Archive for mai, 2016

driveshesaid-pedaltothemetalLa météo est exécrable alors que le climat social est pour le moins tendu… Trump vient de remporter la primaire républicaine et Hillary Clinton celle démocrates américains. L'ambiance n'est pas particulièrement à la réjouissance donc. Et au milieu de tout cela sort une anomalie : le nouvel album des increvables Drive She Said, trente ans après le premier essai. Mark Mangold (clavier et compositeur) est décidemment obstiné : son groupe n'a jamais franchement percé et c'est qu'en tant que compositeur extérieur pour des célébrités qu'il garantit ses revenus et une certaine réputation dans le milieu. Pourtant il donne un successeur à Real Live (2003) douze après ce dernier disque.

On imagine que c'est sans trop grande pression que Mangold a composé et enregistré avec son acolyte Al Fritsch (chant, guitare) ce Pedal To Metal totalement anachronique. Voici là de l'AOR telle qu'on l'a faisait sans sourciller au beau milieu des années 80. Tout est là : claviers clinquants et très en avant, guitares tranchantes mais avec modération et gros refrains fédérateurs. L'ensemble n'est pas mou du genou malgré l'aspect très abordable de la musique présentée.

Il est même franchement bon dans la première partie du disque avec quelque hymnes dans le genre qui s'avèrent très efficace pour redonner un peu de joie de vivre dans notre actualité bien sombre : « Touch », « Love Will Win In The End » et ses gros chœurs… c'est très réussi. On remarquera la bonne prestation d'Al Fritsch qui conserve sa voix malgré les années. Il est d'ailleurs parfois épaulé par des invités de luxe (Ted Poley, Goran Edman…). Certes l'ensemble est parfois extrêmement daté, à l'image des claviers ouvrant « Rain Of Fire », mais s'écoute très plaisamment. Et on appréciera d'entendre Fiona en duo sur « In Your Arms », une Fiona qu'on avait presque oubliée depuis ses disques solos. 

Malheureusement l'éclaircie n'est pas totalement là, la faute à une fin de disque proprement catastrophique : « I'm The Nyte » et « Lost In You » sont des titres rock-pop-électro totalement décalés (et ratés) par rapport à l'ensemble. On se demande pourquoi Mangold a-t-il absolument tenu à les mettre là… Et il aurait peu éviter de caser une interminable ballade pour clore le disque comme «  All I Wanna Do ». Cette fin de disque donne, au final, une très mauvaise à un Pedal To The Metal pourtant globalement réussi. C'est bien dommage.

Baptiste (7/10)

 

Frontiers / 2016

Tracklist : 1. Touch  2. Pedal To The Metal 3. In 'R Blood 4. Said It All 5. Writing On The Wall 6. Rainbows And Hurricanes 7. Love Will Win In The End 8. Rain Of Fire 9. In Your Arms 10. I'm The Nyte 11. Lost In You 12. All I Wanna Do

oshy_29052016_rahpsoldConséquence de la mondialisation, ouverture d’esprit plus large, des raisons plus ou moins sérieuses peuvent expliquer que, désormais, la barrière de la langue semble avoir explosée devant la richesse de l’offre. Tout un chacun, et particulièrement dans le métal, écoute des groupes chantant en suédois, en russe, en japonais ou en français sans que cela ne gêne vraiment. Et non je ne parle pas de l'Eurovision. La primauté quasi absolue de la langue anglaise pour pouvoir connaître un petit succès commercialement parlant a vécu. Nos candidats du jour sont bretons et fiers de l’être. Particulièrement énervés, ils s’engagent et contestent dans leur langue sous la forme d’un rock rap sans concession.

