Archive for mai, 2015

Helfir – Still Bleeding

oshy_11052015_HelfLa musique reste encore et toujours une histoire de passion. Si ce n’était pas le cas, serions-nous encore en train de perdre notre temps (comme tant se plaisent à le dire), moi à rédiger ces quelques lignes et vous à les lire. Un projet comme ce HELFIR fait du bien et devrait en réconcilier plus d’un désenchantés comme votre serviteur. Derrière cet album se cache un homme, Luca Mazzotta, qui s’occupe ici de tout sauf des parties de batterie sur cinq titres. Tout le reste vient directement de lui, on le devine travaillant en solitaire dans son petit studio entouré de son ordinateur et de tous ses instruments.

Après des études classiques, il collabore avec différents groupes rock transalpins avant de ressentir l’irrépressible besoin de coucher sur le papier avec des notes et des mots son ressenti intérieur, ses passions et ses sentiments intimes. Pour cela, il s trouvé le médium d’un rock sombre et mélodique, gothique diraient certains, une horlogerie de précision qui pardonne rarement le médiocre. HELFIR prouve encore une fois que l’âme humaine connait bien des turpitudes et que nous possédons chacun de nous une part d’ombre prête à jaillir.

Il sera inexact de voir dans ce Still Bleeding qu’une succession de compositions sordides et mélancolique où Mazzotta n’exprimerait que douleur et tristesse sur quarante minutes. L’italien est plus malin et subtil que cela, il varie beaucoup les atmosphères. Son propos est extrêmement difficile à décrire, pas de chant extrême ici, il s’exprime systématique en voix claire. A l’exception de quelques riffs de guitares un peu plus agressifs ici ou là, la musique dévoilée sous nos yeux se veut très accessible. Le ton général ne sent pas la grande joie de vivre sans jamais cependant tomber dans la grande déprime. Pour mieux vous faire saisir le talent de Mazzotta, reste à jouer au petit jeu des comparaisons. A l’écoute de Still Bleeding, les amateurs éclairés penseront à ANTIMATTER, ANATHEMA, STEVEN WILSON voir le MARILLION moderne. Difficile de ne pas être touché, de ne pas succomber au charme de ce disque. Oubliez les productions tonitruantes et ultra détaillées, l'épure est de mise ici. Oui son accent italien est assez marqué et oui la production sonne un peu faible parfois, mais ce n'est pas si grave ici. L'émotion prime.

Si notre monde moderne n’adorait pas les étiquettes et les catégories, HELFIR aurait de plaire à un large public. Mais sur un petit label typé métal transalpin, l’album passera sous le radar de 90% des gens. Pas assez hype pour les Inrockuptibles et les magazines tendances et pourtant bien meilleur que la plupart des artistes qu’ils se plaisent à porter aux nues. Soyez plus malins qu’eux et donner sa chance à ce bon album.

Oshyrya (07/10)

 

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My Kingdom Music / 2015

Tracklist (40:18 mn) 01. Oracle 02. My Blood 03. In The Circle 04. Alone 05. Dresses Of Pain 06. Black Flame 07. Portrait Of A Son 08. Where Are You Now ? 09. Night And Deceit

Di’Aul – Garden Of Exile

oshy_10052015_Di_AulSous le curieux sobriquet de DI’AUL se cache un groupe formé en septembre 2010 à Pavie en Italie de la rencontre entre quatre musiciens passionnés et fervents amateurs de douceurs Groove, Stoner et Thrash Metal. Après des mois de travail ils trouvent le bon équilibre, une chimie subtile entre heavy métal classique et atmosphères doom. Les transalpins continuent de progresser et enregistrent un premier EP, GV 12.31, tout en continuant à saisir toutes les opportunités possibles de se présenter au public sur scène. En 2012, ils sautent le pas et enregistre un premier album, And Then Came The Monsters. Les voici de retour avec un second opus, Garden Of Exile.

On ne change pas une recette qui gagne et DI’AUL nous offre encore une fois une série de chansons foncièrement rock. L’auditeur se voit ainsi immerger dans une ambiance lourde, brute et râpeuse qui possède un certain charme froid et hypnotique. Le son de guitare s’avère très épais et vous collera à la peau pour le meilleur et le pire. Les lignes mélodiques s’avèrent assez simples mais elles véhiculent pourtant énormément d’émotions. Le propos n’est franchement pas très joyeux et vous ne risquez pas de retrouver un moral au beau fixe après l’écoute du disque. Amateurs de doom dépressif, vous devriez trouver certains charmes à DI’AUL. De grosses responsabilités reposent sur Cosimo A. Cinieri qui officie derrière le micro. De sa voix grave, il doit donner sens à ce maelstrom poisseux et s’en tire plutôt bien. La section rythmique basse/batterie apporte leur pierre à l’édifice et renforcent encore ce sentiment oppressant qui nous saisit chanson après chanson.

