Archive for juin, 2015

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Björn Strid l'avait annoncé : il était très fier du premier album de The Night Flight Orchestra, Internal Affairs, et ferait tout en sorte que son groupe soit pérenne. Il a tenu parole puisque trois ans après Internal Affairs, The Night Flight Orchestra est de retour avec ce Skyline Whispers. Et d'une bien belle manière car ces « Murmures de ligne d'horizon » ne déparent en rien le groupe à côté de son premier essai déjà très concluant. 

Rien n'a bougé dans l'optique : du classic rock tel qu'on l'appréciait sur les radios US à la fin des années 70, voire au début des années 80. Le tout doté de quelques nuances pop et AOR qui font incroyablement mouche à l'image de l'énorme single « Living For The Nighttime » dont le refrain aurait été repris en cœur dans des stades entiers si ce disque avait eu l'heur de sortir il y a trente ans. De même quand on vient de Soilwork, clore un disque sur un titre qui n'aurait pas dépareillé sur un album de Journey ou de Survivor comme « Floridian Eyes », il fallait le faire. Et le faire avant tant de succès est encore plus bluffant. 

Accroche immédiate

La schizophrénie semble donc total par rapport à ce que fait Soilwork dont Björn Strid et David Andersson sont aussi membres, si on ne connaissait pas déjà la capacité deu groupe de Death suédois à s'aventurer avec beaucoup d'aisance sur des sentiers musicaux variés. Et parfois, on entend quelques réminiscences (bien que très discrètes) des vocalises agressives de Strid (sur la première partie de « Lady Jane »). Mais globalement l'orientation est totalement rétro, les paroles légères voire futiles de l'album (« Stiletto ») étant au diapason. 

Il serait facile de faire de Björn Strid le héros de cet album tant il éclabousse de son talent et de ses mélodies vocales Skyline Whispers, de telle sorte que l'album fonctionne quasiment comme une usine à tubes (« I Ain't Old, I Ain't Young », « Lady Jane » et j'en passe). Il faut pourtant rendre justice aux musiciens, à la pléthore de bon riffs de David Andersson (« Roads Less Traveled ») et au groove souvent insolent qui se dégage ici (« All The Ladies » qui ferait remuerait même un neurasthénique). Même quand la direction musicale est dépouillée au possible, elle est toujours totalement maîtrisée. 

Des musiciens en plein maîtrise

Et quand le propos se fait plus ambitieux, il n'y aucune défaillance. L'écoute de « Spanish Ghost » et sa belle introduction à la guitare sèche qui lance un morceau franchement lyrique, est là en guise de constat irréfutable. Ou celle des parties de basse bondissante sur le rapide « Demon Princess » qui indique bien le très bon travail fait par Sharlee D'Angelo, qui culmine sur un break « purplesque » en diable, Richard Larsson se lâchant à l'orgue et Strid s'époumonant comme le jeune Ian Gillan. Le point d'orgue est constitué de « The Heather Reports » et de ses dix minutes de musique intégrant une belle jam et fort belles parties de guitare.

Un humaniste allemand de la Renaissance avait dit de ses écrits très inspirés de l'Antiquité classique : « Tout est de moi et rien de moi ». Il serait bien tentant de coller cet aphorisme à The Night Flight Orchestra qui colle à un ensemble d'influences avec la plus grande déférence. Il n'en reste pas moins qu'avec ce Skyline Whispers il propose un nouveau disque de classic rock de très haute volée qu'on ne se lassera pas d'écouter et de réécouter durant un année qui s'annonce chaud.

Baptiste (8,5/10)

 

Coroner Records / 2015

Tracklist : 01. Sail On 02. Living For The Nighttime 03. Stiletto 04. Owaranai Palisades 05. Lady Jade 06. I Ain’t Old, I Ain’t Young 07. All the Ladies 08. Spanish Ghosts 09. Demon Princess 10. Skyline Whispers 11. Roads Less Traveled 12. The Heather Reports

Scarab – Serpents of the Nile

Il y a quelques mois je me suis décidé à vous parler de ViciSolum Productions. Un label dont je découvre peu à peu l’excellent travail. Comme ce que je disais récemment d’autres labels dont j’apprécie énormément le travail, ViciSolum Productions impressionne par la diversité et la qualité des productions composant leur catalogue. Là encore vous serez idiots de ne pas aller faire un tour sur le Bandcamp du label qui met à votre disposition en streaming l’intégralité de son catalogue ! (Bandcamp de ViciSolum Productions ici). Après Grorr (chronique ici) et Oceanwake (chronique ici), intéressons-nous à  Scarab, une autre de leurs signatures.


Cette formation de Death Metal nous vient d’Egypte, du Caire plus précisément. Originellement officiant sous le nom de Hate Suffocation, nom avec lequel il a réalisé deux démos : Destruction en 2004 et The Project Humanity en 2005. C’est en 2006 que Scarab prend son nom actuel ! Fort d’un Blinding the Masses sorti en 2009 où le groupe nous exposait un Death Metal non dénué d’intérêts, sinueux et massif aux frontières du Brutal Death Metal. Cet album, premier effort longue durée de Scarab souffrait d’une production un peu brouillonne mais c’était chose excusable par la qualité des compositions qu'il renfermait et le fait qu’il s’agissait d’un premier effort autoproduit.


