Archive for octobre, 2014

Mike LePond’s Silent Assassins

oshy_12102014_Mik_LePonSi le nom de Mike LePond ne vous dit rien, tout d’abord permettez-moi de ne pas vous féliciter (toute une culture musicale à refaire…) et vous rappelez que le monsieur est un bassiste américain qui évolue au sein du groupe de métal progressif du New Jersey SYMPHONY X depuis l'album V The New Mythology Suite sorti à l'automne 2000. Il a su se fondre intelligemment dans le collectif et remplacer avec talent Thomas Miller. SYMPHONY X est un pilier dans son genre aux côtés de DREAM THEATER et reste l’un des rares groupes a avoir pu imposer son style et un son reconnaissable entre mille. Oui bien sûr SYMPHONY X doit beaucoup à son guitarsite Michael Romeo et son chanteur Russell Allen mais LePond aura su ces dernières années apporter sa petite contribution à l’édifice.

SYMPHONY X mettant ces dernières années entre quatre et cinq ans entre chaque sortie les autres membres du groupe en dehors de l’achitecte musical Michael Romeo ont beaucoup de temps pour mener à bien d’autres projets. Russell Allen ne s’en prive d’ailleurs pas avec ALLEN/LANDE et ADRENALINE MOB. Voici donc le tour du bassiste de proposer son album solo. Cependant SYMPHONY X n’est jamais loin puisque Michael Romeo a donné un coup de main sur cet album.

Nous sommes ici loin du métal prog hyper technique et super chiadé habituel, LePond a souhaité proposer un disque dans une veine heavy métal classique, typique de l’école américaine à l’image d’un VICIOUS RUMORS. Pour mener à bien son entreprise, LePond a lancé avec succès une levée de fonds via Kickstarter et s’est entouré en plus de Michael Romeo de Metal Mike (HALFORD, TESTAMENT) aux guitares lead et Alan Tecchio (AUTUMN HOUR, WATCHTOWER) au chant. Ce dernier abat un gros boulot dans une veine vocale assez proche de Rob Halford ou Tim Owens. Les montées dans les aigues sont légions et pourraient en énerver plus d’un. Musicalement parlant, il n’y a pas tromperie sur la marchandise, un heavy métal très couillu et puissant, des mélodies viriles et des refrains accrocheurs. Si l’on prend en compte le CV des participants, il n’est pas surprenant de constater que le niveau technique soit assez élevé même si on peut franchement regretter que toutes les batteries soient programmées. Silent Assassins se veut un album très varié avec différentes ambiances et rythmes. Le calme et la douceur d’un « The Quest » répondra ainsi à la vitesse et la fureur d’un « Apocalypse Rider ». La basse est bien sûr mise très en avant sans que cela ne porte ombrage à l’ensemble et LePond se fait plaisir comme sur l’introduction de « The Outsider ». Le disque se termine sur l’ambitieux et épique « Oath Of Honor » qui tient la route malgré ses onze minutes au compteur.

Les personnalités de Romeo et Allen sont tellement fortes au sein de SYMPHONY X qu’il est difficile de vraiment cerner la contribution des autres. Michael Pinella déjà en son temps via un album solo et maintenant Michael LePond rappellent à tous qu’ils possèdent un solide talent de compositeur et qu’il apporte eux aussi une valeur ajoutée au collectif. Silent Assassins n’est en rien révolutionnaire mais il montre un bassiste en pleine possession de ses moyens aussi bien au niveau technique que de la créativité. Respect.

