Skinless, encore un de ces noms qui fleurent bon la “bonne vieille époque”, une de ces formations qui avaient tout doucement disparu après un dernier album qui m’avait laissé une excellente impression. Et, comme beaucoup (trop) de groupes, l’annonce du retour, d’abord en live dans quelques festivals triés sur le volet, et maintenant avec un nouvel album. Vous connaissez à me connaître, je ne saute pas de joie à l’idée de me farcir un énième comeback moisi. J’ai déjà eu suffisamment de déceptions.

Bon, on ne va pas traîner : Only The Ruthless Remain n’est pas la déception que je craignais. Mais Only The Ruthless Remain n’est pas non plus l’éclatante réussite que j’espérais secrètement. À l’instar du dernier bébé d’At The Gates, cette nouvelle offrande de Skinless est simplement bon. Malgré les années d’absence, le groupe n’a pas perdu de sa force de frappe et assène 7 morceaux d’un Death Metal qui fleure bon la brutalité. Le riff casse des nuques, la section rythmique cogne sans relâche (on regrettera juste, comme sur tout bon album de brutal qui se respecte, une basse trop en retrait) et le beugleur de service officie dans le registre ours en rut que tout fan qui se respecte affectionne tant. C’est plutôt bateau. Je réécoutais récemment Dechristianize de Vital Remains, dans un petit accès de nostalgie, et Skinless fait plutôt pâle figure en matière de songwriting et de complexité face à un Vital Remains qui sait se montrer audacieux sans pour autant en perdre en brutalité. Skinless, lui, perd justement de son efficacité quand il s’écarte du registre bourrin. Vous me direz que je fais une fixette sur Vital Remains, mais les passages en lead guitar ou les soli sur Dechristianize, sils ne sont pas brutaux, parviennent à poser une atmosphère sinistre. C’est Skinless, ça tombe à plat.

Au final, mis à part quelques petits coups de mou, Skinless s’en sort plutôt pas mal. Mais comment le noter ? Je ne peux pas faire abstraction des précédents efforts du groupe. Only The Ruthless Remain a beau être correct, sa place dans mon classement de mes albums favoris de Skinless m’incite (m’oblige ?) à être sévère. Sur Trample The Weak, Hurdle The Dead, Skinless me faisait vibrer. Ici, j’ai un album qui fait passer le temps avec une efficacité certaine, mais sans qu’un lien affectif ne se crée. Je ne ressens pas de vrai plaisir à l’écouter. Dommage.

Mister Brute Force (6,5/10)

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Relapse Records / 2015
Tracklist (35:39) 1. Serpenticide 2. Only the Ruthless Remain 3. Skinless 4. Flamethrower 5. The Beast Smells Blood 6. Funeral Curse 7. Barbaric Proclivity