Garden of Exil n’est pas un album facile et nombreux sont ceux qui peineront à apprécier un séjour dans ce marais humide et poisseux. Et le fond et la forme sont en parfaite cohérence, la production est assez directe et râpeuse, sans chichis ni effet qui viendrait adoucir la dureté crue du propos des italiens. Chaque écoute a été une épreuve et n’a pas laisser des souvenirs très positifs dans mon esprit. Les dépressifs de tout poil vont adorer…

Oshyrya (06/10)

 

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This Is Core Records / 2015

Tracklist (46:53 mn) 01. Till 24 02. Born in Black 03. Mistery Doom 04. In the Wood 05. Reborning 06. Funeral Blood 07. Black Snake Voodoo 08. The Fallen 09. The Beast

Fenisia – Fenisia Café

oshy_09052015_FenisiFENISIA est un jeune groupe né en 2009 à Rome de l’initiative de Nic et Lian Ciaz, cousins de leur état et surtout musiciens qui ne cachent pas leur amour pour le rock sudiste américain. Ils mettront quelques années pour définir leur son et leur identité musicale. Ce travail va finir par prendre forme avec la parution d’un premier album, Lucifer. Il s’agit d’un disque concept enregistré à Rome et masterisé au Sterling Sound de New York. Armés de cette carte de visite, les italiens multiplient les apparitions sur scène dans leur ville natale en première partie des MISFITS, HOBBS ou Paul Di’Anno. En 2015, voici le deuxième chapitre de cette aventure avec un second opus, Fenisia Café.

Nos lecteurs franciliens seront peut-être heureux de savoir que ce nouvel album puise ses racines et son inspiration au Café Procope, célèbre café établissement situé dans le centre de Paris. Les transalpins utilise ce qu’ils considèrent comme l’un des berceaux du mouvement des Lumières pour continuer à tisser le fil inauguré avec Lucifer. Musicalement, parlant, le propos est un peu moins subtil et intellectuel, FENISIA fait plutôt dans le bon gros rock qui tâche, dopé à la testostérone. Les riffs sont lourds et l’impact direct est recherché avant tout. Les mélodies sont assez simples et visent à obtenir l’adhésion immédiate du public avec ces refrains simples et accrocheurs. Les italiens développent un gros son, très américain sur la forme et sur le fond. L’étiquette ne mentait pas, les références des italiens sont clairement du côté des ALTER BRIDGE, BLACK LABEL SOCIETY ou BLACK STONE CHERRY. Lian Ciaz s’en donne à cœur joie avec sa guitare et enchaine les riffs avec la maestria d’un bûcheron. Le bougre se défend bien mais ne chercher pas ici la virtuosité technique, le feeling passe avec tout. Même chose derrière le micro avec Nic Ciaz aux intonations proches de celles de Steven Tyler (Aerosmith). Le talent et et la savoir-faire sont bien là. Malheureusement, Fenisia Café souffre d’une durée assez réduite, à peine une demi-heure et de chansons qui finissent par beaucoup se ressembler. Les plus perspicaces me signaleront que ce n’est pas être pas plus mal que cela ne dure pas trop longtemps. Je rétorquerais qu’un tel mauvais esprit n’a pas de place sur notre site.

FENISIA réussit l’exploit de sonner plus américain que bien des groupes originaires du pays de l’Oncle Sam. L’écoute de ce Fenisia Café est loin d’être désagréable mais la lassitude s’installe finalement très vite et l’auditeur ne verra pas beaucoup de lumière au bout du tunnel. A moins que vous ne soyez le gérant d’un bar rock, auquel cas ce disque constituera un parfait fond sonore pour votre clientèle enivrée.

Oshyrya (06/10)

 

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This Is Core Records / 2015

Tracklist (31:38 mn) 01. Outpost 02. Adamant 03. Blizzard 04. Jaded Days 05. Live Loyal Die Loyal 06. Wasted Times 07. Legends 08. Mr.Hughes