Le Diable est de retour. Je vous rassure, la rédaction de Métal Chroniques ne tourne pas sataniste (666 the number of the Beast !) mais nous saluons ici du le retour des allemands de TANZWUT avec déjà un nouvel album après le encore récent Eselsmesse (chronique ici). Teufel et ses amis semblent vouloir battre le fer tant qu’il est chaud et proposent donc treize nouvelles chansons. Ils poursuivent sur le rythme effréné d’un album par an inauguré avec Höllenfahrt (2013).
Comme de tradition, les allemands ont favorisé des titres courts et pêchus. Il ne faudra pas chercher midi à quatorze heure, soit vous adhérerez de suite soit vous resterez insensibles aux beautés teutonnes. Les chansons sont courtes, entre trois et quatre minutes, et se veulent immédiatement accessible avec des mélodies simples et des refrains attrayants. TANZWUT se rapproche ici plus que jamais d’un IN EXTREMO avec ces grosses guitares martiales et cette cornemuse omniprésente comme sur « Brot und Spiele ». Les allemands donnent à leur public du pain et des jeux mais dans une ambiance plus médiévale que romaine antique. Le groupe continue à louvoyer entre deux tendances, ils affichent un visage clairement folk médiéval sans négliger cette touche indus. Le chant assez fort, puissant et en allemand de Mike "Teufel" Paulenz évoquera forcément Das letzte Einhorn. TANZWUT persiste et signe dans cette veine Neue Deutsche Härte. Les tentations plus électro se font plus discrètes même si vous trouverez çà et là des réminiscences comme sur un « Freitag der 13. » assez EISBRECHER et OOMPH! Dans l’esprit. Tous ces mélanges sont plutôt gouteux et harmonieux si l’album perd alors de la cohérence dans son ensemble. Freitag der 13. souffre d’un petit effet patchwork qui finit par le desservir. La qualité est au rendez-vous mais il y a ici franchement de quoi se perdre. On passe sans cesse du moyen (« Spielzeugland » et « Die Zeit heilt alle Wunden ») au bon (« Brot und Spiele » et « Ohne Sünde ») et le plaisir d’écoute souffre de cette inconstance.
Teufel et ses petits camarades se complaise dans une certaine schizophrénie à force de vouloir faire cohabiter des influences très variées. Au sein de Freitag der 13. Vous trouverez à la fois du TANZWUT et du CORVUS CORAX. Ce constat brouille la cohérence du message et finit par desservir le groupe. Malgré de très bonnes choses, je me suis senti perdu dans cet album.
Oshyrya (06/10)
AFM Records / 2015
Tracklist (49:21 mn) 01. Brot und Spiele 02. Brüder im Geiste 03. Freitag der 13. 04. Spielzeugland 05. Die Zeit heilt alle Wunden 06. Ohne Sünde 07. Der Zeitdieb 08. Niemals mehr 09. Des Teufels Braut 10. Vorbei ist Vorbei 11. Spiegelkabinett 12. Bis der Morgen graut 13. Wenn wir untergehen
l y a des sujets délicats à la rédaction de Metalchroniques et je suppose que cela doit être également le cas dans toutes les autres rédactions liées à la presse musicale. Vous savez ces petites guerres froides où chacun des protagonistes se toisent en chiens de faïence et restent fièrement campés sur ses positions lorsque on les aborde. Je vous en donne un exemple comme ça pris à la volée (ou pas) : le cas des belges de Aborted. Notre Mr Porn ne jure que par eux en matière de Death Metal il est d’ailleurs suivi dans son entreprise par le tout puissant Hamster Forever. Ils ont quand même réussi à mettre leur dernière production dans le référendum de la rédaction. J’applaudis le coup de force mais reste très sceptique et je maintiens que leur musique ne me fait plus grand-chose depuis le génial Goremageddon : The Saw and the Carnage Done et que si par mégarde on me voyait légèrement headbanguer durant l’écoute d’un de leurs albums plus récents ce serait certainement dû à un geste de respect courtois de ma part plus que par un réel engouement.
