oshy_24082015_ElyosPas sûr que beaucoup d’entre connaissent les parisiens d’ELYOSE à travers leurs albums alors que vous les avez sans doute déjà croisé sur scène tant ces derniers ont su provoquer le destin pour intelligemment se positionner et ainsi profiter de toutes les opportunités qui se présentaient à eux pour jouer un peu partout sur les routes de Navarre et aux quatre coins de l’Europe. Que ce soit d’abord en première partie d’artiste prestigieux comme THERION ou TARJA ou en tant que tête d’affiche, ils ont su capitaliser à partir de chacune de ces expériences pour gagner encore en maturité et en efficacité. Dès le début assez difficile à classer, à la frontière entre différents courant, rock, métal et électro, ELYOSE a déjà publié une première démo six titres en 2009 puis un premier album, Théogyne en mars 2012. Après différents changements de personnel et l’arrivée d’un nouveau guitariste, le trio poursuit sa route et affine encore et toujours son identité musicale à travers ce deuxième album, Ipso Facto.

Classé par commodité sous l’étiquette électro-métal, ELYOSE entame, après une courte intro instrumentale, cet album tambour battant via un « Femme de verre » agressif, bourré d’énergie et rapide. Tout cela n’empêche une approche résolument tournée vers la mélodie et le refrain accrocheuse. Le chant aigu et fluide, parfois tantôt rock, tantôt lyrique, de Justine Daaé vient apporter un contrepoint intéressant et garanti l’équilibre. Les influences résolument métal et les sonorités électro se mêlent harmonieusement au lieu de s’affronter et le résultat s’avère assez convaincant. Les plus chagrins risquent de froncer les sourcils devant cette débauche de nappes de claviers, de rythmes et de boucles et pourtant la mayonnaise prend plutôt bien. Les chansons sont courtes et directes et ne perdent pas de temps à prendre de multiples chemins de traverse. Les structures sont assez classiques et cherchent à capter immédiatement l’attention et l’adhésion de l’auditeur. Avec ELYOSE ça passe ou ça casse, ou vous serez déjà en partie charmé dès la première écoute ou vous resterez désespérément de marbre face à cet album. Par rapport à Théogyne, le trio a monté d’un cran le niveau d’agressivité et fait la part belle aux guitares de Marc De Lajoncquière et à la basse ronflante Ghislain Henry, réduisant d’autant l’ampleur des parties électro. Cette évolution se fait éclatante sur « Plus qu’humain » un titre puissant et résolument métal qui voit Daaé partagé le micro avec Florent Jannier d’ARKAN. Ce dernier utilise un chant growlé qui insuffle une touche d’agressivité supplémentaire et contraste d’autant plus avec le timbre de la chanteuse. L’effet Belle et la Bête joue à fond et s’avère diablement efficace. La meilleure chanson de ce disque, sans discussion.

Avec Ipso Facto, ELYOSE reprend les choses là où ils les avaient laissées avec Théogyne, affinant encore leur son et prenant une orientation résolument plus métal. Cette évolution s’avère salvatrice tant le groupe décuple ainsi sa force de frappe et son empreinte sur l’auditeur. Cet essai cyber métal n’est pas sans rappeler la démarche des Suisses de SYBREED. Les parisiens défrichent là une jolie perspective d’évolution, à eux de décider s’ils vont poursuivre dans cette voie. Ipso facto s’impose comme une évidence…

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction / 2015
Tracklist (47:41 mn) 01. Fragrances 02. Femme De Verre 03. De Guerre Lasse 04. L'Animal-aimé 05. Plus qu'Humain feat. Florent Jannier (Arkan) 06. Chronocide 07. Mon Charme 08. Rédemption 09. Pour Un Écu 10. Droit Dans Les Yeux 11. Contretemps