Oshyrya (07/10)

 

FaceBook Officiel

 

UDR Music / 2014

Tracklist (57:10 mn) 01. Apocalypse Rider 02. Red Death 03. The Quest 04. The Outsider 05. Masada 06. Silent Assassins 07. Ragnarok 08. The Progeny 09. Oath Of Honor

The Orwells – Disgraceland

TheOrwells2014C'est le genre d'album qui prend l'auditeur par surprise. Rien de vraiment novateur chez ces Ricains de The Orwells mais un deuxième essai compact, dense et rêche de purs rock n'roll aux accents punk et aux relents indie bostoniens. Le bien nommé Disgraceland après l’inaperçu Remember When sorti en 2012. Le quintette – deux cousins, deux jumeaux et un pote – déboule pourtant, toutes guitares en avant, de la banlieue de l'industrieuse Chicago, plus renommée pour sa contribution à la musique électronique qu'au rock hargneux. 
A l’écoute attentive de Disgraceland (clin d’œil à Graceland, la résidence d’Elvis Presley à Memphis), The Orwells affichent effrontément ce côté anar (le punk à l'époque) et conservateur (le punk… aujourd'hui) qui caractérise l'auteur de 1984 et La Ferme des animaux. Cet encore jeune groupe (autour de 20 piges de moyenne d’âge) nous gratifie de onze titres sacrément bien torchés, carrément bien joués et jamais redondants. De Southern Comfort et ses chœurs masculins qui ne se prennent pas au sérieux à The Righteous One et son refrain rageux alternant avec des couplets tout en subtilité, en passant par ce clin d'œil aux Pixies que constitue Always N Forever, The Orwells évitent joyeusement de se répéter et, pourtant, ne perdent rien de leur cohérence musicale. De l'avantage de comprendre que la musique est chose trop sérieuse pour être jouée par des gens qui se prendraient au sérieux.

Nathanaël Uhl (7,5/10)

www.theorwells.com

www.facebook.com/theorwellsband

Canvasback – Atlantic / 2014
Tracklist (35 minutes) : 1. Southern Comfort 2. The Righteous One 3. Dirty Sheets 4. Bathroom Tile Blues 5. Gotta Get Down 6. Let It Burn 7. Who Needs You 8. Norman 9. Always N'Forever 10. Blood Bubbles 11. North Ave

 

 

 

DeathFromAbove1979Nous avions laissé Death From Above 1979 – sensation étiquetée dance punk au mitan des années 2000 et nom en référence à Apocalypse now – forts d'un album de bonne facture et d'une poignée de EPs suffisamment inclassables pour accéder, par la magie d'un split en 2006, au statut de groupe culte. En cette rentrée musicale qui n'en finit heureusement pas, le duo revient phénix avec The Physical World, un deuxième album ressemblant méchamment à un coup de poing dans la gueule. 
Ils ont dû piller la discothèque de leurs parents pour aller dénicher ce son, hybride de Kiss, Def Lepard et autres références du hard rock estampillé seventies – démonstration sur Right On, Frankenstein. Mais pas de nostalgie pour nos amis qui rêvent d'ouvrir pour Nine Inch Nails. Ces riffs reconnaissables entre tous sont concassés par des rythmiques plombées et une production que tout fan d'électro-punk crève d'avoir dans ses oreilles. Il doit y avoir de la drogue là-dedans. Comme si Black Sabbath était tombé dans un seau d'acides (The Physical World et ses claviers ahurissants). Government Trash revêt les atours bruts après lesquels ces poseurs de Justice courent depuis trois albums pour finir en fils bâtards de David Guetta et Europe. 
Même la quasi balade White Is Red resplendit de ces accords sales, comme suintant la mauvaise sueur des lendemains de cuite. Tout comme Gemini poisse le mauvais sexe. Au fil de ces 11 titres, Death From Above 1979 donne sacrément chair à ses machines – folle version audio d'Existenz (le film de Cronenber) – et je me rappelle que la guitare, des fois, sert à quelque chose. Ne serait-ce qu'à faire de Trainwreck 1979 un pur brûlot de rock dopé aux amphétamines.

Nathanaël Uhl (9/10)

www.deathfromabove1979.com

www.facebook.com/DeathFromAbove1979

Last Gang – Warner / 2014 
Tracklist: 1. Cheap Talk 2. Right On, Frankenstein! 3. Virgins 4. Always On 5. Crystal Ball 6. White Is Red 7. Trainwreck 1979 8. Nothin' Left 9. Government Trash 10. Gemini 11. The Physical World