Archive for mars, 2015

All That Remains – The Order Of Things

J’y ai cru l’espace d’un instant, quand l’année 2014 s’est clôturée sans un nouvel album d’All That Remains. PUTAIN ENFIN ILS ONT MIS LA CLÉ SOUS LE PAILLASSON, m’étais-je écrié sur les douze coups de minuit, une coupe de champagne éventé à la main. Hélas, la réalité m’a bien vite rattrapé. All That Remains a simplement un an de retard sur son calendrier de sortie habituel (un album tous les deux ans les années paires). Le monde est une pute.

Vous vous en souvenez peut-être, j’avais envisagé de simplement copier-coller ma chronique précédente parce qu’All That Remains sombre dans l’auto-parodie de plus en plus marquée au fil des sorties. Mais non, je n’ai pas cédé à cette tentation de me la jouer feignant, parce que The Order Of Things est plus médiocre qu’une simple resucée de l’album précédent.

D’abord, il y a ce premier single radio-friendly as fuck, « This Probably Won’t End Well ». Tu crois pas si bien dire, Moundir, ça va mal se finir, il va leur arriver des bricoles, ça schlingue l’opportunisme à 100 mètres, le genre de single calibré à crever qui inondera les ondes US comme une canalisation d’égout qui explose sous l’effet de la pression de trois tonnes de merde. Y’avait moyen de faire plus putassier comme refrain (sans faire appel à Guillaume Bideau) ? ATR ne volait déjà pas très haut sur les efforts précédents, on frôle les pâquerettes ici. Non, on bouffe même le pissenlit par la racine.

Ensuite, et c’est peut-être ça le plus gênant, il y a cette impression plus que dérangeante qu’All That Remains a purement et simplement décidé de s’installer à la place d’As I Lay Dying tout en édulcorant le propos, en sortant un ou deux morceaux « gros bras » et en les alternant avec d’autres plages plus orientées « Metalcore pour ados », avec le chant clair qui va (pas) bien dans les refrains, sans oublier la balade « j’ai mal à la vie, aidez-moi ». TIENS CONNARD, VLÀ UNE CORDE, TROUVE-TOI UN PUTAIN DE TILLEUL, IL PARAIT QUE CA APAISE LE MAL-ÊTRE ! Et si ce n’était pas suffisant pour vraiment vous dégoûter du groupe, ces cons nous pondent « Tru-Kvlt-Metal » (non, c’est pas une blague, c’est vraiment le nom du morceau) avec le son dégueu accouplé au duo chant méchant – chant autotuné. Un groupe de Metalcore qui se moque du Metal. Chez moi, on a un proverbe pour décrire ça : « on ne met pas sa main dans son slip quand on a chié dans son froc ». En fait, non, ça veut strictement rien dire, mais je trouve que ça se pose bien ici.

Bon, les gars, promis, la semaine passée, j’organise un Kickstarter pour qu’on se débarrasse de tous ces groupes de merde.

Mister Porn (srsly/10)

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Razor & Tie Records / 2015
Tracklist (48:48) 1. This Probably Won't End Well 2. No Knock 3. Divide 4. The Greatest Generation 5. For You 6. A Reason for Me to Fight 7. Victory Lap 8. Pernicious 9. Bite My Tongue 10. Fiat Empire 11. Tru-Kvlt-Metal 12. Criticism and Self Realization

The Storyteller – Sacred Fire

oshy_01032015_Th_StorytellIl est assez étonnant de constater le mimétisme conscient ou inconscient entre certains groupes pourtant déjà très expérimentés. Prenez l’exemple des suédois de THE STORYTELLER qui nous occupe aujourd’hui. Ce ne sont pas des perdreaux de l’année, l’aventure ayant débuté à la fin de la décennie 90 avec un premier opus publié en 2000. S’enchainent alors trois albums et un EP avant que tout s’arrête en 2006 de l’initiative de son leader L-G. Persson. Il faudra six ans de plus pour que l’envie revienne et qu’il décide de relancer la machine en 2013 avec Dark Legacy. Voici la suite sous la forme d’un nouvel album, le sixième, appelé Sacred Fire.

