Archive for mai, 2015

Apocalyptica – Shadowmaker

oshy_09052015_ApocalypticAlbum après album, les finlandais d’APOCALYPTICA continuent de faire vivre leur concept original né avec Plays Metallica by Four Cellos en 1996. Maintes fois copié (EKLIPSE…) mais encore jamais égalé, le trio d’origine a su rester cohérent tout assurer une large évolution de la musique proposée sur la forme comme sur le fond. Après l’intégration permanence d’un batteur avec Mikko Sirén à partir de 2005, voici que le groupe franchit un nouveau cap en acceptant dans ses rangs un chanteur lui aussi permanent. Par le passé, ils avaient favorisé l’utilisation de divers guests prestigieux. L’heureux élu s’appelle Franky Perez, un chanteur américain, que certains d’entre vous doivent connaître pour sa carrière solo ou en tant que guitariste des SCARS ON BROADWAY. Sa présence change bien entendu le paradigme APOCALYPTICA. Après le très bon 7th Symphony (chronique ici), l’autre interrogation concernant ce huitième opus résidait dans l’impact (ou son absence) du projet Wagner Reloaded sur le son du groupe. L’heure des réponses est arrivée alors que je m’apprête à enfoncer la touche play de ma chaine.

Comme à son habitude, APOCALYPTICA a soigné son habit et Shadowmaker se présente à nous avec une très belle et simple pochette qui rappellera (un peu) à certains le négatif de celle de l'Armée des ombres de MASS HYSTERIA. Et si vous feuilletez le livret les rapprochements avec l’univers visuel du dernier opus des français est encore plus frappant. Après la petite intro traditionnelle, les choses sérieuses commencent avec « Cold Blood » qui a d’ailleurs été choisi comme premier single et a fait l’objet d’un clip vidéo. Finalement ce qui frappe, c’est la puissance dégagée par les violoncelles. Tous les autres éléments traditionnels d’un groupe sont présents, batterie, chant, nappes de claviers et il devient très facile de se laisser attraper par le flot musical des finlandais en secouant joyeusement la tête en oubliant complétement que les guitares ne viennent jouer ici les troubles fêtes. Les rythmiques assurées par les violoncelles sont profondes, graves et apporte un caractère particulier aux chansons. En intégrant un chanteur, APOCALYPTICA reste effectivement un peu dans le rang mais le plus important reste la qualité des compositions et cette petite touche inhabituelle liée aux sons eux-aussi peu fréquents des violoncelles. Ce premier single s’avère mélodique et plutôt accrocheur. Franky Perez propose une belle prestation et ouvrent de belles perspectives au groupe.

Les finlandais sont des artistes très doués et ils démontrent aussi une énergie et une créativité renouvelée malgré les sept albums déjà à leur actif. Franchement, il faut saluer le travail accompli ici, les compositions s’avèrent ultra compactes et puissantes, d’une rare précision. A les écouter, il faut bien sûr reconnaître leur talent mais aussi mentionner la contribution de leur production ici, Nick Raskulinecz, qui a su les pousser dans leurs derniers retranchements. Un « Shadowmaker » ou encore un « Reign of Fear » rentre rapidement dans la tête malgré leur complexité et peine à en sortir avant des jours. Chacun des musiciens offre ici une très belle performance et la technique est irréprochable, avec un son, une production ample et directe. Sur une belle installation audiophile, dans une vaste pièce, Shadowmaker fera trembler les murs de plaisir et risque d’en scotcher plus d’un.

Alors que l’on pensait APOCALYPTICA enfermé dans un train-train et une routine, ils prennent à nouveau des risques avec ce huitième album et passe avec brio l’épreuve du feu. L’intégration d’un chanteur permanent devient une évidence et naturellement l’auditeur en vient à imaginer certaines chansons des précédents opus chantées par Franky Perez. Ce schéma va peut-être bientôt devenir une réalité grâce aux concerts de la tournée à venir. Les finlandais frappent fort.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Harmageddon Records / 2015

Tracklist (65:15 mn) 01. I-III-V Seed Of Chaos 02. Cold Blood 03. Shadowmaker 04. Slow Burn 05. Reign Of Fear 06. Hole In My Soul 07. House Of Chains 08. Riot Lights 09. Come Back Down 10. Sea Song (You Waded Out) 11. Till Death Do Us Part 12. Dead Man's Eyes

Korpiklaani – Noita

HAHAHAHAHAHAHAHAHA NON MAIS SÉRIEUX FERMEZ VOS PUTAINS DE GUEULES CONNARDS D’ALCOOLOS FINLANDAIS !

