Archive for octobre, 2014

Kreator – Endless Pain

Kreator_-_Endless_PainL'adolescence est toujours un moment ingrat pour chacun : éruption boutonneuse, cheveux gras, humeur atrabilaire sont de mise. Et bien il en va des groupes de métal comme des cycles de la vie : l'adolescence est difficile. Et les premiers pas de Kreator le furent autant. Car à ses balbutiements, Kreator était un groupe de très jeunes musiciens fougueux mais inexpérimentés. Fondé – sous le premier nom de Tormentor – en 1982 par des lycéens d'Essen, Kreator était constitué en 1985, lors de l'enregistrement de son premier album Endless Pain, de trois musiciens de dix-neuf ans et dix-huit ans ! Composé rapidement et enregistré en dix jours sous la houlette du fameux (!) Horst Müller et de Karl Walterbach, responsable du jeune label allemand Noise, Endless Pain est évidemment très marqué par ce contexte. Rapide, brutal, confus, mal interprété et tout aussi mal produit, Endless Pain est un disque d'adolescence. 

Rapide, brutal… et confus

Chanté pour moitié par le batteur Jürgen « Ventor » Neil et par le guitariste et leader Mille Petrozza, Endless pain ne montre pas franchement les traits de ce que sera le groupe par la suite. Encore très marqué par Venom et par le premier Bathory, Kreator cherche encore ses marques, alors que le savoir-faire en terme de composition et de technique est encore à acquérir. Avec toute la tendresse que je peux avoir pour ce premier essai, je ne peux pas me résigner à le qualifier de « bon » ni même de « prometteur ». À part « Flag Of Hate », « Cry War » et dans une moindre mesure « Tormentor » (que l'on a depuis d'ailleurs trop entendu en concert), tout le reste est totalement dispensable et sera oublié rapidement des setlist du groupe d'Essen. Il est vrai que les chants de Ventor et surtout de Mille Petrozza étaient bien perfectibles. 

Un embryon de ce qui est à venir

Certes les premiers albums des futurs pontes du thrash allemand étaient quasiment tous médiocres (Obsessed By Crualty de Sodom ou Infernal Overkill de Destruction) et les défauts d'Endless Pain doivent aussi être jugés dans ce contexte de nivellement pas le bas. Sur ce terrain, le thrash US était d'un cran en avance, comme une écoute de The Legacy de Testament ou même de Game Over de Nuclear Assault en témoignera. Mais, malgré une certaine aura et influence auprès de groupes de black metal plus ou moins underground, Endless Pain reste un grossier embryon de ce que sera la musique du groupe plus tard. 

Toutefois, Endless Pain a quelques qualités : une fougue et une naïveté définitivement disparues tout d'abord, et une spontanéité qui en ravira certains. Par ailleurs, ce premier album permet, involontairement de souligner les qualités incomparables de son successeur, Pleasure To Kill (1986) qui démontrait une mue aussi enthousiasmante qu'inattendue.

Baptiste (5,5/10) 

 

Noise / 1985

Tracklist (38:40) : 1. Endless Pain 2. Total Death 3. Storm Of The Beast 4. Tormentor 5. Son Of Evil 6. Flag Of Hate 7. Cry War 8. Bone Breaker 9. Living In Fear 10. Dying Victims

L'Epreuve Du ContraireLofofora n'est pas né de la dernière pluie. Ce groupe, vétéran de la scène hexagonale, a tout traversé. Des hauts (Lofofora, Monstre ordinaire…), des bas (le bien nommé Les choses qui nous dérangent, Mémoire de singes), des dysfonctionnements internes (le poste « spinal tapien » du batteur), mais aussi de nombreux succès et une reconnaissance méritée. Après un impressionnant Monstre ordinaire plébiscité par tous, une question se posait : Lofofora pouvait-il faire encore mieux ? Une seule écoute de L'épreuve du contraire lève tout de suite le doute.

