Archive for décembre, 2014

Ingested – The Architect Of Extinction

Les Anglais d’Ingested font partie de ces rares formations aux forts relents Deathcore qui parviennent malgré tout à me séduire. Comme quoi, ceux qui me reprochent sans cesse que je me contente de tailler sans discernement en me basant uniquement sur une étiquette se mettent le doigt dans l’œil jusqu’à l’épaule. L’air de rien, avec une discographie qui grossit de plus en plus, le groupe a su se faire un nom et taper maintenant dans l’œil de Century Media. Alors, Ingested a-t-il su passer la vitesse supérieure ?

Personnellement, j’appréciais déjà beaucoup l’ep précédent, sa production énorme – bien qu’artificielle au possible – et ses quatre morceaux percutants en diable, mais ce que nous livre le groupe ici est encore un cran au-dessus. La formation a su gagner en maturité et parvient, tout au long de l’album, à garder un niveau d’efficacité plus qu’appréciable. Le growl est inhumain – certains adoreront, d’autres détesteront, c’est clairement une question de goût – et est habilement contrebalancé, ici et là, par quelques lignes de chant plus criardes. Au niveau purement musical, les riffs pleuvent et la section rythmique n’est pas en reste (on regrettera juste une basse un peu trop noyée dans la masse). Cerise sur le gâteau : « Penance », un interlude instrumental bien plus posé que le reste de la galette, en rupture totale… et honnêtement, je serais curieux de voir ce que le groupe pourrait proposer s’il se lançait dans cette voie plus « mélodique » sur un album entier.

Prod’ en plastique, growls inhumains : toute une frange des fans de Metal extrême crachera sur cette galette. Dans un genre presque comparable, les papys d’Internal Bleeding ont su revenir avec un album lui aussi convaincant tout en gardant un son plus naturel, plus « humain », mais il m’est impossible de trancher entre les deux. Chacun a ses charmes, chacun à ses vices. Au final, ce qui compte le plus, c’est la capacité de l’artiste à toucher l’auditeur, à lui donner envie de taper du pied / secouer la tête, et à ce petit jeu, Ingested s’en sort avec les honneurs.

Mister Porn (8/10)

Facebook officiel

Century Media Records / 2015
Tracklist (xx:xx) 1. The Divine Right of Kings 2. Narcissistic Apathy 3. Endless Despondency 4. The Heirs to Mankind's Atrocities 5. I, Despoiler 6. Penance 7. A Nightmare Incarnate 8. Extinction Event 9. Amongst Vermin 10. Rotted Eden  

 

dEMOTIONAL – Tarassis

oshy_31122014_demotioLes suédois de dEMOTIONAL n’ont pas laissé attendu longtemps pour nous donner de leurs nouvelles, la peur peut-être de laisser retomber le soufflé. Un an à peine après la sortie d’un premier album, State: In Denial (chronique ici), voici la suite: Tarassis. Vous lirez notre chronique ci-dessus mais il serait exagéré de dire que le groupe nous avait vraiment impressionnés l’année dernière. Oui il s’agissait d’un travail sérieux mais sans magie ni originalité, le sentiment d’un groupe en pilote automatique sui livrait ce que l’air du temps demandait. Il reste à espérer que l’expérience tirée des nombreux concerts en Scandinavie ait porté ses fruits et que nos amis ait su se construire une identité propre. Saluons le visuel très réussi de ce disque, une image simple et ouverte à l’interprétation signée comme pour le premier album Daniel Eek (site web ici).

L’ombre d’un SOILWORK frappe dès les première secondes d’écoute avec une touche de LINKIN PARK pour le côté accessible et électro. Il n’est jamais extraordinaire pour une groupe de voir sa musique décrite d’entrée par des influences très présentes. Malheureusement, dans la lignée de State: In Denial, dEMOTIONAL labourent opportunément des champs déjà retournés dans tous les sens des dizaines de fois. Alors oui le travail est soigné, il n’y a pas à douter que les suédois ont ici donné le meilleur, mais comment ne pas être gêné aux entournures devant ce mimétisme face aux autres groupes célèbres made in Göteborg. Vous trouverez ces mêmes guitares mordantes, ces rythmiques à la fois puissantes et très rapides, ces claviers et ces boucles électroniques omniprésentes et ce chant alterné entre hurlements et voix claires. Les riffs d’un « Illusions » pour ne citer qu’un titre font quand même très IN FLAMES… Très bon point par contre au niveau de la production, le son est impressionnant d’énergie, d’impact et de clarté. Grâces en soient rendues à Pontus Hjelm (DEAD BY APRIL) qui a produit, mixé et masterisé Tarassis au Studio PH en Suède.

