Keep on Believing 2. People Are Strange Machines 3. The Way 4. In the Back 5. Virtually Real 6. Third Dimension 7. Out of the Blue 8. Chasing Rainbows / Modern Times 9. It's Not You 10. Saving Yourself