Archive for mars, 2015

Grenouer – Unwanted Today

oshy_20032015_GrenouLe précédent opus des russes, Blood on the Face (chronique ici), avait plutôt été une bonne surprise en son temps, le disque avait squatté ma platine quelques semaines avant de se voir détrôner par un autre album. Il est rafraichissant de sortir ainsi des clichés et de tomber sur un groupe russe qui ne fasse pas du folk pagan métal à la sauce slave. Nos amis ont maintenant de la bouteille et il le démontre encore une fois cette année avec leur nouveau disque, le huitième quand même, Unwanted Today, Fondé en 1992 par le chanteur Andrey Ind et le guitariste Alexander Motor, GRENOUER signe chez Mausoleum Records en 2012 et acquiert alors enfin un peu de visibilité dans nos contrées.

Et la bonne impression laissée par Blood on the Face se confirme dès la première écoute de son successeur. Les temps de l’orientation extrême sont bel et bien terminés et les russes continuent sur leur lancée métal moderne inaugurée depuis quelques années maintenant. Les différentes compositions impressionnent par leur attractivité, le soin apporté aux moindres détails. Rien de révolutionnaire ici mais un savoir-faire indéniable et un envie rafraichissante. Nos amis tissent des tapisseries riches tout en restant direct et accessible. Les mélodies font rapidement effet et tout cela sonne d’une insolente modernité. GRENOUER semble avoir tout compris et se joue des influences et des styles pour proposer sa propre patte, sa propre interprétation. Le label évoque un mélange entre Devin Townsend et MESHUGGAH et je ne suis pas complétement en phase. Oui bien sûr, un gros travail a été fait au niveau du chant avec de multiples essais et couchent qui s’entremêlent mais l’évocation du canadien reste bien discrète à mes yeux. Quant aux suédois, à part quelques riffs et rythmiques inhabituelles, nous sommes quand même loin de l’univers barré et des démonstrations techniques de ces derniers. Cela n’enlève rien à GRENOUER qui a tous les atouts pour briller sans devoir sans cesse se référer à X ou Y.

Encore une fois, Unwanted Today est un album très moderne et contemporain qui vous offira de nombreux bons moments. Saluons également la performance de Ind au chant, pas une pointe d’accent et un maximum d’émotions malgré une voix parfois un peu aigrelette. La production est vraiment très bonne avec un son à la fois limpide et puissant. Dualized derrière les manettes a fait un sacré boulot. Les chansons sont courtes, calibrées pour avoir un impact direct. GRENOUER a su intelligemment éviter l’écueil des compositions stériles à rallonge. En trois minutes la messe est dite et il est alors temps de passer au chapitre suivant.

Malgré les évènements géopolitiques modernes où le Russie ne tient pas vraiment le beau rôle, il devient évident qu’un souffle moderne souffle depuis Saint-Pétersbourg. Le récent album de CRMSON BLUE (chronique ici) et maintenant GRENOUER montre et démontre sur nos amis russes sont tout à fait au niveau et peuvent en montrer au plus doués. Les clichés ayant la vie dure, on leur souhaite bien du courage. Après Blood on the Face, GRENOUER enfonce le clou et offre un album de heavy moderne de belle tenue. L’essayer c’est l’adopter.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Mausoleum Records / 2015

Tracklist (40:40 mn) 01. Awake 02. Unwanted Today 03. A Little Too Obsessed 04. Something Really Bad 05. On A Rainy Day 06. Blossoms In The Dust 07. I Can't Stand It 08. Daily Miracles 09. Going To Stay 10. Point Of No Return 11. Artificial Tears 12. Don't Let Them (Get You Down) 13. Clearway

oshy_19032015_Stev_WilsL’arrivée d’un nouvel album de Steven Wilson promet à chaque fois d’être un beau moment d’émotions. Ce personnage semble avoir tout de l’artiste parfai t: hyper talentueux, perfectionniste, modeste, d’une rare gentillesse et honnêteté en interviews (la preuve ), toute rencontre avec lui ne peut que forcer le respect chez son interlocuteur. Et sans faire durer vainement le suspens, cette livraison 2015 comble nos attentes et remplit l’ensemble de ses promesses. Après les subtils et touchants Insurgentes en 2009, Grace For Drowning en 2011 et The Raven That Refused To Sing (and other stories) en 2013 (chronique ici), voici Hand. Cannot. Erase. Vous remarquerez la régularité du monsieur, tous les deux ans, un nouvel album.

Et pourtant, ne cédant jamais à la facilité, Wilson s’attaque cette fois-ci à un album concept ambitieux. En effet, ce nouvel album trouve son inspiration dans un fait divers. Il s’inspire de l’histoire de Joyce Carol Vincent, une jeune femme britannique qui est décédée dans son appartement du nord de Londres en décembre 2003 mais dont le corps ne fut découvert qu’en Janvier 2006. Ce récit a touché l’artiste et lui a permis de mener une réflexion personnelle sur les motivations qui ont poussé cette jeune femme à ainsi se mettre en retrait du monde avant de disparaître ignorée de tous. Afin de mener à son terme ce projet, Steven Wilson s’est entouré de ses musiciens habituels, une majorité ayant déjà contribués çà son précédent opus. Hand. Cannot. Erase accueille ainsi Guthrie Govan (guitares), Adam Holzman (claviers), Nick Beggs (basse) et Marco Minneman (batterie). Les invités ne sont pas non plus en reste (Ninet Tayeb et Katherine Jenkins au chant par exemple) notre ami anglais ayant mis les petits plats dans la grands et n’hésitant pas également à faire appel à un orchestre et un chœur d’enfants.

