Archive for février, 2016

Spektr – The Art To Disappear

« …Soit on n'arrive pas du tout à rentrer dans Near Death Experience (et c'est vite arrivé, essayer par exemple de l'écouter un dimanche matin au petit déjeuner) et on ne le réécoute jamais. Pourquoi s'infliger une telle souffrance ? Soit on rentre dedans et on considère Spektr comme des génies… ». C’est également ce que je pense de la musique de Spektr et je trouve que cette formule de notre bien vénéré guide Hamster Forever (NDH : c'est une chronique de Yath que j'ai exhumée, je rends à César ce qui lui appartient) est parfaite en guise d’introduction à la chronique de leur dernier album The Art To Disappear. On peut dire que Spektr est plutôt du genre à avoir bonne presse chez nous autres chroniqueurs de Metalchroniques ! En effet cette formation française déjà bien établie puisque en activité depuis 2000, ne comptabilise pas moins de quatre albums ainsi qu’un EP. Vous pouvez retrouver nos chroniques de Near Death Experience (2006) ici, du EP Mescalyne (2007) ici et de Cypher (2013) là.

Après être passé respectivement par Candlelight Records et Debemur Morti, Spektr a décidé de traîner ses guêtres chez Agonia Records (site ici) depuis la sortie de leur précédent album Cypher. Un album qui s’était fait remarqué puisque Spektr y développait sa musique avec une approche totalement instrumentale, ce qui divergeait de ces productions précédentes où le chant était plus ou moins mis en avant selon les compositions. C’est donc dans la continuité de Cypher que The Art To Disappear s’inscrit que se soit en termes de démarche artistique et de support. Le duo affectionne toujours les bruits Noise et les boucles aux atmosphères Ambient et expérimentales qui viennent s’intercaler voire carrément se juxtaposer à des tournures  Metal toujours au groove étrange et jazzy ainsi qu’à d’autres plus frontales et Black Metal. Le dernier morceau « The Art To Disappear » est une folie vénéneuse de 10 minutes distillant des effluves jazzy (mon dieu cette batterie tout du long est un délice de force tranquille qui n’oublie pas de blaster quand il le faut !), Trip-hop et Black Metal. Les temps contretemps s’y multiplient avec science et savoir faire !  

Une chose a changé cependant, il s’agit de la production ! En effet elle se montre moins feutrée que par le passé et beaucoup plus saillante. Cela a pour principal effet de rendre la musique du groupe moins spatiale donc beaucoup plus terrestre mais également plus organique même si des zones de errances subsistent (ambient, noise, trip-hop ou industriel). On s’en rend très vite compte lors de l’évolution au sein de cet opus et ce dès l’entame de la seconde plage « Through The Darkness Of Future Past » avec son bourdonnement de basse et ses guitares tranchantes mais grasses. La batterie aussi participe à cet effet de pesanteur et leste la mécanique infernale de Spektr par le bas ! Le tout est frontal, gras mais tranchant !  J’ai toujours trouvé le propos de Spektr très en verve et il en va de même sur ce skeud et là mes amis cette nouvelle parure lui va à merveille ! C’est bien simple : ils réussissent à faire vibrer leur corde Black Metal avec un sacré panache ! Quand « From The Terrifying To The Fascinating » avec ses Blastbeat appuyés de redoutables guitares rythmiques survient, la mécanique de Spektr prend la forme d’une moissonneuse batteuse venant vous briser le cou et les genoux dans un même mouvement !

