On ne présente plus Leprous ! Une formation norvégienne bien implantée à présent dans le paysage Metal.  Nico avait d’ailleurs chroniqué l’album précédent, le troisième dans la discographie du groupe (chronique ici). Je passe donc les présentations habituelles et tranche dans le vif du sujet de ce nouvel opus qui est sorti le 25 Mai dernier pour l’Europe et le 2 Juin chez nos voisins d’outre Atlantique. Comme à leur habitude nos norvégiens nous gratifient d’une nouvelle offrande tous les deux ans, et comme c’était également le cas pour Coal (2013) The Congregation nous frappe avant même son écoute par son artwork très dark mais d’une classe flamboyante. Il s’agit d’une illustration d’un artiste français Nihil  (http://www.nihil.fr/) dont je vous invite à explorer les saisissantes illustrations ! Ce visuel nous met instantanément dans l’ambiance de l’album qui est très sombre par les thèmes qu’il aborde. Une thématique présente sur chaque morceau composant ce quatrième ouvrage est très bien illustrée par son titre. En effet The Congregation traite du suivisme aveuglé d’un leader ou d’une croyance par un groupe de personnes. Les sujets évoquent aussi bien  la politique que la religion dans nos sociétés modernes : tout un programme qui a de quoi vous glacer le sang.

 

Vous allez me dire : «  et la musique là dedans ? ». On y vient ! Le traitement sonore est comme par le passé excellent. La section Metal (basse, batterie, guitares) s’est faite en Suède au Fascination Street / Ghostward Studios par David Castillo qui a bossé notamment avec  Katatonia et Opeth. Le chant quant à lui a été enregistré en Norvège par Heidi Solberg Tveitan et Vegard Tveitan aux Mnemosyne Studios, le tout ayant été confié pour le mixage comme par le passé à Jens Bogren au Fascination Street Studios (Opeth, Symphony X, Kreator).

 

Dans la continuité de Coal cet album développe un peu plus l’identité musicale atypique que Leprous s’est forgé par le passé à savoir une mixture de Metal Progressif qui privilégie l’ambiance et le feeling à la technique démonstrative et de Pop Rock lumineuse qui évoque souvent une approche semblable à ce qui ce faisait dans la Newwave des 80s, le tout avec quelques passages plus extrêmes. Des compositions toujours axées sur la rythmique et les ambiances on peut quand même noter une légère différence par rapports aux précédents efforts : certaine d'entre elles  sont plus directes et gagnent en puissance et efficacité. C’est indéniable sur des morceaux comme « The Price » ou « Triumphant » mais il y en a beaucoup sur l’album qui gagne en accroche  tout en gardant ce truc magique et hypnotique. Il faut aussi le dire The Congregation dégage une couleur plus Electro sur la totalité de l’album et pour les amoureux de guitare sachez qu’il y a vraiment très peu de lead guitare et pas de solo du tout. Un fait assez rare dans le Metal Progressif pour être signalé ! Moi j'adore l'exercice de style ! 


 
La prouesse vocale du chanteur / claviériste Einar Solberg est une nouvelle fois remarquablement poignante et suave même sur des parties de chant plus extrêmes et proches du deathgrowl comme sur « Rewind » ou « Slave ». Les chœurs des autres membres du groupe sont tout aussi important dans la musique de Leprous que le chant principal, ils sont d’ailleurs récurrents et bien mis en avant dans le mix final. Ils ne font pas juste de la figuration comme chez tant d’autres formations.

 

Leprous continue son petit bonhomme de chemin en cultivant le génie de sa musique atypique. Je ne vois absolument rien à redire au contenu de ce dernier disque et pourtant j’ai cherché ! Une musique et un propos fort, sombre mais lumineux dans sa forme et qui peut séduire un publique très large. Je salue la qualité de The Congregation qui à mon humble avis en fera un disque marquant de cette année  2015 !

 

FalculA 9/10


Facebook Officiel


Inside Out / 2015
Tracklist (01:05:36) : 1. The Price 2. Third Law 3. Rewind 4. The Flood 5. Triumphant 6. Within My Fence 7. Red 8. Slave 9. Moon 10. Down 11. Lower.