Archive for mars, 2015

Eltharia – Innocent

oshy_01032015_EltharNos compatriotes d’ELTHARIA semblent prendre un malin plaisir à brouiller les cartes, à prendre des chemins de traverses pour atteindre leur destination. Dans nos sociétés modernes où tout le monde éprouve le besoin d’afficher des codes et des signes d’appartenance à tel ou tel groupe, pas sûr que nos amis ce soit vraiment simplifié la vie. Mais prenons les choses dans l’ordre. ELTHARIA est un groupe de Power Métal originaire de Grenoble fondé en 2001 par Jean-Yves Girard, Benjamin Nicolino et Laure Roussel-Girard sur les cendres d’AMALGAMATE. Après l'enregistrement d'une première démo, line-up d'ELTHARIA se complète avec l'arrivée de nouveaux membres et le groupe ainsi formé enregistre un premier album autoproduit en 2004, Legends of a Forgotten World. Il faudra alors une décennie et bien des péripéties pour que les Grenoblois accouchent d’une suite avec Innocent.

Je disais en introduction que le groupe surprend et cela dès le premier contact avec ce disque. Sur la forme d’abord, cette pochette énigmatique me laisse particulièrement perplexe. Si nous avions ici affaire au nouvel album des fêlés de WATAIN, cet os ensanglanté pourrait faire sens mais là, à priori, je reste circonspect. Avec la graphie complexe du logo, je pense que plus d’un fan de musique extrême risque d’écouter Innocent avant de comprendre son erreur. Car il n’est point question ici de Death ou de Black Métal, malgré sa décennie de silence discographique, ELTHARIA continue de distillé, dans la continuité de Legends of a Forgotten World, un Power Métal classique assez teuton dans l’esprit. Et le riff de la première chanson, « Third World War » ne risque pas de nous démentir tant nous serons nombreux à trouver que les ressemblances avec le « Eagle Fly Free » d’HELLOWEEN sont assez criantes. Bien sûr il y a pire comme référence mais cela gâche un peu le plaisir surtout que le titre prend par la suite un autre chemin. Abstraction faite de ce détail, Innocent prend rapidement son envol et offre un spectacle tout à fait honorable. Les musiciens savent de quoi ils parlent et offrent tous une solide prestation. Ils ont travaillé dur pendant trois ans pour atteindre ce résultat et ils récoltent maintenant les fruits de leur labeur.

Innocent voit le groupe évoluer vers un style plus agressif et moins progressif, dans lequel on peut noter l'évolution des différents membres du groupe qui ont pu encore parfaire leur technique et gagner de l’expérience grâce aux concerts assurés ces dernières années en première partie de groupes voisins (DYSLESIA, NIGHTMARE , REST IN PEACE…). Mention spéciale au chanteur qui tient solidement la baraque, au guitariste qui impressionne à travers ses soli et à l’ex-guitariste devenu batteur qui n’a pas à rougir de sa prestation. ELTHARIA ne s’est pas facilitée la tâche en faisant des choix étranges sur ce deuxième album. Espérons que cela ne leur nuira pas car Innocent vaut la peine d’être écouté et apprécié. Ils sont en tout cas de fiers représentants de la vivacité de la scène métal iséroise.

Oshyrya (07/10)

 

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Autoproduction / 2014

Tracklist (55:09 mn) 01. Third World War 02. Spite Still Remains 03. Innocent 04. My Own Justice 05. Would I Remember You 06. Blood Pollution 07. Dark Passenger 08. Faster than the Reaper 09. Black Hole 10. Sweet Madness 11. Keys of Underworld

Furyon – Lost Salvation

oshy_01032015_FuryoLes britanniques de FURYON viennent se rappeler à notre bon souvenir après trois ans de silence discographique depuis la sortie de la précèdent et premier opus, Gravitas (chronique ici). Et ils ont la politesse de s’inviter chez nous avec un petit cadeau sous le bras, un deuxième album titré Lost Salvation. Il aurait été franchement impoli de leur part de venir les mains vides.

On ne change pas une équipe et une formule gagnante et les britanniques se présentent à nous cette année en grande forme avec toujours toute cette rage et cette énergie communicative. Mais n’imaginer devoir faire face à une agression incontrôlée, FURYON sait manier avec subtilité la carotte et le bâton, l’agressivité des riffs de guitares et les passages plus mélodieux. L’étiquette rock/métal que se plait à utiliser le groupe n’est pas usurpée tant l’approche rock, rock alternatif se voit ici habilement illustrée tout en adoptant un ton plus lourd et agressif. Le talent est indéniable et ces nouvelles chansons possèdent un charme certain. De grosses responsabilités reposent encore une fois sur les épaules de Matt Mitchell qui, derrière son micro, se doit d’insuffler un supplément de vie à ces chansons. Autant les instruments tissent autour de lui de solides tapisseries autant la chanson prend son envol grâce à sa performance emprunte d’une grande conviction et d’une belle variété. Ce côté criard parfois lassant sur Gravitas est un peu moins prononcé même si les montées dans les aigus ne sont parfois pas des plus heureuses. FURYON aura également condensé son propos en offrant des chansons calibrées autour des quatre minutes. Ils ont auront gagné en concision et éviteront de se perdre dans certaines digression inutiles. Il n’y a que « Scapegoat » qui dépasse les six minutes mais cette chanson lourde et puissante les mérite pour exprimer tout son potentiel.

