Ne jamais se fier à une pochette d'album bourrée de clichés. Et de ce point de vue le groupe Nord Américain originaire de Pennsylvanie les accumule. C'est en tout cas ce que m'inspirait ce bouc et ces croix inversées illustrant la couverture du deuxième album. Bon d'ordinaire, je n'ai rien contre les boucs, d'autant que animal est très prisé dans la confrérie metallique.
9 compos et un interlude plus tard, c'est l'évidence qui s'impose aux conduits auditifs. Le groupe s'inscrit dans des traditions et des gimmicks qu'il tient à respecter à la lettre. Fisthammer se situe musicalement dans un registre brutal et technique, du Death qui tâche et qui tabasse méthodiquement, mais qui n'en oublie pas de livrer quelques envolées mélodiques de haute volée. Avec une production au poil, l'efficacité de ce rouleau compresseur est au rendez vous. Evidemment une écoute distraite ferait penser que le groupe fait partie de cette horde innombrable de groupes brutaux et enragés en provenance de Pologne. Toute ressemblance avec Behemoth ne semble pas totalement fortuite. D'autant que Fisthammer n'hésite pas à distiller dans sa mixture épicée quelques éléments Black Metal (un brin de vocalises, des riffs de guitares). Le Death metal technique est aussi de la partie, Evoking The Wrath Of The Revenants aurait plutôt tendance à évoquer un Necrophagist en verve ou côté Nord américain un Suffocation survitaminé. Comparaisons flatteuses, mais Fisthammer est un nouveau venu dont le deuxième album varié affiche plus qu'un potentiel. Le savoir faire du trio est réel, l'exécution sans faille de la section rythmique, et les vocalises d'outre tombe ne devraient pas laisser les amateurs de Death Metal insensibles. Fisthammer livre un second album solide et imposant. Affaire à suivre.
Tracklist (45 minutes)
1. Arithmos Tou Theriou 2. Evoking The Wrath Of The Revenants 3. Temple of Poseidon 4. Automaton of Flesh 5. Doom of the Gods Part II:Níðhöggr Winged Serpent of Hel 6. Dismal Inveracity 7. Interlude 8. The Coven 9. Thousand Yard Stare 10. Conjuration of the Fire God
Quand l’habit fait le moine notre travail de chronique s’en trouve grandement facilité. C’est le cas aujourd’hui avec ce NEOPERA qui vous le devinez bien n’évolue dans un le domaine du death métal technique cher à certains des membres de cette rédaction. Et il est donc bien naturel que ce disque tombe dans mon escarcelle puisque je suis le rare chroniqueur parmi cette bande de sauvages, que j’appelle fièrement amis, à avoir un peu de sensibilité à revendre.
Nouveau groupe oui mais pas nouvelles têtes puisque derrière ce nouveau venu hambourgeois se cache Dirk Schlächter, bassiste de GAMMA RAY et Jorn Schubert le guitariste de DARK AGE. Assez bizarrement, ils ont eu envie d’exprimer leur talent déjà reconnu à travers un nouveau projet symphonique agrémenté de touches gothiques ici et là. Ajoutez à ce tableau deux chanteurs évoluant dans un registre lyrique et un « hurleur » de service et vous obtenez NEOPERA.
Quelques sonorités étonnent mais l’ensemble proposé ici reste quand même assez sage et attendu. Au jeu des comparaisons, l’écoute de ce Destined Ways rappellera forcément tantôt EPICA ou NIGHTWISH tantôt le THERION des derniers opus. Il faut reconnaître que la musique proposée passe bien, le talent de Schlächter et Schubert n’étant plus à démontrer. Ils sont restés sages mais sauront satisfaire la majorité des fans de douceurs symphoniques. Le mélange des chants, voix claires, registre lyrique et growls est une bonne idée et se voit ici bien optimisé. Les mélodies et les refrains ne vont pas chercher midi à quatorze heure mais les orchestrations et les nappes de claviers viennent donner une belle ampleur à l’ensemble. Les chansons s’enchainent sans fausse note et NEOPERA a su cocher toutes les cases : touches gothiques, soli ravageurs, une impression de musique de film, la ballade, vraiment tout y est. Et finalement le petite gêne ressenti écoute après écoute trouve peut-être sa source dans ce manque flagrant de fraicheur. Avec Destined Ways tout semble trop propre, trop intellectualisé, comme une recette de cuisine suivie à la lettre sans imagination ni fantaisie.
Il n’est jamais agréable d’avoir l’impression d’être manipulé, mené par le petit bout du nez. Tout est ici trop beau pour être complétement convaincant. Malgré toute cette lumière qui brille, une ombre continue d’obscurcir le tableau en arrière-plan. Destined Ways est tout à fait recommandable une fois les précautions d’usages rappelées. Si vous aimez les groupes déjà cités dans cette chronique vous avez de grandes chances de tomber sous le charme de NEOPERA. Profitez tout en vous sachant manipulé.
Tracklist (53:48 mn) 01. The Marvel of Chimera 02. A Call to Arms 03. Remote 04. Destined Ways 05. Falling Water 06. The Greed 07. Error 08. Last Pantomime 09. Equilibria 10. Requiem 11. Song of Revenge 12. The Unspeakable
Sylosis a publié le clip vidéo du titre " Mercy " extrait de l'album " Dormant Heart " dont la sortie est prévue en début d'année 2015 via Nuclear Blast records :
Ne jamais se fier à une pochette d'album bourrée de clichés. Et de ce point de vue le groupe Nord Américain originaire de Pennsylvanie les accumule. C'est en tout cas ce que m'inspirait ce bouc et ces croix inversées illustrant la couverture du deuxième album. Bon d'ordinaire, je n'ai rien contre les boucs, d'autant que animal est très prisé dans la confrérie metallique. 