oshy_30012016_Dar_MooDepuis ses débuts, les espagnols de DARK MOOR auront fait bien du chemin. L’ersatz de RHAPSODY OF FIRE avec à sa tête Elisa Martin, malgré leur qualité indéniable pour les fans d’orchestrations et de guimauve (dont fait partie votre serviteur), est bien loin maintenant. DARK MOOR ressemble beaucoup aux italiens de SECRET SPHERE avec, à un moment donné, une volonté farouche de sortir du moule écrasant et de l’étiquette peu flatteuse de simples copieurs. Depuis bien des années maintenant, le groupe s’est recentré vers un métal progressif moins touffu mais pas moins mélodique et agréable.

Enfin pour être honnête, cela dépend beaucoup des cuvées. Autant Ancestral Romance (2010) avait su faire son petit effet, autant Ars Musica (2013 chroniques ici) avait déçu. Project X offre deux alternatives, confirmer ce moins bien ou immédiatement corriger le tir. Les étiquettes ont la vie dure et comme Turilli à son époque, DARK MOOR inaugure ici une nouvelle ère, laissant derrière eux la fantasy pour des thématiques science-fiction. « Abduction » ouvre les débats et reste très sage, montrant un groupe appliqué dans son métal mélodique. Il est plaisant de retrouver Alfred Romero et sa voix si caractéristique derrière le micro. Les choses se corsent par le suite avec un « Beyond the Stars » beaucoup plus léger et manquant sensiblement de caractère. Les chœurs sont nombreux et ne manquent pas d’évoquer QUEEN. Le propos s’est très largement adouci et nous ne sommes alors pas loin d’un hard rock FM où le côté mélodique et accessible prend le pas sur le reste. Face aux envolées et aux puissantes calvacade du passé, cette orientation déçoit franchement. Les espagnols remettent un peu le pied sur l’accélérateur avec « Conspiracy Revealed » avant que le soufflé ne retombe encore une fois avec un « I Want to Believe » écoeurant de guimauve. Et le même schéma se répète encore et encore tout au long de l’album. Les titres forts, accrocheurs et ambitieux sont portés disparus et Project X finit par laisser une impression tiède et sans âme.

Avec la présence de Luigi Stefanini (RHAPSODY OF FIRE, LABYRINTH…) aux manettes et une pochette signée Gyula Havancsák (STRATOVARIUS, GRAVE DIGGER), DARK MOOR avait en main quelques arguments pour nous plaire. Malheureusement, l’orientation engagée sur Ars Musica se voit ici confortée. Comme le disait Einstein : « La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent ». Les espagnols se perdent et ratent une nouvelle fois la cible.

Oshyrya (5,5/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Scarlet Records / 2015

Tracklist (47:23 mn) 01. November 3023 02. Abduction 03. Beyond the Stars 04. Conspiracy Revealed 05. I Want to Believe 06. Bon Voyage 07. The Existence 08. Imperial Earth 09. Gabriel 10. There’s Something in the Skies