Mammoth Mammoth fait partie de ces groupes à qui on ne la fait pas. Depuis 2007, ces fiers Australiens ne s'embarrassent pas de fioritures. Leur musique, astucieux mélange de punk hard à la sauce stoner, fait le boulot. Pas de chichis, les potards sont constamment sur onze et le groupe de Mikey Turner n'est pas là pour faire de la figuration. Hell’s Likely nous avait mis la puce à l'oreille. Ce dernier opus nous le confirme : le quartet a conservé sa puissance de feu.
Hammered Again est une excellente surprise. Mieux encore, une (tardive) révélation. Ce nouvel album hisse la formation dans les hautes sphères du hard stoner. Hargneux, frontal d'un bout à l'autre, Mammoth Mammoth nous propose un florilège de morceaux imparables. Les quatre premiers morceaux en sont la preuve ; un vrai carré gagnant qui risque de faire frissonner les Red Fang. La suite n'est pas en reste. Cette attitude « badass » de Mammoth Mammoth leur fait décrocher la timbale d'un stoner rock de plus en plus moribond. Hammered Again nous embarque donc sur une autoroute de riffs où fuzz et énergie sont souverains. Réjouissant et frais, ce punk'n'roll où les influences de Motörhead, Kyuss et Ac/Dc se télescopent, mérite un succès plus conséquent !
Vol. IV – Hammered Again marque l'entrée de Mammoth Mammoth dans la cour des grands. Les Melbourniens risquent de profiter de l'engouement de célébrités emballés par leur musique. Ce n'est pas pour rien que John Garcia les as pris en tournée et que Ozzy Osbourne envoie des tweets enthousiastes à propos de la sortie de ce brûlot. De grandes choses s'annoncent pour Mammoth Mammoth.
Nico (8,5/10)
Site Officiel: http://www.mammothmammoth.com/
Napalm Records / 2015
01. Life is a bitch 02. Lookin' down the barrel 03. Electric sunshine 04. Fuel injected 05. Black Dog 06. Promised Land 07. Reign Supreme 08. Sick (Of Being Sick) 09. Hammered Again10. High as a Kite
Autant les amateurs connaissaient la vitalité de la scène progressive polonaise (ABRAXAS, RIVERSIDE, QUIDAM…) par exemple autant la situation du côté de la Hongrie apparaissait plus nébuleuse. A part des clones ratés de SOULFLY comme EKTOMORF ou les sympathiques groupes folk à la DALRIADA, nous serons beaucoup à reconnaître notre ignorance. Et pourtant SPECIAL PROVIDENCE est loin d’être à son coup d’essai ici puisque le groupe multiplie les méfaits depuis plus de dix ans maintenant et compte déjà trois albums avant celui-là. L’aventure a débutée en janvier 2014 à Budapest. Soul Alert en 2012 avait déjà fait, à l’époque, son petit effet. Et sa tournée en compagnie de BEARDFISH en 2013 n’avait fait qu’augmenter encore l’aura des hongrois. Les voici de retour avec un nouvel album, Essence of Change, publié par GEP.
Le groupe n’a pas changé et continue d’exceller à travers on approche éclectique, mélange intriguant entre rock prog, jazz et métal. Souvent qualifié de métal fusion, SPECIAL PROVIDNECE se plait à brouiller les cartes et prend à malin plaisir à faire fi des étiquettes et des genres. Ils cuisinent avec talent le son et les techniques du métal moderne, le groove du jazz et les mélodies typiquement progressives. Cela donne des compositions toujours très fraiches et surprenantes. Malgré de nombreuses qualités, ce disque ne plaira pas à tout le monde à cause de l’absence de chant, tout l’album est instrumental. Et puis même si la musique proposée s’avère être assez accessible, la démarche originale et le côté fusion pourrait en rebuter certains. Mieux vaut être ouvert d’esprit pour apprécier à leurs justes valeurs ces titres. Les claviers sont très présents avec souvent des sonorités assez « old-school ». En même temps, certains riffs de guitares sont d’une rare modernité, souvent très subtils tout en oubliant pas l’agressviité quand cela s’avère nécessaire. Les premières minutes d’un « Awaiting the Semicentennial Tidal Wave » rappelleront franchement la scène djent et un PERIPHERY par exemple alors qu’un « Gas Giants » évolue plus du côté d’un DREAM THEATER. En tout cas, vous devinerez à l’évocation de ces groupes que la maîtrise technique et la virtuosité sont ici bien au rendez-vous.
