Archive for mars, 2015

Dans cette interview, Stéphane revient sur la tournée avec Death To All, les 30 ans du groupe, le remastering des anciens albums et bien d'autres choses.

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Comme je l’avais pressenti lors de la chronique de leur Ep Norrønasongen. Kosmopolis Nord (chronique ici) en fin d’année dernière, Solefald nous revient armé d’un album  World Metal. Kosmopolis Sud toujours aussi perché s’inscrivant dans une démarche plus Metal et teinté d’éléments extrêmes. Leurs titres laissent sous-entendre que ces deux sorties fonctionnent ensemble et c'est en effet bien le cas. Je suis très satisfait du rendu du tout (Ep+album) en fait ! Tout me plait de l’artwork au traitement sonore en passant par les pérégrinations et autres expérimentations musicales chevaleresques développées par le Solefald post  Norrøn livskunst. Les écoutes se succèdent et ma première impression se renforce un peu plus à chaque fois. Je ne vais pas me répandre  une nouvelle fois en vous répétant tout le bien que je pense du duo norvégien car je l’ai déjà fait lors de la chronique de  Norrønasongen. Kosmopolis Nord. Je vous encourage donc à la lire avant de poursuivre cette chronique-ci.

 
Aussi avant d’aller un peu plus loin dans l’analyse de cet album, je tiens à vous dire qu’il serait vain d’en attendre  un plaisir immédiat. Ne perdez  pas votre temps car si vous ne prenez pas sur vous un tant soit peu lors de l’écoute d’une œuvre de Solefald afin de vous en imprégner, vous passerez éternellement à côté. En effet s’il y a bien un groupe qui mérite de voir accolé aux noms de ses productions les termes Progressif et Avant-gardiste, ces termes trop souvent galvaudés de  nos jours, il s’agit bien de Solefald. En conséquence de quoi si vous souhaitez du fastfood Metal, passez votre chemin tout de suite car il n’y aura absolument rien pour vous ici ! Le dernier Moonspell par exemple vous contentera amplement dans ce domaine !


Ce qu’il y a de passionnant avec Solefald et c’est une nouvelle fois le cas avec cet album,  c’est qu’on a l’impression qu’il n’a aucune limite en terme de compositions. Il prend un malin plaisir à aller là où on ne l’attend pas. Le morceau qui ouvre l’album est un exemple parfait de la gymnastique stylistique que le groupe n’aura de cesse de pratiquer tout au long des huit pièces qui composent World Metal. Kosmopolis Sud. Sur une base de Metal Folk viennent s’agglomérer des percussions africaines, de l’Euro Dance 90s et des partie de Metal Progressif ou traditionnel. Un morceau imposant mais toujours digeste et paradoxalement ultra catchy ! Putain ils se paient même le luxe de sonner aussi kitsch que les finnois de Turmion Kätilöt ou le mighty Waltari ! Solefald a le swag qui coule dans ses veines ! J’ai pensé au Arcturus de La Masquerade Infernale sur certains passages de « String the Bow of Sorrow » qui comme sur « 2011, or a Knight of the Fail » développe des tonalités orientales et progressives.

 
Je ne sais pas si c’est dû aux couleurs très Electro de cet album ou si c’est l’esprit de ses textes mais j’ai un peu pensé à l’album de Laibach Volk (un album concept sur les nations). Je n’arrive pas trop à l’expliquer en fait mais quand j’écoute un titre comme « Future Universal Histories » ce sentiment ne me lâche pas. J’ai adoré la seconde moitié du morceau avec son mélange New Wave, Metal Symphonique allié à de superbes chœurs harmoniques et Folk comme seul Solefald ou peut être Vintersorg et Thy Catafalque savent le faire. Le magnifique « Le Soleil » avec des parties chantées en français comme ils l’avaient fait par le passé sur Neonism leur second album. Ce titre a aussi des parties avec des riffs très Black Metal comme sur un autre morceau de l’album « Bububu Bad Beuys » où ils côtoient des percussions brésiliennes et des beats Electro tonitruants !

