oshy_30012016_SadiAvoir le statut de groupe culte s’avère souvent être une arme à double tranchant qui mêle une grosse dose de nostalgie pour les artistes par rapport à leur jeunesse et leur créativité d’antan et pour l’auditeur. Ce dernier établit forcément une connexion entre les albums devenus des incontournables et ses bons souvenirs de l’époque.

Et SADIST mérite-t-il un tel qualificatif ? Culte pourquoi ? Oui bien sûr ils peuvent afficher une respectable carrière et leur démarche musicale est assez originale mais pas sûr que cela suffise. En vingt-cing années de carrière (dont un hiatus de cinq années au début des années 2000 ok) Hyaena n’est que leur septième album. Les italiens conservent cette patte et cette identité si particulière. Ils distillent un Death Métal assez étrange avec ses touches progressives, jazzy et ethniques. Ce mélange des genres surprend au premier abord avant de séduire ou de rebuter. Ainsi, « The Lonely Mountain » qui ouvre le bal se présente comme une chanson classique, entre thrash et heavy métal relativement accessible. Trevor Nadir, derrière le micro, n’offre pas une prestation exceptionnelle mais cela reste dans la moyenne. Et puis d’un coup, après quatre minutes, l’ambiance change du tout au tout et le groupe se fait un petit délire jazzy à la guitare sèche. Oui cela interroge, c’est amusant, presque incongru mais sans que cela apporte une valeur ajoutée délirante. La touche Death reste franchement légère en dehors du chant hurlé. Avec « Bouki » nous sommes même carrément dans du rock prog sans éléments extrêmes. Même chose pour « Gadawan Kura », un titre instrumental très marqué musique ethnique.

Cette oscillation sans cesse entre différents styles constitue la marque de fabrique de SADIST mais cela ne conviendra pas à tout le monde. Tout comme la pochette de ce disque, vous adorerez ou vous détesterez ce mélange des genres, cette hétérogénéité intrinsèque. Il faut bien reconnaître que Hyaena s’apparente souvent à un patchwork difficile à digérer, avec un fil conducteur mélodique ténu ou absent. L’expérimentation peut avoir du bon mais le risque est de perdre beaucoup d’auditeur au passage. L’écoute vaut le coup mais pas sûr que vous serez nombreux à y revenir.

Oshyrya (06/10)

 

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Scarlet Records / 2015

Tracklist (46:23 mn) 01. The Lonely Mountain 02. Pachycrocuta 03. Bouki 04. The Devil Riding the Evil Steed 05. Scavenger and Thief 06. Gadawan Kura 07. Eternal Enemies 08. African Devourers 09. Scratcing Rocks 10. Genital Mask