Un album qui s’écoute d’un trait comme si chacun de ses morceaux étaient liés les uns aux autres. Alternant soufflantes, transes en suspension, cavalcades de polyrythmiques et syncopes ! En y réfléchissant mieux l’artwork d’un blanc lumineux aurait du me mettre la puce à l’oreille puisque il prend le contrepied de ceux illustrant les opus précédents ! Je résume donc pour en revenir à la citation de Hamster en préambule : si vous étiez par le passé indifférant à la musique de Spektr, il est fort probable que vous ne soyez toujours pas réceptif à la musique exposée sur The Art To Disappear. Cependant malgré son aspect versatile et expérimental aucune longueur ou lourdeur ne vient pointer le bout de son  nez et c’est ce qui en fait un album assez ultime en fait ! Même si le groupe reste fidèle à ses principes, ils les abordent d’une manière encore jamais exposée et je vous conseillerai tout de même d’y accorder de l’attention sous peine de louper quelque chose d’unique et de brillant ! Quant aux autres comme les aficionados de Spektr (oui il y en a j’en suis) jetez vous dessus si ce n’est pas déjà fait ! Pour ce qui est des néophytes, ce sera à vos risques et périls ! 

FalculA (9/10) 


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Tracklist (39:19) : 01.  Again 02.  Through The Darkness Of Future Past 03.  Kill Again 04.  From The Terrifying To The Fascinating 05.  That Day Will Definitely Come 06.  Soror Mystica 07.  Your Flesh Is A Relic 08.  The Only One Here 09.  The Art To Disappear.

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01. Pour quelqu’un qui découvrirait le groupe avec ce nouvel album, que pouvez-vous nous dire vous concernant ?

Quelqu’un qui nous découvrait à travers Existence In Revelation serait vraiment exposé à nos parts les plus laides. Tout ce que tu entends sur cet album correspond aux choses que lesquelles bloquent nos esprits, au quotidien et à propos desquelles tu n’entends jamais parler dans une conversation normale. Cela va montrer à nos auditeurs le silence dans lequel nous nous retrouvons bloqué quand nous nous retrouvons seuls avec nous-mêmes après être sorti en public. Ce disque va démontrer aux gens que nous sommes des mecs qui aiment passer beaucoup de temps solitaire pour comprendre nos agressions et démons avant d’aller aveuglement jouer pour les gens.

 

02. Si vous deviez résumer le groupe en trois mots, quels serait-ils et pourquoi ?

Silencieux, Affamé et Viscéral.

Ce qui est si lourd, à propos de ce groupe, reste que tu es assailli par tellement de bruit et puis ensuite le silence après les chansons maintient l’humeur sur sa lancée. Nous, quand nous sommes silencieux, cela s’avère aussi important que tout la colère et toute l’intensité. Affamé est aussi un autre bon mot, car nous pensons toujours à l’horizon de plusieurs albums en avance. Nous avons beaucoup trop faim pour rester rassasié avec une seule chose pendant trop longtemps. Enfin viscéral est une bonne façon de résumé le groupe car tout ce que nous faisons parlent des sentiments issus des tripes. Toute la musique ne serait rien sans une émotion, brute et réelle derrière elle.

 

03. Quelle était votre idée, votre ambition au moment d’entamer le travail sur votre nouvel album ?

Notre plus grande ambition derrière ce disque était d’échapper à être DISFIGURED DEAD. C’était le premier nom de NILEXISTENCE et cela avait beaucoup plus à voir avec la brutalité, une sorte de mentalité death metal old-school. Avec le début du travail de composition de ce nouvel album, nous voulions être sûrs que les gens comprendraient que nous sommes bien plus que des blast beats, du sang et des tripes et qu’il y a une grande intelligence et une extrême musicalité dans ce groupe.

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04. Que peux-tu nous dire de la composition et de l’enregistrement de cet album ?

L’écriture et l’enregistrement de cet album a pris pas mal de temps et même après sa finalisation, beaucoup de réflexion autour de moment où nous voulions qu’il voit la lumière. Le plus grand emportement qui a émergé du processus d’enregistrement en particulier a été d’être poussé à être de meilleurs musiciens que jamais auparavant et que chaque albums futurs allait nous permettre de repousser les limites de la composition des chansons.

 

05. Quels sont vos attentes et vos espoirs pour le groupe ?

Notre plus grand espoir avec ce groupe est de pouvoir se produire devant des gens et leur montrer à quel point notre musique peut être puissante sur scène. Nous voulons que tous puissent avoir de nombreuses opportunités de ressentir le désespoir et la frustration que nous avons ressenti lors de ce processus, en réalisant ce que cette musique signifiait vraiment pour nous. Nous espérons pouvoir nous assurer de ne pas composer encore et encore le même album et que nous gagnerons des fans qui nous soutiendront pour être encore plus honnêtes avec nos compositions avec le temps.

