Archive for mars, 2015

Torche – Restater

Je ne connaissais pas Torche, de nom seulement. A la suite d’une brève recherche avant de me lancer dans l’écoute de ce dernier album, j’ai réalisé que le groupe était en activité depuis 2004 et que Restarter était le quatrième album des floridiens. Ils ont décroché un deal assez récemment avec Relapse Records qui a publié le single Minions en décembre de l’année dernière et que l’on retrouve sur Restarter. Je m’excuse par avance envers les personnes qui connaissent et suivent le groupe de longue date car je vais me borner ici à décrire la musique présenté par le groupe en 2015 sans aucune prise en compte de leur passif. C’est une démarche volontaire de ma part et en aucun cas une poussée de désinvolture ou un excès de fumisterie. Je pense  au contraire que cela permet de voir les choses de manière différente et permet d’éclairer la musique que Torche propose sous un autre angle.


Déjà rien que le fait d’avoir effectué cette recherche avant d’avoir écouté l’album a tordu ma perception et m’a vraiment induit en erreur. En effet vu que la musique du groupe est décrite par bon nombre d’observateurs comme étant Sludge et Stoner Rock, je m’attendais à avoir un truc bien groovy et poisseux. Hors le rendu des dix morceaux présentés sur Restarter par Torche est tout autre ! Ça m’a tellement déstabilisé lors des premières écoutes que le premier jet de cette chronique était assez négatif envers le groupe. Oui je suis comme ça quand j’ai l’impression d’avoir été floué ou trompé je deviens méchant et hargneux comme une teigne.

 
J’ai alors décidé de tout balancer à la corbeille et de ré écouter l’album en faisant abstraction de tout le reste ! Et j’ai bien fait car ce que je percevais comme des faiblesses de Restarter me sont alors apparues comme un mixe assez intéressant et audacieux. Comme je le disais plus haut je m’attendais à un groove direct, du genre de celui qui vous attrape et vous tire par le bas avec des résurgences 70s.

 
Dès le premier titre « Annihilation Affair » on peut remarquer un mur de guitares assez impressionnant mais les riffs y sont distillés de manière répétitive et lancinante. Musicalement on est bien plus proche de ce qu’a pu faire un Ministry sur le génial Filthpigs que de Kyuss. Vous voyez ce que je veux dire ? Même si on sent quelques gimmicks Stoner elles sont noyées sous un riffing monolithique au son colossal qui m’évoque plus le Metal Industriel qu’autre chose. Sans compter que le côté très clean et presque Pop du chant apporte une touche Coldwave à l’ensemble. C’est très prégnant sur des morceaux comme « Restarter », « Minions » ou « No Servants » dont les riffings m’ont instantanément évoqué ce que peut faire nos français de S.U.P par exemple.

 
Vous voyez on est assez loin des références Stoner & Sludge. J’ai adoré la touche chaotique de « Undone » et « Barrier Hammer » des morceaux que je trouve les plus ultimes de l’album ! Là encore on a à faire à des rythmiques implacables Metal Industriel voire Noise qui  auraient infecté un Stoner Rock et toujours ce chant mélodieux mais désincarné et assez froid. Avec « Bishop in Arms » c’est un peu comme si Killing Joke était venu s’invité à la fête ! Le très efficace « Blasted » au Pop Rock sur vitaminé mais toujours avec ce léger côté Coldwave surtout sur la fin.

 
Bref ! Tout ceci s’avère très plaisant à l’arrivé et assez surprenant ! Torche pratique un style assez hybride de Metal Industriel, Stoner Rock, de Noise et de chose plus Pop et légère souvent au rendu Coldwave. Encore une fois j’insiste sur le fait que cet album s’est révélé à moi au bout de la troisième écoute. Comme le disait le philosophe Sarkoziste dont j’ai perdu le nom « Il faut laisser le temps au temps » ! Mon jugement de Restater aura subi un vrai revirement de situation ! Et ça se traduit par une bonne note à l’arrivée !


FalculA (8/10) 


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Bandcamp Officiel ou Restater est en écoute intégrale ici 


Relapse Records / 2015 
Tracklist (38:11) : 1. Annihilation Affair 2. Bishop in Arms 3. Minions 4.    Loose Men 5. Undone 6. Blasted 7. No Servants 8.    Believe It 9. Barrier Hammer 10. Restarter 

oshy_08032015_Lol_StonecraLors d’une écoute à l’aveugle, malins seraient ceux à même de deviner les origines italiennes de LOLA STONECRACKER tant leur musique, sur la forme et sur le fond, sonne américaine. Le groupe est assez jeune puisque l’aventure n’a débuté qu’en 2009 à San Giovanni in Persiceto dans la province de Bologne et que Doomsday Breakdown s’avère être le premier album des transalpins. Et pourtant tout porte à croire que nous avons ici à faire de vieux briscards qui connaissent sur le bout des doigts toutes les ficelles du métier. LOLA STONECRACKER n’a pas une grande carrière discographique mais ils ont fait leur apprentissage à vitesse grand V en prenant part à plusieurs tournées européennes avec des musiciens cultes comme FASTER PUSSYCAT et Gilby Clarke (ex-GUNS N’ROSES), ADLER'S APPETITE (ex-GUNS N’ROSES) and John Corabi (ex-MOTLEY CRÜE). Il est aisé de penser que côtoyer de tels musiciens permet d’acquérir de l’expérience en mode accéléré.