Essence of Change se déploie avec aisance et naturel tout au long de ces quarante-quatre minutes. Vous serez surpris et amusés par la maîtrise technique affichée et les chemins détournés empruntés par les hongrois. Si vous n’êtes pas rebutés par l’approche instrumentale et compositions à tiroir, laissez sa chance à cet album, vous pourriez être très agréablement surpris.
Oshyrya (7,5/10)
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GEP / 2015
Tracklist (44:07 mn) 01 Awaiting the Semicentennial Tidal Wave 02 Surprise Me 03 Kiss from a Glacier 04 Northern Lights 05 Atlas of You 06 I.R.P 07 Darkness 08 Gas Giants (feat David Maxim Micic) 09 Testin The Empathy (Bonus track)
Jusqu’à ce jour, les américains de WINDSOR DRIVE n’avaient proposé à leurs fans que des EP. Il faut dire que cette tendance semble s’imposer pour les nouveaux groupes, cela permet de nourrir plus régulièrement l’actualité, cela soutient le buzz tout en étant parfois moins cher (surtout pour des sorties parfois uniquement digitales). Mais cela n’est valable qu’un temps et il faut bien un jour passer par la case album pour conserver sa crédibilité. C’est maintenant chose faite avec ce premier opus éponyme. Rappelons que WINDSOR DRIVE est un groupe qui se qualifie d’indie rock, né en 2008 à Wausau dans le Wisconsin. Ils semblent déjà être bien introduits dans les milieux médiatiques américains, apparaissant dans divers talk-shows outre-Atlantique. Ils n’ont pas non plus économisé leur peine en prenant part à de nombreuses tournées en Amérique du Nord et l’année dernière au Japon. Faire son trou en Europe risque d’être un sacré défi, pas sûr que le quatuor soit suffisamment armé pour cela. Les américains ne déméritent pas mais cet album sonne de façon très polie, calibrée. Cela se veut très mélodique, accessible, toutes les aspérités ayant été consciencieusement supprimées pour ne déplaire à personne. L’écoute de ces onze chansons se fait donc sans déplaisir ni enthousiasme débordant.
Il faudrait être particulièrement insensible ou de mauvaise foi pour ne trouver aucun charme à des compositions comme « Going Under » ou encore « Bridges » mais vous ne vous relèverez pas la nuit avec l’irrépressible envie d’écouter WINDSOR DRIVE. La voix fluette et aigue de Kipp Wilde s’adapte parfaitement à la légèreté du propos mais cela manque décidemment nettement de caractère. En fond sonore d’une autre activité pourquoi pas mais sinon vous risquez de rapidement vous assoupir. Ces chansons très popisantes peinent à convaincre sur la longueur car il manque la touche de magie qui fait d’une jolie chanson un tube qui vous rentre dans la crâne sans en sortir pendant des semaines. Et puis je trouve un petit côté années 80 à ces titres. Ce n’est pas pour me déplaire mais cet album s’apparente malheureusement à ces produits vites consommés, vite jetés, vite oubliés.
Oshyrya (5,5/10)
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AOR Heaven / 2015
Tracklist (42:48 mn) 1. Going Under, 2. Sleepwalking, 3. Bridges, 4. Under the Weather, 5. Wish Me Well, 6. Skin to Skin, 7. In Dreams, 8. Wide Eyed at Midnight, 9. Fall, 10. Everything I Have, 11. Chasing Shores