Désolé, ça devait sortir, certainement un trop-plein de ce farcissement de tympans à la sauce folk metal heureux parce que bourré. À croire que ces cons totalisent à eux seuls l’intégralité du bonheur disponible en Finlande. Ca expliquerait le nombre de suicidaires au nord d’Helsinki.

 Et quand y’en a plus, y’en a encore, Korpiklaani est au Folk Metal ce que la Kronenbourg est à la bière, une insulte permanente qui séduit encore trop de palais trop peu exigeants. Et vas-y que je colle des « hey hey hey » d’attardés éthyliques, une ligne de violon pour faire folk, des « oï oï oï » d’abrutis bourrax as fuck et quelques combos riff sympa/rythmique dansante pour faire vibrer tous ces connards qui se baladent en kilt au Hellfest et lampent dans une corne à boire en résine synthétique.

Et ça va se vendre. Et pas qu’un peu. Et Nuclear Blast s’en doute bien. Sinon, comment expliquer leur acharnement à garder Korpiklaani dans leur catalogue ? De groupe rafraichissant, Korpiklaani a vite glissé sur la plaque de verglas de la banalité et s’est vautré dans le fossé de la facilité. Finlandais du monde entier, unissez-vous et apprenez-leur à tresser une corde. C’est le seul moyen de nous débarrasser d’eux.

Mister Porn (saute d'une falaise et Noita dans un fjord/10)

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Nuclear Blast / 2015
Tracklist (xx:xx) 1. Viinamäen Mies 2. Pilli On Pajusta Tehty 3. Lempo 4. Sahti 5. Luontoni 6. Minä Näin Vedessä Neidon 7. Jouni Jouni 8. Kylästä Keväinen Kehto 9. Ämmänhauta 10. Sen Verran Minäkin Noita  

 

Satyricon – Live At The Opera

J’ai beau réfléchir, je cherche encore l’utilité de la démarche de Satyricon et de son Live At The Opera. Franchement, quelle est la valeur ajoutée d’un chœur dans les compos de Satyricon ? Autant les concerts de Dimmu Borgir avec un véritable orchestre semblaient logiques de par la nature des morceaux, autant l’ajout de chœurs sur un morceau comme « Now, Diabolical » est presque contre-productif. Et encore, prendre l’exemple de « Now, Diabolical » n’est pas pertinent, parce qu’à la limite, cet élément étranger – qui n’apporte rien, que ceci soit dit – ne tire pas le morceau par le bas, ce qui est malheureusement le cas pour d’autres morceaux. À la grosse louche, je dirais que trois ou quatre morceaux ressortent magnifiés par les chœurs, « Mother North » en tête, suivi de près par « Phoenix » (que j’ai pourtant conchié avec bonheur sur le dernier album). Et pour le reste ?

Pour le reste, je suis plus que partagé. Parce que le rendu en live des morceaux proposés ce soir-là (et ce même si la setlist est loin d’être la plus efficace que le groupe aurait pu proposer) est très bon. Le groupe est en place, les musiciens en veulent, Satyr n’en fait pas des tonnes et est bien en voix. En concert « normal », ce live aurait fait très mal. Je me souviens avoir vu le groupe bien moins fringant sur scène. Bon, le rendu vidéo n’est pas extravagant, certes (c’est même plutôt sobre), mais c’est simple et efficace. On a déjà vu des montages beaucoup plus hasardeux/moches/épileptiques.

Alors, pourquoi utiliser des chœurs en support des lignes de mélodie ? Pour renforcer le côté épique ? Pour se donner un genre ? « To The Mountains », un de mes morceaux préférés, si pas mon morceau préféré de la bande à Satyr, me fait grincer les dents, « K.I.N.G. » à partir de 2:41 jusqu’à 2:57 frise le ridicule avec les vocalises aiguës des chœurs féminins censés épauler la guitare… Je continue ? Pis encore : au final, on semble entendre toujours les mêmes chœurs, les mêmes inflexions, les mêmes intonations…

Avec cette figure de style, Satyricon a misé sur le mauvais cheval. Du moins, c’est mon sentiment. Les seuls chœurs qui devraient accompagner un groupe en live sont ceux d’une bande de chevelus dans la fosse, dégoulinant de sueur et jouant des coudes, pas trois rangées de choristes en pingouin.

Mister Porn (Jugnot et ses choristes/10)

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Napalm Records / 2015
Tracklist (xx:xx) 1. Voice Of Shadows 2. Now, Diabolical 3. Repined Bastard Nation 4. Our World, It Rumbles Tonight 5. Nocturnal Flare 6. Die By My Hand 7. Tro og Kraft 8. Phoenix 9. Den Siste 10. The Infinity Of Time And Space 11. To The Mountains 12. The Pentagram Burns 13. Mother North 14. K.I.N.G