Si vous aimez les ersatz de bonnes qualités et que vous n’êtes pas encore rassasiés en cette fin d’année de Death métal mélodique made in Göteborg, l’investissement dans ce second album de dEMOTIONAL. « Quod abundat non vitiat » disaient les romains, et pourtant l’écœurement et la lassitude pointent sérieusement le bout de leur nez.

Oshyrya (06/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Dead End Exit Records / 2014

Tracklist (56:51 mn) 01. Hero In Me 02. Illusions 03. Follow 04. To The Gallows 05. Neverland 06. Initialize The Calm 07. Broken Dreams 08. Star Without Fame 09. Two Tales From Tarassis 10. Miracles (feat. Pontus Hjelm)

Ten – Albion

oshy_31122014_TeJe dois bien avouer avoir lâché l’affaire TEN depuis bien des années maintenant. Les errements de son indiscutable leader, Gary Hughes, avaient fini par me fatiguer et j’étais allé voir ailleurs alors que des albums comme The Robe (1997) surtout mais aussi le suivant Spellbound (1998) voir même Babylon (2000) restent encore très chers à mon cœur. Depuis, l’anglais souffle le chaud et le froid avec son groupe ou en solo. Je vous encourage à lire les toujours excellentes chroniques de mon camarade Baptiste pour vous faire une idée plus précise: The Twilight Chronicles (chronique ici), Stormwarning (chronique ) et Heresy And Creed (chronique encore ici). Vous comprendrez que ce dernier album qui voyait un groupe et son leader tourner en rond à nous resservir encore et encore le même plat de moins en moins gouteux ne créait pas un enthousiasme débordant à l’aune de la chronique de ce nouvel opus.

Un début sous de bons auspices

Au niveau du business TEN quitte les rivages italiens de Frontiers pour être la première signature d’un tout nouveau label, Rocktopia Records. Et pour faire perdurer une solide tradition, la valse des musiciens se poursuit avec la présence de près de quatre guitaristes sur Albion, exit Dan Mitchell pour des soucis de santé et arrivée de deux petits nouveaux. Seul John Halliwell, présent depuis 1996, semble être insubmersible. Avant d’entrer dans le cœur du sujet, un mot sur la pochette. TEN nous a habitué au meilleur (Spellbound, Stormwarning et Babylon signées Luis Royo) et tombe ici dans le « pas extraordinaire » avec cette guerrière peu vêtue, à la poitrine généreuse. Bof comme dirait l’autre, un poil racoleur je trouve…

Les albums du groupe ont toujours été assez hétérogènes avec des chansons parfois merveilleuses et une bonne moitié de titres plus passe-partout histoire de faire un album complet. Et je rêve de retrouver ici des pépites comme « Arcadia » et « Fear the Force ». Albion commence sous de bons auspices avec un « Alone In The Dark Tonight » accrocheur dans la grande tradition du groupe. Toutes les marques de fabrique du style Hugues sont là, joli mélodie, bon refrain, simple mais efficace, solide technique individuelle des musiciens au niveau les soli et utilisation intelligente des chœurs ainsi que des claviers. Derrière le micro, le britannique fait un bon boulot même si ce n’est pas le plus doué de sa génération car sa palette vocale reste assez limitée.

Écœurer les plus courageux ? 

Les titres suivants passent sans anicroche ni excitation particulière mais avec quand même m’impression que TEN se la joue un peu trop facile. « Albion Born » se veut une chanson plus ambitieuse avec son introduction à capella et ce petit côté folk. Vous aurez ici matière à taper du pied et secouer la tête. Et le disque continue sans remarquables haut ni bas à l’exception de ce « Die For Me » bizarrement choisi comme premier single. Avec son approche très hard rock classique, presque bluesy et cette abondance de claviers, cette composition est loin de constituer l’apogée de l’album.

Pour un onzième album, Gary Hughes ne changent rien à sa recette et continu à distiller un hard rock mélodique dont les premières esquisses datent de dix-huit ans. Comme d’habitude vous trouverez sur Albion à boire et à manger, du très bon et du très moyen, vite fait bien fait. Les habitués en auront pour leur argent, les autres passeront encore et toujours leur chemin. Gary Hugues finira par écœurer même les plus courageux en continuant à ce rythme là. Et il parait que TEN met déjà les dernières touches au douzième…

Oshyrya (07/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Rocktopia – Cargo Records / 2014

Tracklist (56:51) : 01. Alone In The Dark Tonight 02. Battlefield 03. It's Alive 04. Albion Born 05. Sometimes Love Takes The Long Way Home 06. A Smuggler's Tale 07. It Ends This Day 08. Die For Me 09. Gioco D'Amore 10. Wild Horses