Ce huitième album est un jubilé. Il couronne avec force et conviction près de 25 ans de carrière ; et dépasse même toutes les espérances. Lofo se montre sous son meilleur jour. Mature, dans le bon sens du terme, et accrocheur, le groupe de Reuno Wangermez n'a rien perdu de sa rage, ni de son engagement. Il continue de mettre le doigt là où ça fait mal : politique poubelle (« Pornopolitique »), environnement en danger («Notre terre »), individualisme (« Le malheur des autres »)… Très bien écrits, les textes sont profonds et coulent de source. Reuno livre ici sa meilleure prestation et confirme qu'il est un chanteur d'exception (« Pyromane », « La dérive »). Les guitares sont affûtées et le duo batterie/basse groove comme jamais. En ajoutant l'excellent travail de production, l'ensemble est bluffant.

Lofofora nous prouve qu'il reste un acteur nécessaire de la scène française, qui interpelle, qui fait du bien et qui a simplement sorti un des indispensables de l'année.

Nico (9/10)

Site Officiel: http://www.lofofora.com/

@tHome / 2014

01.L'Innocence 02.Pornolitique 03.Contre Les Murs 04.Trompe La Mort 05.Le Malheur Des Autres 06.Romance 07.La Dérive 08.Pyromane 09.Karmasutra 10.La Tsarine 11.Double A 12.Chanson D'Amour 13.Transmission 14.Notre Terre

Knifeworld – The Unravelling

oshy_04102014_KnifewIl est facile d’affirmer que Kavus Torabi, leader, maître à penser et fondateur du groupe KNIFEWORLD, est un original qui mène sa barque comme il l’entend sans trop s’intéresser à ce que peuvent bien penser les autres. Né d’abord comme un projet solo, cette aventure a pris la forme d’un véritable groupe à partir de l’été 2009. Pour son premier opus, Buried Alone – Tales of Crushing Defeat (2009), Torabi s’est chargé lui-même de la majorité des instruments et du chant, faisant appel à son carnet d’adresse pour le reste. Mais il s’entoure d’un véritable groupe pour mener à bien la tournée qui suit. Depuis, KNIFEWORLD aura proposé trois singles ou EPs avant ce deuxième véritable opus, The Unravelling.

Le ton est donné dès les premières mesures, seuls les plus audacieux sauront profiter de ce rock psychédélique bien barré. Votre serviteur n’a jamais réussi à rentrer dans l’univers foutraque des britanniques, à priori sans queue ni tête. Je dois sans doute être trop cartésien pour saisir la subtilité de ce qui pour moi s’apparente à un vaste fourre-tout, patchwork assez peu digeste entre différentes parties qui grand rapport entre elles. Il faut saluer la performance, difficile de savoir comme la britanniques travaillent pour s’y retrouver dans ce maelstrom. Les influences rock progressives et rock seventies sont assez évidentes et le pauvre naufragé pourra s’accrocher ici et là à quelques minutes de grâce comme une moule à son rocher. Mais l’océan aura toujours le dernier mot et l’auditeur finira irrémédiablement emporté dans ce tourbillon musical.

Amateur de douceurs progressives à la KING CRIMSON ou encore GENESIS période Gabriel, je me pensais armé pour faire face au défi posé par KNIFEWORLD. Je dois bien constater mon incompréhension devant un The Unravelling qui reste pour moi un mystère. Cet Objet Musical Non Identifié risque d’en épuiser plus d’un. Le labyrinthe KNIFEWORLD est encore loin de dévoiler tout son mystère.

Oshyrya (05/10)

 

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Inside Out Music / 2014

Tracklist (45:23 mn) 01. I Can Teach You How To Lose A Fight 02. The Orphanage 03. Send Him Seaworthy 04. Don't Land On Me 05. The Skulls We Buried Have Regrown Their Eyes 06. Destroy The World We Love 07. This Empty Room Once Was Alive 08. I'm Hiding Behind My Eyes