Le quintet semble en avoir gros sur le cœur et ne se prive pas pour le dire (enfin si et seulement si vous comprenez le Breton). Quelques riffs de guitares bien sentis mènent les débats, bien soutenus par le son de l’accordéon, de la basse et de la batterie qui fixent les rythmes et battent la mesure. Sur ces fondations, Youn Roue prend le micro et déploie son message avec un phrasé et une scansion assez spécifique, plus proche du rap que du rock pur et dur. L’accordéon est omniprésent et donne un petit côté folk à l’ensemble. En général, les titres se veulent directs et finalement assez simples dans leur approche (« Ar Chelenner »), on croirait entendre alors un RAGE AGAINST THE MACHINE version bretonne. Mais autant les américains ont réussi à tous nous scotcher avec des brûlots imparables autant ce disque devient rapidement lassant. RHAPSOLDYA a des nombreux messages à faire passer et mais le groupe s’est perdu en privilégiant le chant à la musique. Et comme votre serviteur ne parle malheureusement pas breton, le groupe rate sa cible et conteste dans le vide. Je les crois sur parole quand ils expliquent sur Facebook que « Les paroles agressent les détenteurs de la Toute-Puissance situés à la tête de l’Etat, dans les Médias, L’industrie, L’Education. Leur but serait de sauver la plus petite once d’Humanité qui reste dans ce monde amer et insipide » mais cela risque de passer à des kilomètres de la tête de bien des auditeurs. Au niveau musical, le compte n’y est pas, les chansons s’avèrent soient trop basiques, uniquement portées par le chant, soit les mélodies peinent à susciter un quelconque intérêt chez l’auditeur.

Ce disque s’avère plus d’actualité que jamais avec les contestations en cours dans l’hexagone. Autant sur scène, RAHPSOLDYA doit dégager, à n’en pas douter, une belle énergie communicative, autant sur disque l’ennui pointe son nez à vitesse grand V. « Nààgschte Môl » comme on dit chez moi…

Oshyrya (05/10)

 

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Paker Prod / 2014

Tracklist (50:13 mn) 01. An Digor 02. E Biou Ar Boled 03. Emskiant Ar Bobl 04. Daoulagad Ar Stourmer 05. Diwrizizennan 06. Ar Chelenner 07. Frankiz? 08. Contre Violence 09. Gant Ma Hent Ban 10. Teknokratelezh 11. Magan Pe Dagan 12. Kounnar An Anarkour 13. Digevatalded 14. Nannfin

Holispark – The Harvest (EP)

oshy_29052016_HolisparElle n’est pas tout simplement belle et apaisante cette pochette toute mimi et stylisée avec cet arbre (cerisier ?) en fleurs, dans les nuages, au-dessus des montagnes ? Je sens déjà que votre niveau de stress se réduit et que la « zénitude » vous envahit. Après cette entrée en matière toute douce, intéressons-nous de plus près au groupe. Le trio rock s’est formé à Lille en 2015 et compte dans ses rangs Manon (chant), Kévin (Guitare) et et Roch (Batterie), des amis de longue date. Après avoir su saisir toutes les opportunités qui se présentaient à eux de jouer sur scène, ils sautent dans le grand bain au début de cette année en présentant leurs débuts discographiques sous la forme d’un EP, The Harvest.

En six chansons et un peu plus de vingt minutes, HOLISPARK nous présente l’étendue de son savoir-faire et de son talent. Chaque titre se veut être une petite pépite rock, un concentré d’énergie venu directement des tripes. La recette reste d’une simplicité biblique : un riff de guitare efficace, une rythmique à la fois puissante et précise de la batterie et enfin un chant direct et accrocheur à souhait. Dès les premières minutes de « Win of Learn » on se dit que l’entreprise est bien engagé tant il est difficile de résister à l’énergie déployée par le groupe. On se surprend à taper du pied et à secouer la tête au bout de quelques minutes. Le son est très bon et Manon impressionne derrière son micro par la large palette d’émotions qu’elle parvient à faire passer. Les chansons s’enchainent rapidement et HOLISPARK parvient à maintenir une belle intensité tout au long de l’EP. Il faudra attendre la dernière chanson, « Slippery Slope » pour voir le groupe mettre le pied sur le frein et dévoiler un visage plus doux.

A l’écoute de The Harvest on comprend pourquoi HOLISPARK a réussi à générer un joli buzz et l’intérêt des médias dans sa région. L’avenir à court terme s’annonce chargé mais radieux avec une tournée de plus de trente dates. Le mois d’août en particulier sera sans aucun doute ensoleillé avec de très nombreux concerts sur l’île de beauté. Attendez-vous à rapidement entendre à nouveau parler d’HOLISPARK.

Oshyrya (08/10)

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Autoproduction / 2016

Tracklist (21:13 mn) 01. Win of Learn 02. Tonight 03. Light 04. Disposable Friend 05. Further 06. Slippery Slope