Donc les suédois ont de la bouteille et pourtant, au bout de deux minutes l’ombre des géants de la NWOBHM et en particulier de SAXON plane lourdement sur ce disque. La faute sans doute à L-G Persson lui-même dont le timbre de voix ressemble irrésistiblement à Peter 'Biff' Byford. Et comme THE STORYTELLER évolue dans une veine Power Métal pas si éloigné des standards des britanniques, la comparaison devient une évidence. Et THE STORYTELLER a des armes pour faire face à ce défi. Ils n’innovent pas du tout mais font preuve d’un savoir-faire certain pour proposer douze chansons archi-classiques mais plutôt solides. Les riffs claquent plutôt bien et les refrains se laissent apprécier avec une certaine satisfaction. Ajoutez à cela quelques jolis soli et des chœurs guerriers en veux-tu en voilà et vous obtenez un plat déjà gouté encore et encore mais qui reste gouteux sur la longueur. On se croirait revenu quelques années en arrière, THE STORYTELLER a repris son chemin, très ancré dans les années 90, là où il s’était arrêté en 2006. Les chansons sont travaillées et calibrées autour des quatre minutes pour faire leur petit effet, l’entreprise est menée pied au plancher et il faudra attendre « Coming Home » pour pouvoir prendre sa respiration. Le reste s’apparente à cavalcade Power Métal assuré avec la l’agressivité et la quantité de testostérone adéquate.

Si vous aimez SAXON ainsi que MANOWAR et tous ces classiques guerriers, vous risquez de vous y retrouver avec Sacred Fire. Le paysage vous semblera très très très familier et vous ne risquez pas de vous perdre. Les suédois ont emprunté les chemins balisés sans jamais faire preuve d’initiative ou d’audace. Un disque sympathique mais n’en attendez pas plus.

Oshyrya (06/10)

 

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Black Lodge / 2015

Tracklist (52:25 mn) 01. As I Die 02. One Last Stand 03. Sacred Fire 04. Ferryman 05. Serpent Eyes 06. Sons Of The North 07. In Search For Treasures, Stones And Gold 08. Coming Home 09. The Army Of Southerfell 10. Curse Of The Seven Seas 11. Let Your Spirit Fly 12. God Of War

Nepente nous vient de Colombie et est en activité depuis un petit moment maintenant puisque leur première production remonte à 2005 avec un Ep Ascensions suivi de deux albums Atonements en 2008 et Suffering Is the Seed en 2012. Je ne connaissais pas ce groupe et ai donc découvert leur musique par l’intermédiaire de ce nouvel Ep I Will Get Your Soul. Le groupe a une bonne expérience de la scène puisque il a notamment ouvert dans son pays pour des groupes comme les norvégiens de Ancient ou leur voisin brésilien de Krisiun. Ils ont aussi participé à une tournée en Equateur et au Pérou avec une légende du Power Metal américain Omen ! C’est dire si le groupe bénéficie d’un certain crédit par nos frérots d’Amérique Latine !

 
Malgré ce que j’ai mentionné et le fait que leur album Atonement ait été mixé par Jean Francois Dagenais (guitariste de Kataklysm qui a produit des album de Kataklysm, Malevolent Creation, Ex Deo, etc.), Nepente reste chez nous d’illustres inconnus. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que le choix de leur orientation musicale ainsi que le fait que ce dernier Ep sorte en auto production les aide beaucoup à faire évoluer la manière dont ils sont perçus ici chez nous !


En effet le groupe est signé sur un label indépendant Cimmerian Shade Recordings pour ce Ep et marche sans vergogne dans les pas du Kataklysm de la période The Prophecy (Stigmata of the Immaculate) / Epic: The Poetry of War. Tout y est : des Blastbeats hyper rapides et autres embardés Black Metal mélodiques au chant très caractéristique alternant les grondements Death Metal et  hurlements Black Metal. C’est bien simple on jurerait entendre Maurizio Iacono en personne ! Le son est très raw malgré un riffing souvent mélodique. Pour tout vous dire j’ai adoré et ça m’a replongé dans Epic: The Poetry of War de Kataklysm que j’affectionne beaucoup et que j’écoute encore souvent.


J’ai particulièrement apprécié la dernière plage du skeud « Last Rites » pour sa sauvagerie et ses ralentissements vraiment très bien ficelés ! Je pense que le groupe devrait s’émanciper un peu car à l’image de cette dernière plage cela pourrait mieux le servir. C’est vrai que c’est presque du vulgaire pompage mais c’est très bien fait et c’est très efficace ! Par contre je ne suis pas certain que j’aurais apprécié un album entier de la sorte ! Donc affaire à suivre et on met légèrement au-dessus de la moyenne parce que je suis gentil et bienveillant !

  
FalculA (6.5/10)


NEPENTE – LAST RITES streaming
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Cimmerian Shade Recordings / auto production  / 2015 
Tracklist (20 minutes) 1. I Will Get Your Soul 2. Show Me That You Are Suffering 3. Gray Lands 4. Last Rites