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Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

Difficile de choisir un titre favori. Tout a sa propre touche et les gens cherchent des choses différentes selon les moment. NILE reste mon groupe préféré, ils ont eu un énorme impact sur mon jeu ces dernières années. Mais j’aime aussi beaucoup BEHEMOTH, HATE ETERNAL, MESHUGGAH, HATE, DECAPITATED.

 

02. Premier album acheté ?

Et bien, le premier veritable album que j’ai acheté, à l'époque au collège, était DMX avec Flesh on my flesh, Blood of my blood. Puis ce fut SLAYER avec Reign in Blood et le premier SLIPKNOT

 

03. Dernier album acheté ?

En fait j’achète des cds plusieur fois par semaine et je possède une grosse collection, entre 3 à 4000 cds. Ce soir même, j’ai acheté les nouveaux ROTTING CHRIST et AFTER DE BURIAL.

 

04. D’où est venue l’étincelle qui t’as donné envie de devenir musicien ?

J’ai eu envie de jouer de la batterie aussi loin que je me souvienne. J’ai demandé à avoir un kit de batterie depuis l’âge de cinq ans mais j’ai eu tout l’équipement seulement vers l’âge de treize ans. Je ne suis pas sûr de savoir qu’elle a été le premier élément déclencheur mais j’ai toujours aimé l’instrument et son potentiel. Je suis motivé chaque jour par les musiciens fabuleux que je vois et que j’écoute chaque jour.

 

Tous nos remerciements à NILEXISTENCE et Scott de CLAWHAMMER PR

 

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The New Black – A Monster’s life

tnb-monsterslifeL'enfer du rock est pavé de bonnes intentions, les allemands de The New Black n'en manquent pas, et du côté du savoir faire, on ne pourra pas leur reprocher de s'y prendre comme des manches.  On pourra également saluer une fois encore un line up toujours stable. Sans oublier un acharnement méthodique a sortir avec une régularité de métronome leurs albums, 4 sorties en 7 ans, on peut leur donner le prix de la régularité. Côté son ils ont fait de nouveau appel au producteur Jacob Hansen pour faire claquer leurs compos.

Mais au delà de ces aspects, il y a un malaise avec ce groupe. The New Black est inodore, incolore et sans saveur. Du Rock propre et transparent pour belle mère, du genre à vomir sur le tapis, à le nettoyer pour le rendre comme neuf sorti d'usine et à envoyer une lettre d'excuse en prime. Du rock sans gras, ni sueur, ni bière, sans l'once d'un poil de rage à l'horizon.  L'absence d'originalité saute aux conduits auditits, mais elle a un mérite. L'album est vite écouté, et vite oublié. On dirait du très lointain Soundgarden formaté pour la radio, ou parfois quand le groupe tente de gonfler les muscles du rocktallica pour supermarché. Bien sûr un titre comme " Long Time Coming " n'est pas désagréable, mais il ne laisse aucun empreinte tangible après l'écoute. Tout est lisse, bien trop fade pour susciter l'envie, on peut tapoter du pied au croisement d'une rythmique un poil plus mouvementée, mais pas plus. Une formule un tantinet limitée, à l'image d'un vocaliste Fludid qui se cantonne au même registre. Linéaire en dépit des efforts de ses collègues pour varier le propos.  Si vous avez porté aux nues les albums précedents, jetez vous dessus, et jetez vous d'une falaise ensuite. Les autres ? Ne perdez pas votre temps.

Hamster (04/10)

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AFM records / 2016

01. Long Time Coming, 02. Blockbuster Life, 03. With A Grin, 04. Send In The Clowns, 05. Dead In The Water, 06. Buddha Belly, 07. The Beer Of No Return, 08. A Pill Named Ting, 09. Better, 10. That’s Your Poison, Not Mine