Archive for mars, 2015

Manes – Be All End All

J’avoue avoir des difficultés à parler de cet album. Et la raison est simple : bordel, c’est du Ulver ! Bon, vous me direz que dire que c’est du Ulver n’est pas une description très utile, tant la bande à Garm a su varier les plaisirs au fil des sorties, mais Be All End All partage, à mes yeux, tellement de points communs que j’ai du mal à juger cet album de Manes sans le comparer à Ulver.

Tout d’abord, il y a le chant clair, particulièrement bien maîtrisé… un peu comme celui de Garm. Cependant, la comparaison avec Garm s’arrête là. Ici, le chant est globalement moins grave, moins chaud, mais la maîtrise est là, écœurante. Ce chant vient ensuite se greffer à neuf plages que l’on pourrait presque qualifier d’atmosphériques. Il n’est pas question ici de Metal, et c’est à peine si on verra l’ombre de la corde d’une guitare tout au long de Be All End All. Les rythmiques sont épaulées par quelques bidouillages électro, les sonorités sont apaisantes… Comme Ulver, Manes explore, expérimente, ne s’impose ni ne respecte aucune limite. Et comme avec Ulver, le résultat final est très satisfaisant : Be All End All s’apparente presque à un voyage.

Comment noter un tel album, à la fois tellement atypique et pourtant si « évident » lorsqu’on l’écoute… à plus forte raison quand on fait le lien avec Ulver, que l’on compare les deux formations ? Après mûre réflexion, j’aurais envie d’être généreux avec Be All End All. Étant un grand fan d’Ulver, j’aurais tendance à être encore plus sévère envers les groupes qui seraient tentés de faire « du Ulver », à rechercher la petite bête, à multiplier les écoutes pour prendre Manes en défaut… Et au final, cet album me touche autant que ceux d’Ulver dans le même registre. C’est beau, c’est épuré, c’est efficace. Le nom sur la pochette, au final, importe peu, du moment que l’émotion est au rendez-vous, et c’est le cas ici. Brillant.

Mister Porn (9/10)

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Debemur Morti Productions / 2014
Tracklist (38:57) 1. A Deathpact Most Imminent 2. Ars Moriendi (The Lower Crown) 3. A Safe Place in the Unsafe 4. Blanket of Ashes 5. Broken Fire 6. Free as in Free to Leave 7. Name the Serpent 8. The Nature and Function of Sacrifice 9. Turn the Streams

 

Ascension – The Dead Of The World

Voilà donc le groupe que j’aurais dû découvrir au Metal Méan 2014 si la météo avait été moins mauvaise, si les retards ne s’étaient pas accumulés, si j’avais été plus persévérant. Beaucoup de « si », donc, et il aura fallu la sortie du nouvel opus du groupe pour que je me familiarise avec la musique de ces Allemands. Mes quelques rares contacts avec la scène BM allemande étant très bons, j’étais plutôt curieux de voir ce que donnerait donc The Dead Of The World

La première prise de contact n’est pourtant pas des plus heureuses, avec des MP3 de qualité douteuse : du 192 kbps. Je ne demande pas forcément du WAV ou du FLAC pour juger de la qualité d’une galette, mais un petit 320 kbps (la « norme » en MP3 pour la plupart des groupes), ça aurait été appréciable. Ceci dit (et je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou m’en inquiéter), le rendu total est plutôt bon. Les mauvaises langues diront que c’est du Black Metal et que, par définition, on s’en fout de la qualité du son, mais The Dead Of The World n’est pas un album typique de Black Metal. Au contraire, comme un Acherontas, Ascension joue davantage sur les ambiances, quitte à proposer des morceaux très longs. Ascension prend le temps de bien faire les choses, sans s’égarer, sans tomber dans l’ennui ou la redite. The Dead Of The World est captivant : majoritairement mid-tempo – sans oublier l’une ou l’autre accélération –, cet album vient prouver à tous les détracteurs du genre que ce genre n’est pas une simple course de vitesse ou de concours d’evilitude. Ascension a beau se la jouer occulte, en privilégiant l’ambiance, il ne tombe pas pour autant dans la caricature et livre un album équilibré et réussi. Il a beau frôler la barre de l’heure, il n’aura suscité, à aucun moment, le moindre ennui.

Après Acherontas, Ascension. Après la Grèce, l’Allemagne. On finira par croire que la Norvège a du souci à se faire…

Mister Porn (8,5/10)

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World Terror Committee / 2015
Tracklist (55:59) 1. The Silence of Abel 2. Death's Golden Temple 3. Black Ember 4. Unlocking Tiamat 5. Deathless Light 6. The Dark Tomb Shines 7. Mortui Mundi

 

Reload – Hotter than a Bullet

oshy_07032015_ReloaRELOAD est un groupe Heavy Rock mélodique originaire de Grèce. L’aventure a débuté à Larissa à l’été 2012 autour de Teo Ross (ex-DIARY OF SECRETS), Tasos Lazaridis, Marianiki Toka (NORMAH), Kostas Tokas (POWER CRUE) et Elias Papadopoulos (ISOSPIN). Hotter than A Bullet s’avère être leur premier opus et ce disque a été mis en boite sous l’aile protectrice du musicien et producteur grec de renom Bob Katsionis (FIREWIND, OUTLOUD). La sortie dans leur pays d’origine de ce disque date d’un an mais désormais l’Europe entière va pouvoir en profiter.

Et il suffit d’écouter quelques fois ce Hotter than a Bullet pour affirmer avec conviction que nos amis hellènes possèdent de solides argument pour se faire connaître d’un large public. Ils sont expérimentés et connaissent sur le bout des doigts les grands classiques. A moins de tomber dans un mimétisme bête et méchant, les parrains hard-rock ont bien des leçons à donner aux jeunes groupes en devenir. RELOAD a puisé son inspiration chez les EUROPE, SCORPIONS, GOTTHARD, WHITESNAKE ou encore JADED HEART pour se forger un son et une identité. Ils ne proposent rien de bien révolutionnaires mais démontrent un solide talent pour pondre de jolis riffs et quelques refrains à même de faire mouche. Finalement la seule véritable petite déception réside au niveau de la performance de Kostas Tokas derrière le micro. Sa performance reste honorable mais il manque nettement de puissance pour ce genre heavy rock et sa voix un peu fluette ne sert pas efficacement les différentes compositions. Il donne beaucoup de lui-même mais la mayonnaise peine à prendre. Un chanteur plus puissant aurait pu emmener ces chansons à un niveau encore supérieur. Mais il serait injuste de le vouer aux gémonies, il doit lui aussi apprendre et continuer à progresser.

Hotter than a Bullet reste un album appliqué et sérieux qui affiche quelques beaux moments. Il manque quand même ce petit je-ne-sais-quoi, cette touche magique qui fait des groupes citées ci-dessus des références depuis des décennies. Aucune chanson n’émergent réellement de la masse et il reste un net goût d’inachevé dans la bouche à la fin de l’écoute. Mettons cela sur l’inexpérience et la jeunesse de ce groupe. Il faut déjà du courage et du talent pour composer, enregistrer et publier un premier opus. Nous leur laissons pour l’instant le bénéfice du doute et attendons la suite des événements pour nous forger une opinion plus définitive.

Oshyrya (5,5/10)

 

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ROAR Records / 2015

Tracklist (43:55 mn) 01.Give into the night 02. Superhero 03. Comeback 04. Longin’ for your love 05. Candle in the night 06. Alone 07. Higher 08. Prince of steel 09. Survive 10. Fight