LOLA STONECRACKER évolue dans une veine hard-rock moderne enrichie ici et là de touches plus heavy et post-grunge. Les chansons s’avèrent courtes, directes et très calibrées pour donner un plaisir maximum et immédiat. Les riffs se veulent rapides et très attrayants ainsi que les refrains qui se doivent d’être très rapidement mémorisables. La recette reste simple et traditionnelle mais son efficacité n’est plus à prouver. Les italiens font preuve d’un joli savoir-faire et empilent les compositions accrocheuses comme Mister Porn les shots de Jägermeister. Ils jouent parfois un peu la facilité avec quelques chansons moins heureuses comme « Generation On Surface » un peu ridicule avec un Alex Fabbri qui en fait des tonnes derrière le micro. Mais difficile de résister à un « Jigsaw » ou un « Perils For A Man From The Past ». Mais hors ces quelques petits défauts, le chanteur porte sur ses épaules une grosse responsabilité et insuffle un vrai plus aux compositions par sa performance bourrée d’énergie et de conviction. Doomsday Breakdown finit un peu par s’essouffler sur le dernier quart du disque mais cela laissera au moins l’occasion à l’auditeur de souffler et de recharger les batteries. La production est d’excellente facture, rien à redire de ce côté-là. L’lalbum a été enregistré aux PriStudio de Bologne. La production, le mixage et le mastering ont été confié à Roberto Priori (MICHELE LUPPI, VISION DIVINE, DANGER ZONE…).

Cela reste de l’ordre du cliché mais on sent bien que LOLA STOENCRACKER a pris le temps de se forger une identité et un son et que ces chansons ont été en grande majorité testées en live lors des différentes tournées afin de s’assurer qu’elles tenaient la route. La scène reste un solide juge de paix et cela explique en partie pourquoi, en plus du talent des italiens, Doomsday Breakdown laisse une très bonne impression.

Oshyrya (7,5/10)

 

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This is Core / 2015

Tracklist (62:01 mn) 01. Jigsaw 02. Witchy Lady 03. Generation On Surface 04. Secret For A Universe 05. Perils For A Man From The Past 06. Jekyll & Hyde 07. Doomsday Breakdown 08. Mc Kenny's Place 09. All This Time 10. Space Cowboys 11. Psycho Speed Parade 12. Mistery Soul Maverick 13. Relax 14. Shine 15. Using My Tricks

V-Device – Vidana

oshy_08032015_V_DevicLe projet V-DEVICE a été fondé en 2009 à Naples en Italie. Davide Verde et Guy Costanzo decide de se lancer un nouveau défi musical après avoir travaillé auparavant au sein de PRIMALUCE. Le patronyme choisi est inspiré du travail de l’artiste contemporain américain Bruce Nauman. Ils leur faillaient recruté pour donner forme à cette ambition et ils intègrent donc progressivement un claviériste puis un batteur. De leur travail nait un premier album, Calling Europe, en janvier 2012 en collaboration avec Vipchoyo Recording Studio et Love&Craft. Après un intense travail pour poursuivre la construction pierre après pierre de l’identité du groupe, ils présentent ce printemps un deuxième disque, Vidana chez This is Core.

Ils qualifient eux-mêmes leur musique de Desert Grunge et cela ne veut franchement pas dire grand-chose. En tout cas si avec cela vous parvenez à vous faire une petite idée de la musique proposée, vous êtes bien plus balèze que moi. Le côté heavy rock très lourd et un peu rêche, sale est bien présent mais n’espérez trouver ici la nouvelle petite perle stoner. Les influences venues d’outre-Atlantique sont évidentes dans le son et l’approche mais il faudra regarder plutôt du côté des SOUNDGARDEN, ALICE IN CHAINS et PEARL JAM pour obtenir un avant-goût de la musique des transalpins. Ils n’ont pas cherché midi à quatorze heure et enchainent les salves rapides et directes. Les compositions vont d’emblée à l’essentiel, en trois ou quatre minutes, sans chichis ni guimauve inutile. Quelques chansons sortent la tête de l’eau et laissent une belle impression comme un « 3AM » au riff simplissime mais à la mélodie assez catchy et couillue pour faire son petit effet. Par contre Davide Verde montre alors ses limites avec des montées dans les aigus par forcément très heureuses tout au long de l’album. Il s’en sort avec les honneurs mais il y a de quoi s’interroger sur le potentiel du groupe avec un chanteur plus doué. Le son est assez brut mais c’est peut-être là un gimmick destiné à faire comme les grands cités ci-dessus.

Dans un genre difficile et trusté par de grands groupes américains, V-DEVICE parvient à surprendre agréablement son monde avec un disque sans fausse note. Vidana n’est pas inoubliable mais il contient son lot de bons moments. Et puis on peut aisément avancer que ces titres sont taillés pour la scène, V-DEVICE doit pouvoir s’épanouir dans l’ambiance d’un club enfumé où les spectateurs en sueur et alcoolisé sauront apprécier à sa juste valeur ce rock solidement bâti.

Oshyrya (6,5/10)

 

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This Is Core Records/ 2015

Tracklist (46:00 mn) 01. Klown Torture 02. Imagine On 03. 3AM 04. Permanent Disguise 05. New Born Youngster 06. Policeman Blues 07. Desert Veda 08. My Chevrolet 09. Clever Girl 10. Atahualpa 11. Damned Spring 12. The Day of My Suicide 13. Sweetie Jack