Je souhaite présenter toutes mes excuses auprès de Kaotoxine Records, du groupe ainsi que de la rédaction car cela fait maintenant un bon moment que nous avons reçu Deadly Scenes et de par ma faute nous le traitons que maintenant. Je vais tenter de m’expliquer sur les raisons qui ont fait que cette chronique arrive si tardivement. Comme vous le devinez très certainement mon avis en ce qui concerne ce dernier album est assez mitigé et j’ai préféré laisser mijoter un certain temps avant de me lancer dans une chronique dont je n’aurais pas été entièrement satisfait ou qui aurait été tronquée. Je prends l’exercice qui consiste à chroniquer un album quelque qu’il soit très au sérieux et ai toujours privilégié l’écoute et l’analyse approfondie sur le long terme. C’est d’ailleurs un dogme chez moi qui peut bien souvent et c’est ici le cas, se heurter à la réalité de l’effervescence de l’univers musical dans son ensemble. En effet il devient de plus en plus difficile de se poser et de prendre son temps, je m’en pique de le savoir depuis que j’écris ici. Il faut coller à tout prix au timing des labels si on veut avoir de la crédibilité ainsi que leurs attentions. J’ai du mal avec cet état de fait et je déplore certaines situations qu’il occasionne. Comme certaines choses que je n’arrivais pas forcément à expliquer me chiffonnaient, j’ai décidé de prendre sur moi et ai donc pris tout mon temps !


L’impression que Deadly Scene m’a laissée lors de la première écoute fut assez bonne. Il faut dire que pour ce qui est de la forme 6h33 a soigné son propos jusque dans le moindre détail ! L’artwork est absolument somptueux tout comme le traitement du son et ce de la prise jusqu’au mixage : tout ici est très impressionnant ! Quand en plus on sait que nous avons à faire à du total Do It Yourself on ne peut qu’applaudir la prouesse ! Les arrangements sont à se taper les couilles au plafond ! Sérieusement le rendu est bluffant et je vous encourage à lire l’excellente interview réalisée par notre superman/chroniqueur Oshyrya (interview ici) qui je pense sera un très bon complément à cette modeste chronique.


J’ai aussi beaucoup apprécié le travail d’arrangements sur tous les vocaux de l’album. Deadly Scenes est assez exceptionnel dans ce domaine-là aussi !  Que ce soit le gospel de la première plage  « Hellalujah » ou les chœurs et interventions de chants féminins sur « I'm a Nerd » tous les titres de l'album sont enlevés et hauts en couleurs dans ce domaine. On sent d'ailleurs que certains morceaux vont faire un malheur sur scène : ils sont directs, très dépouillés et diablement exécutés. Là encore la technique individuelle de tous les musiciens ainsi que la belle prestation de Rorschach qui réalisait son baptême de l’air pour 6h33 en succédant à Arno Strobl, est très convaincante. Quand on connait la réputation de tueurs que le groupe s’est taillé ces dernières années, ça laisse présager de très bons spectacles et surtout une ambiance de feu !


Pour ce qui est des choses qui m’ont chiffonné après deux mois d’écoutes régulières, je vais tenter de les expliquer dans ces derniers paragraphes. Deadly Scenes est arrivé à la rédaction avec deux autres productions : le World Metal. Kosmopolis Sud de Solefald (chronique ici) et Enter the Playground de Human Vacuum (chronique ici). Avec le recul je peux dire tranquillement que 6h33 malgré toutes les qualités que j’ai mentionnées plus haut, ne possède pas encore ce que ces deux autres groupes ont et qui fait toute la différence en étant la force de leurs musiques.  A savoir : un fil conducteur et une identité propre.

 
Je vais peut-être paraître dur mais je vais faire simple et direct : comme je l’ai expliqué assez clairement dans les deux chroniques respectives de Solefald et Human Vacuum : le Nawak Metal ou Fusion Metal est un exercice périlleux. 6h33 vire trop souvent dans le vulgaire mimétisme d’autres groupes références du genre et on a souvent l’impression lorsque l’on écoute sa musique qu’il se contente de combler/remplir en multipliant les clins d’œil très/trop poussés à des groupes comme Faith No More, Franck Zappa, Magma, Mr. Bungle, Stolen Babies, Diablo Swing Orchestra ou Carnival in Coal. Ce sentiment est trop prégnant à l’écoute de Deadly Scenes et il ne lâche pas l’auditeur en venant tout gâcher ! A plusieurs reprises j’ai laissé tomber l’écoute de l’album pour aller écouter les originaux ! Ça peut peut-être faire illusion chez le publique de jeunes metalheads mais le baroudeur ne s’y trompera point ! Je pense aussi que le fait que Nico ne délègue pas ou peu la composition à ses camarades peut expliquer ce malaise (cf interview).


Je tenais à le dire sans faire de pirouettes car mon reproche se veut constructif et surtout bien veillant. Le groupe gagnerait en stature et en assise si il cassait ce ressort assez fumiste à l’avenir.  C’est un jugement dur de ma part mais il est sincère et partagé par d’autres que ma modeste personne. C’est d’ailleurs ce qui m’a encouragé à en parler ici. Je pense que le groupe aurait tout intérêt à creuser la question s’il ne veut pas finir dans les oubliettes du Metal Fusion car pour ma part, la prochaine fois risque d’être sans moi s’il n’y a pas de remise en question de ce côté là ! C’est vraiment dommage car 6h33 possède un potentiel de malade et il pourrait sans problème jouer des coudes à l’international. A bon entendeur !


FalculA (premier effet Kiss Cool 8,5/10 deuxième effet Kiss Cool 6,5/20)

 
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Kaotoxin Records / 2015 
Tracklist (54:15) 01. Hellalujah 02. Ego Fandango 03. The Walking Fed 04. I'm a Nerd 05. Modus Operandi 06. Black Widow 07. Last bullet for a gold rattle 08. Lazy boy 09. Deadly scenes

https://www.youtube.com/watch?v=UQR7CwV5WqU