 
Solefald est pareil à ces gosses turbulents qui montent sur la table alors qu’on aura eu de cesse de leur dire qu’il y a une chaise et que c’est fait pour s’assoir. Anticonformisme quand tu nous tiens ! En tout cas ce n’est pas votre serviteur qui s’en plaindra car il adore ça. D’autant que les deux instigateurs sont assez habiles pour ne jamais se perdre en cour de route et se prendre les pieds dans le tapis de leurs audacieux assemblages musicaux. Pour se faire Solefald  se sert de la forte identité qu’il a su construire peu à peu durant des années. Ce sont les fondations et le ciment qui tiennent le tout et lui permettent d’élaborer d’improbables et imposants édifices musicaux. Il ne tombe jamais dans la caricature. A ce sujet certains groupes se revendiquant Nawak Metal devraient prendre exemple sur eux car faire du fourretout Metal c’est bien mais ça peut très vite s’avérer un plan hasardeux voire casse-gueule quand on perd le fil conducteur ou pire que l’on n'en a pas du tout. Pour ceux que ça intéressent cette réflexion je l’approfondirai lors de ma prochaine chronique du dernier album de 6h33 (chronique ici


La seule ombre au tableau serait peut-être le manque d’explosivité par le biais d’accélérations rythmiques par exemple comme l’utilisation de blastbeat. Ce sera bien le seul élément manquant au tableau final et ce qui lui aurait valu une note pleine de ma part. En espérant que cela sera le cas la prochaine fois. Malgré cette remarque un tantinet négative ce World Metal. Kosmopolis Sud est tout de même bien au-dessus de tout ce qui peut se faire en termes de Metal Fusion Progressive et Avant-gardiste. J’attends déjà la suite de leurs aventures surréalistes avec une grande impatience ! C’est ce qui m’arrive après chacune de leur sortie en fait !


FalculA (9/10)

 
Facbook Officiel
World Music with Black Edges en streaming ici


Indie Recordings / 2015
Tracklist (50:15) 1. World Music with Black Edges 2. The Germanic Entity 3. Bububu Bad Beuys 4. Future Universal Histories 5. Le Soleil 6. 2011, or a Knight of the Fail 7. String the Bow of Sorrow 8. Oslo Melancholy

Igorrr – Hallelujah

Voilà un album qui n’avait pas « sa place » chez Metalchroniques, de par son style. Puis, nous avons eu le cas Pryapisme, l’album de remix de Morbid Angel et, au final, aborder ses albums a fait de nous une bande de connards qui ne comprennent rien à ce monde merveilleux de la musique électronique. Maintenant que je me suis penché sur son dernier EP, Maigre, je ne pouvais pas ignorer Hallelujah, dernier album d’Igorrr en date, sorti en 2012, le jour de la « fin du monde ». Parce que cet album est une réussite totale.

L’accouplement hors nature du breakcore et de la musique baroque (ou « baroque-core » comme disent certains) est un concept osé, mais ce qu’Igorrr a réalisé sur cet album est tout bonnement parfait. Prenez le premier morceau, « Tout Petit Moineau », sa ligne de piano, son chant lyrique, sa montée en puissance jusqu’à l’arrivée de la rythmique électro, des riffs de guitare qui rappellent presque le Black Metal, et ce chant, tantôt lyrique, tantôt hystérique… tout tombe en place parfaitement. C’est osé, c’est fou, mais c’est terriblement cohérent. Et cette cohérence est une constante dans cet album. Même les idées les plus dingues s’inscrivent dans l’album, comme l’intervention improbable d’une poule dans « Vegetable Soup ».

Avec Hallelujah, Igorrr abat des murs, et avec ces gravats, il construit des passerelles entre différents univers, il connecte des mondes tellement différents, il établit un empire fait d’alliances improbables. Chaque écoute distille son lot de surprises, de détails inattendus. S’il ne devait rester qu’un seul représentant de cette scène Nawak qui brasse les genres avec allégresse, ce serait bien Igorrr.


Mister Porn (9,5/10)

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Ad Noiseam Records / 2012
Tracklist (38:38) 1.Tout Petit Moineau 2.Damaged Wig 3.Absolute Psalm 4.Cicadidae 5.Vegetable  Soup 6.Lullaby For A Fat Jellyfish 7.Grosse Barbe 8.Corpus Tristis 9.Scarlatti 2.0 10.Toothpaste 11.Infinite Loop