Difficile de ne pas avoir l’impression que Lost Salvation est encore plus que son prédécesseur fait pour plaire au public américain et permettre au groupe de percer outre-Atlantique. En tout cas le potentiel aperçu avec Gravitas se voit confirmer ici, FURYON propose ici un travail sérieux et appliqué qui leur permet de remporter une nouvelle manche. La suite de leurs aventures des deux côtés de l’Atlantique s’avère passionnantes.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Dream Records / 2015

Tracklist (44:45 mn) 01. All That I Have 02. Lost Salvation 03. These Four Walls (official video) 04. Scapegoat 05. Resurrect Me 06. Left It With The Gods 07. Good Sky 08. Dematerialize 09. What You Need 10. Wiseman

Barishi – Endless Howl Ep

Une agréable surprise que cet Ep intégralement autoproduit de jeunes gens originaires du Vermont qui fait d’ailleurs suite à un premier album sorti courant 2013 et qui était logé à la même enseigne. En effet c’est seulement après deux écoutes de Endless Howl qui est très agréable et fluide que je me suis jeté sur leur premier opus ! Si cela n’est pas un signe d’une musique de qualité qu’on me coupe les deux oreilles sur le champ ! Oui c’est toujours un grand plaisir pour moi de m’apercevoir qu’une production très artisanale renferme de nombreux atouts en termes de composition, d’interprétations ainsi que de traitement sonore ! D’autant plus que la galette en question est arrivée à la rédaction avec d’autres productions plus ou moins très moyennes.


Le groupe présente sa musique comme du Metal Progressif et il n’a pas entièrement tort mais il faut quand même préciser que le Metal en question s’avère être une mixture assez extrême et qu’on est assez loin du Opeth récent ou du Tool (c’est peut-être plus le cas pour leur premier album), pour prendre deux référence du genre. La mixture en question se situerait dans un spectre allant du Sludge au Black / Death Metal en passant par le Postcore / Mathcore et le Metal Progressif. Vous voyez le genre d’hydre dont je cause : sournoise et virulente mais avec un liant très mélodieux et toujours dans un mouvement progressif ! Les quatre morceaux présent ici sont pourtant courts et ramassés mais toujours avec une progressivité bourrée de feeling.

 

C’est ce qui donne ce cachet très intense et ultime à la musique que nous présente Barishi sur cet Ep. Putain dès le premier titre « In the Hour of the Wolf » j’ai adoré l’éventail vocal proposé des deathgrowls aux chants plus hurlés ainsi que le jeu de batterie qui part dans tous les sens et avec des Blastbeats surprenant et judicieux. La ballade jazzy qu’est le second titre « Smoke from the Earth » est tout simplement géniale avec ce surprenant contraste acide et éthéré et toujours ces blastbeats qui la font évoluer vers des horizons Black metal. Le pilonnage sournois de « Endless Howl » le troisième morceau titre de l’Ep ! L’ultime et dernier titre « Snakeboat » qui démarre dans une transe Postcore et se mute en apothéose Black/Death.

 
Tout est très bon ici et le groupe flirt souvent avec les univers musicaux de groupes comme Converge, Thaw (ma chronique ici), Inter Arma ou même Ulcerate ! Extrême, progressif et envoûtant : Barishi en impose réellement tout au long de ces dix-huit minutes de musique extrême qui m’ont procurées un réel enthousiasme ! Je mise beaucoup pour la suite et vais attendre l’album avec une grande impatience ! Je vous encourage grandement à aller faire un tour sur leur Bandcamp pour y écouter le premier album qui est plus tranquille et bien moins agressif. Vous vous rendrez peut-être alors compte de l’incroyable potentiel de ce groupe. C’est bien simple Barishi à la carrure nécessaire pour une signature chez Profound Lore Records et quand on connait les attentions que je porte à ce label on ne sera pas surpris de la note que j’ai réservé à cet Ep.

 
FalculA (9/10)

 
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Auto-production/ 2015 
Tracklist (18:03) 1. In the Hour of the Wolf  2. Smoke from the Earth 3. Endless Howl 4. Snakeboat