Mais tous ces efforts seraient bien vains si les différentes compositions n’étaient pas au niveau. Les standards de qualité de Wilson restent comme d’habitude extrêmement élevés et répondent avec maestria à nos attentes. Comme The Raven That Refused To Sing (and other stories), nous ne pouvons être que béat d’admiration devant le travail accompli, l’intelligence et la subtilité des chansons qui parsèment ce disque. On ne peut ressentir qu’un enthousiasme franc en découvrant chaque nouvelle chanson, l’intelligence, la sensibilité et la subtilité du propos s’avèrent absolument renversants. Il a beau faire le modeste, Steven Wilson prouve encore une fois qu’il reste l’un des artistes les plus doués de sa génération. Il fait preuve d’un bel éclectisme tout au long de Hand. Cannot. Erase. ne se fixant aucune contrainte stylistique.

Bien sûr, sa musique reste dans une veine rock progressif mais cette étiquette ne synthétise que maladroitement le travail réalisé sur ce disque. Il déploie sous nos yeux tout son talent et il excelle aussi bien dans les longues pièces comme « 3 Years Older » ou « Ancestral » qui dépassent allégrement les dix minutes que dans les pauses plus courtes et atmosphériques à l’image du magique « Perfect Life ». Wilson ne fait pas dans la surenchère de moyen, il soupèse et équilibre avec soin chaque chanson pour lui donner son plein potentiel. Nous avons vraiment affaire à de l’horlogerie de précision. L’intensité émotionnelle dégagée par ce disque atteint des sommets pour notre plus grand plaisir. Autant d’intelligence et de beauté force le respect. Grâce à des artistes de la trempe de Steven Wilson, le rock progressif retrouve ses plus belles lettres de noblesses.

A chaque nouvelle sortie, l’auditeur peut légitimement se demander si Steven Wilson pourra poursuive sur sa lancée et atteindre de nouveaux sommets avec son album suivant. La réponse est très largement positive. Il nous a enchantés au sein de PORCUPINE TREE et il continue en solo. Comme The Raven That Refused To Sing (and other stories), Hand. Cannot. Erase est un œuvre belle et profonde. Si vous avez le bon goût d’aimer ANATHEMA, GAZPACHO ou RIVERSIDE, vous ne serez pas déçus. Et même si vous n’êtes pas familier de la scène progressive ou tu travailles de Wilson, vous pouvez quand même lui donner sa chance les yeux fermés. Magistral !

Oshyrya (09/10)

 

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Kscope / 2015

Tracklist (65:44) : 01. First Regret 02. 3 Years Older 03. Hand Cannot Erase 04. Perfect Life 05. Routine 06. Home Invasion 07. Regret #9 08. Transience 09. Ancestral 10. Happy Returns 11. Ascendant Here On

Fateful Finality – Battery

oshy_18032015_Fatef_FinalLes allemands de FATEFUL FINALITY méritent tout notre respect en faisant le maximum pour faciliter le boulot des chroniqueurs comme votre serviteur. Si vous tenez compte du fait que le groupe évolue dans une veine thrash métal et que son nouvel opus, le deuxième, est titré Battery sans doute en référence à vous-savez-qui, vous devriez avoir une idée très claire de ce qui vous attend ici. L’aventure a débuté en 2007 autour d’un solide noyau compose de trois amis d’enfance: Simon Schwarzer (guitares, chant), Patrick Prochiner (guitares, chant) et Philipp Mürder (basse). Ne manquait alors plus qu’un batteur pour donner corps à leurs pulsions thrash. La perle rare est rapidement trouvée en la personne de Mischa Wittek. Ils publient un premier album, King of Torture en 2011 mais FATEFUL FINALITY connait finalement un gros coup d’accélérateur l’année suivante en remportant les Wacken Metal Battle Germany 2012. Il leur faudra finalement presque quatre ans pour accoucher d’un nouvel opus que voici.

Il faut reconnaître qu'à la première écoute, tout fan de thrash qui se respecte risque de goûter agréablement ce Battery. Les allemands proposent un travail propre et carré, la recette a été intelligemment suivie, à la lettre, avec la maestria attendue. Les compositions bien pêchues et rentre-dedans s’enchainent sans temps morts et certains refrains ou riffs atteignent incontestablement le centre de la cible. Une des marques de fabrique de FATEFUL FINALITY est à chercher au niveau du chant puisque Simon Schwarzer se charge des parties hurlées alors que Patrick Prochiner assure le chant clair. Le contraste entre les deux s’avère plutôt intelligent et apporte une véritable valeur ajoutée. Le quatuor enchaîne les salves en mode rouleau-compresseur et ne fait pas de quartier. Mais il ne faudrait pas faire l’erreur de croire que le groupe ne sait pas faire dans la subtilité. Les multiples breaks techniques qui parsèment leurs chansons viennent prouver le contraire. Malgré tous ces bons points n’attendez pas de Battery des merveilles. Le disque s’avère sérieux et appliqué mais malgré sa production claire et moderne, tout cela sonne déjà le déjà-entendu. Vous risquez de reconnaître dans ce vaste patchwork des touches de MACHINE HEAD, EXODUS, LAMB OF GOD voir TRIVIUM.

Battery a tout pour plaire avec ses chansons de caractère, sa production aux petits oignons et sa pochette colorée. Il ne manque aux allemands que peu de chose finalement: un peu d’audace et un caractère plus affirmé pour prendre un peu de distance face aux parrains du genre. Refaire du thrash très typé années 80 avec un son de 2015, FATEFUL FINALITY n’est pas le premier à y penser.

Oshyrya (07/10)

 

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Steamhammer – SPV / 2015

Tracklist (44:49 mn) 01. Possession 02. Get Things Straight 03. Dirt In The Closet 04. Never There 05. Facades 06. Misfits 07. Rite 08. Unchained 09. Under Pressure 10. Suck Me Dry 11. Remain In Mind