Pour une raison inconnue, j’associais The Kennedy Veil à toute cette mouvance Metalcore, à tel point que je n’avais pas pris la peine de m’intéresser ne fût-ce qu’un peu à leurs méfaits. J’avais déjà mon lot de groupes à découvrir (et de formations à désosser), je n’allais pas encore me farcir un énième groupe qui n’aurait rien à m’offrir sinon des remontées acides et des envies de meurtre. Il aura donc fallu que je voie passer Trinity Of Falsehood dans les arrivages de Unique Leader Records pour me dire qu’au final, j’avais dû faire une erreur de jugement et que ces petits gamins jouent dans un registre plus typé Death Metal. Bingo, death technique qui ramone !
Trinity Of Falsehood, donc, a tout pour plaire au fan de Death technique lambda : les musiciens sont doués et mettent un point d’honneur à le montrer, mais sans pour autant verser dans la démonstration stérile et masturbatoire. Technique, oui, mais cela reste efficace et abordable. Ne vous attendez donc pas à une débauche de sonorités comme chez Archspire, Origin ou Brain Drill : The Kennedy Veil va droit au but, le tout servi par une production plutôt bonne (même si on aurait peut-être apprécié un peu plus de guitare et un peu moins de batterie à certains moments). La seule ombre au tableau, à mes yeux, serait le chant qui manque un peu de mordant, de punch. Ceci dit, sa faculté à se fondre dans la musique compense ce défaut, et je ne suis pas sûr qu’un frontman au timbre plus agressif convienne mieux sur cet album.
Trinity Of Falsehood est un bon album, à mi-chemin entre le Death à tendance brutale et le Death technico-technique. Il a donc de grandes chances de s’attirer les grâces d’une frange de ce public. Une fois de plus, Unique Leader Records a eu le nez creux…
Mister Porn (7,5/10)
Unique Leader Records / 2014
Tracklist (32:33) 1. Ad Noctum 2. Eulogy of the Divine 3. Enslave.Defile.Erase 4. Trinity of Falsehood 5. King of Slaves 6. Seventh Circle 7. Necrotic Gospel 8. Beneath the Shroud of Atonement 9. Disciples of Dead Aeons 10. In the Ashes of Humanity 11. Perfidia
Quand on colle l’étiquette « Scandinavian Black Metal » à un album, que l’on parle des producteurs chargés du mix et du mastering (en l’occurrence Tomas Skogsberg et Devo, deux pointures qui ont travaillé avec les plus grands noms de la scène BM scandinave) et que l’on fait un petit namedropping en rappelant que le nouveau batteur a aussi joué dans Valkyrja, on sait déjà à quoi s’attendre. Et on se demande aussi, accessoirement, si le label n’essaie pas de jeter de la poudre aux yeux avec des infos qui, si elles sont intéressantes, ne nous donnent pas vraiment d’indication de la qualité du groupe. Bah ouais, ce ne sont pas les producteurs qui rendent un album digne d’intérêt, mais bien les compositeurs. Alors, pour cette première galette chez Osmose, Dødsfall vaut-il vraiment le détour ?
Finalement, heureusement pour Orion qu’il a un job (espérons-le pour lui) bien payé chez Behemoth, parce que s’il devait compter sur son propre groupe, et plus particulièrement sur son dernier opus, je ne sais pas si l’on parlerait aussi souvent de notre brave ami polonais.