Scarab nous revient-donc en Mars 2015 avec une nouvelle galette au titre évocateur puisque il s’agit de Serpents of the Nile ! Dès le premier abord on remarque l’artwork qui est l’œuvre de Rusalkadesign (Facebook Officiel ici) et est assez chouette avec un graphisme soigné ainsi qu'un packaging de malade. D’emblée on est aussi frappé par la qualité de la prise de son très organique et équilibré ! Le travail du Alan Hurley's Studio ainsi que le mastering au Hertz Studio est remarquable ! La sonorisation de la batterie m’a particulièrement emballé ! En plus ça tombe bien vu que le marteleur de futs Hatem El Akkad est très loquace et brillant ! Bref on sent que le groupe prend une nouvelle dimension en nous exposant un travail très « pro » !


Les autres musiciens ne sont pas en reste puisqu’ils font preuve d’une dextérité exemplaire. Comme on pouvait le sentir lors de leurs premiers efforts, les compositions de ce dernier skeud communiquent toujours cette progressivité de tous les instants mais ne perdent jamais la ligne de mire qui reste une efficacité impressionnante. La majeur partie des morceaux de Serpents of the Nile sont long et dépassent les 7 minutes mais paradoxalement le temps passe très vite. Un titre comme « Funeral Pharaoh » exprime bien mes dires et regorge de rebondissements rythmiques et d’attaques typiquement Thrash Metal et Brutal Death Metal ainsi que d’une emphase EPIC soutenue par des ambiances orientales et de légers claviers. On peut remarquer que ces ambiances orientales parsèment  la quasi-totalité de l’album mais elles restent assez discrètes et le propos Death Metal l’emporte largement.

 
Il est vrai que l’on pense toujours un peu à Nile mais on sent une réelle volonté de Scarab à s’extirper de cette influence en multipliant ces attaques Thrash Metal qui deviennent la marque de fabrique de nos égyptiens. Le long et volubile « Visions Of A Blood River » démontre bien ce que je dis ! J’ai adoré les passages en blastbeats rouleau compresseur de « Spells Of Coming Forth By Day » qui font méchamment headbanguer ! Là encore j’insiste sur le jeu de batterie ultime et parfait !


Cet album s’avère être un chouette skeud de Death Metal varié allant du Brutal Death Metal au Thrash Metal en passant par des ambiances orientales et d’autres instants plus Heavy Metal avec un duo de guitaristes éloquents ! Le tout est très EPIC ! Si en plus on prend en compte la progression au niveau du son et divers autres éléments comme l’artwork, on ne peut qu’encourager la démarche de Scarab. Comme pour les algérois de Lelahell (chronique ici)  je choisis de noter fort mais juste !


FalculA (8/10)

 
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ViciSolum Productions/ 2015 
Tracklist (55:41) : 1. Calling Forth the Ancient Spirits of Kemet 2. Visions of a Blood River 3. Spells of Coming Forth by Day 4. Serpents of the Nile 5. Pyramid of Illusions 6. Funeral Pharaoh 7. The Afterlife Illusions 8. Days of a Burial Mask.

ghUSa – 25 Years Of Death Metal

ghUSa, un nom qui sonne comme Gouda, et une réédition de leurs oeuvres intitulée 25 Years Of Death Metal. Bon, on va pas en faire un fromage, je m'attendais à avoir de quoi m'occuper pendant une paire d'heures, vu qu'on fête ici un quart de siècle. Que nenni. Bien qu'il soit question ici d'un double album, le groupe nous offre 17 morceaux, dont 4 reprises (Benediction, Dismember, Entombed et Grave, de grosses pointures du Death qui ramone). Donner un nom aussi ronflant à ce qui ferait tout juste un gros album si l'on retire les 4 reprises est ma foi un peu regrettable. Mais bon, "la qualité prime sur la quantité", "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras", tous ces proverbes m'ont incité à y jeter une oreille attentive malgré cette première impression négative.

Bon, dans l'ensemble, c'est pas si mal. Le son est un peu dégueu/grésillant, comme je l'aime, le growleur a un beau petit brin de voix, on ressent une petite envie de dodeliner la tête (c'est d'ailleurs ce que je fais en écoutant l'album) et, au final, le boulot est fait. Sans casser une patte à un fromage de Herve non pasteurisé, ghUSa livre une prestation correcte, mais sans plus. Les reprises sont fidèles aux originales (aucune prise de risque, aucune volonté de s'approprier le morceau comme le font d'autres groupes), les compos originales sont plutôt efficaces sans atteindre des sommets… Une question me taraude donc : pourquoi rééditer cet album qui n'a rien de vraiment exceptionnel ? Pourquoi ne pas plutôt promouvoir un nouvel artiste plutôt que de nous rappeler qu'il y a une dizaine d'années, ghUSa a pondu une galette dont la majorité des auditeurs de Metal actuels se cogne ? Oui, je suis dur, mais cette tendance (j'ai même envie de dire "manie") de vouloir faire du neuf avec du vieux me sort par le fion.

J'espère au moins que cette réédition est une façon pour le groupe de se rappeler à notre bon souvenir avant un vrai nouvel album… parce que sinon, cette réédition aura été inutile.

Mister Porn (we want new shit/10)

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Great Dane Records / 2015
Tracklist (xx:xx)
CD1 : Come Sweet Death
1. Casket Garden (reprise de Dismember) 2. No Good For Living 3. Blessed Me (reprise d'Entombed) 4. Genocide 5. Soulles (reprise de Grave)
CD2 : Letter To My Son
1. The Nail 2. Letter To My Son(s) 3. Violation Domain (reprise de Benediction) 4. Nechema (The Jon’s Song) 5. Ponctual Choice 6. The Colour 7. The Wind 8. Silence 9. RU486 (EP 2002)  10. The Warrior (EP 2002) 11. Promo Tape 1994