Quand  on est amené à parler de Heavy Metal traditionnel et de son histoire on en vient immanquablement à évoquer la NWOBHM des 80s et ses fers de lance Iron Maiden ou Manowar mais on oublie bien souvent de parler d’une formation évoluant hors de la scène britannique comme Manilla Road et de son infatigable leader/songwriter/chanteur/compositeur Mark 'The Shark' Shelton ! C’est une sacrée injustice selon votre humble serviteur ! Je fus assez ébranlé de constater que Metalchronique n’y avait accordé aucun article d’ailleurs. C’est chose réparée maintenant ! Surtout quand on constate l’emprise qu’a eu Manilla Road tant par ses lyrics que par sa musique sur tout un tas de courant du Metal tel que le Heavy Metal bien entendu mais aussi le Thrash Metal ou le Doom Metal voire aussi de L’AOR/Hard FM. En effet nombreux sont les artistes qui sont devenu par la suite des acteurs majeur de ces courants du Heavy Metal/ Hard Rock à avoir avoué vouer un culte à la formation de Mark Shelton tels que James Hetfield, Kirk Hammett de Metallica, Dave Mustaine de Megadeth ou des membres de Candlemass pour ne citer qu'eux.


Je ne vais pas vous faire une rétrospective de la carrière de Manilla Road mais je vous invite grandement à aller faire un tour dans leur discographie qui à mon avis est bien fourni et de grande qualité. J’ai toujours un fort penchant pour des albums que j’ai découvert dans les 90s comme Crystal Logic, Open the Gates, The Deluge, Mystification, Atlantis Rising ou le très 70s Mark Of The Beast qui était composé de longues dates puisque dans les placards dès 82 mais qui est sorti qu’en 2002.

 
Je ne décèle aucune faute de goût ! Même le très décrié Progressif et presque FM The Circus Maximus qui ne devait pas sortir sous le nom de Manilla Road à la base vu qu’il s’agissait d’un effort que Mark Shelton dissociait du reste de leur discographie avant de céder à la pression de leur label d’alors. L’incident incita le groupe à faire une pause studio qui dura près de dix ans entre 1992 et 2001. Les productions sorties dans les 2000s et qui marquèrent le retour aux affaires de Mark et sa bande sont elles aussi hautement recommandable. J’ai aussi adoré Playground of the Damned (2011) et Voyager (2008) des albums ou Manilla Road faisait souffler son Heavy Metal aux élans  tantôt Epic et ultra Heavy tantôt Progressif et mélodique aux frontières du FM. Le tout sans chichi avec ce son brut et intemporel qui caractérise Manilla Road et où la dynamique rythmique se fait toujours captivante même dans les instants calmes. J’ai fait l’impasse sur Mysterium sorti en 2013 faute de temps. A noter aussi Hellwell le projet de Mark Shelton Heavy Metal / Doom Metal Progressif (presque Thrash Death par moments) vraiment excellent et très proche de la musique et de l’esprit de Manilla Road (album en streaming intégral sur Bandcamp ici).


Ce nouvel album se présente sous la forme d’un double Cd avec l’album The Blessed Curse sur le premier et After The Muse sur le second cd composé de divers inédits qui sont quasi tous orientés plus acoustique et « tranquillou » que l’album au contenu très Heavy comme nous allons le voir. Le lineup de Manilla Road n’a pas changé depuis 2011 et s’articule autour de Sir Mark Shelton guitares / Chant  et de Bryan "Hellroadie" Patrick au chant avec Josh Castillo à la basse ainsi que le dernier venu le tantaculaire Andreas Neuderth à la batterie. S’il fallait donner deux adjectifs pour qualifier les compositions du Manilla Road ce serait sans conteste : simple et efficace !

 
Si vous avez du mal à cerner le terme Heavy Metal et les concepts rythmique et musicaux qui en découle, l’écoute des brûlots que sont  « Kings of Invention », « Truth in the Ash », « The Dead Still Speak », « Kings of Invention » et sa basse titanesque, « Reign of Dreams », les majestueux mais viriles « Luxiferia's Light » , « The Blessed Curse » ou « Sword of Hate », vous les ferons rentrer dans le crâne à grands coups de riffs, de vrombissements de basse, de roulements de batterie et de solos enlevés. La dualité du chant clair de Mark et celui plus rocailleux et puissant de Bryan fonctionne toujours à merveille !


La face mélodique et progressive de Manilla Road n’est pas en reste puisque elle s’exprime sur une bonne partie de l’album par le biais de Power ballades vraiment bien senties où les guitares acoustiques se font nombreuses tel que le superbe et entêtant « Tomes of Clay » aux leads celtisant et à l’emphase Pagan Metal. D’autre power ballades m’ont énormément plu comme celles plus acoustiques qui composent la quasi-totalité du second Cd ou d’autres tels que « Falling » et la très réussie au progressif 70s « The Muses Kiss » qui clôture le disc1. Le splendide et très épique « All Hallows Eve 2014 » avec ses quinze minutes au compteur vaut son pesant de cacahuètes et m’a remémoré de grand moment de la carrière du groupe !


Bref cet album est un indispensable pour qui ce dit apprécier un tant soit peu le Heavy Metal ! Le vrai ! Celui qui coule dans les veine de ce grand groupe depuis tant d’années et dont la source ne s’est jusqu’à présent jamais tari ! Non Manilla Road n’est pas mort contrairement à bon nombre de ses contemporains ! Gloire à Manilla Road qui toise tout le monde du Heavy Metal avec beaucoup d’aplomb et de majesté !

 
FalculA (8,5/10) 


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Golden Core Records / 2015
Tracklist cd1 The Blessed Curse (47:55) : 1. The Blessed Curse 2. Truth in the Ash 3. Tomes of Clay 4. The Dead Still Speak 5. Falling     6. Kings of Invention 7. Reign of Dreams 8. Luxiferia's Light 9. Sword of Hate 10. The Muses Kiss.
Tracklist cd2  After the Muse (50:36) : 1.    After the Muse 2. Life Goes On 3. All Hallows Eve (1981 Rehearsal) 4. In Search of the Lost Chord 5. Reach 6. All Hallows Eve 2014.