Archive for juin, 2016

oshy_13062016_Americ_Hea_CharAprès leur retour à la lumière en 2013 à travers l’EP Shoot, il était que les américains d’AMERICAN HEAD CHARGE nous prouvent vraiment qu’ils ont encore des choses intéressantes en publiant un nouvel album. C’est désormais chose faite avec la publication de Tango Unbrella, le premier nouvel opus depuis bien longtemps, depuis The Feeding en 2005. Plus d’une décennie sans un nouvel album, bien de l’eau aura entretemps coulé sous les ponts.

A l’écoute de ce disque, un premier constat s’impose, les américains reprennent la route exactement là où ils l’avaient laissée en 2005. La recette n’a pas vraiment évolué, ils continuent leur quête du bon métal alternatif, un mélange subtil entre influences indus, sludge et nu-metal. Tango Umbrella ouvre sur les chapeaux de roue avec un « Let All The World Believe » heavy à souhait. Des riffs et des rythmiques pachydermiques, à la fois lourds et hypnotiques, se voient complétées d’un chant particulièrement direct et hargneux de Cameron Heacock. Le groupe sait aussi calmer les débats et mettre l’accent sur la mélodie tout en maintenant la pression et une grosse intensité. « Drowning Under Everything » est une illustration de cette dernière approche tout comme un « A King Among Men » étonnamment doux. AMERICAN HEAD CHARGE semble prendre un malin plaisir à alterner les rythmes et les ambiances tout au long de l’album. Cela fonctionne bien et retards un peu le sentiment de lassitude qui saisit l’auditeur au bout d’un moment. Rien à redire dans la mise en place sonore, la production reste efficace et léchée.

Avec Tango Umbrella, AMERICAN HEAD CHARGE se rappelle au bon souvenir des amateurs. Leur propos reste efficace et presque jouissif dans l’énergie qu’ils y mettent et qu’ils dégagent. Mais les américains laissent un petit goût amer dans la bouche en n’ayant fait dans le réchauffé. La dernière décennie ne semble pas vraiment avoir pesée sur leur approche et leur son, dommage de ne pas avoir su évoluer et apporter une petite touche d’innovation. Si vous aimiez en 2005, tentez votre chance, vous vous retrouverez rapidement en terrain connu.

Oshyrya (06/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (53:43 mn) 01. Let All The World Believe 02. Drowning Under Everything 03. Perfectionist 04. Sacred 05. I Will Have My Day 06. A King Among Men 07. Suffer Elegantly 08. Antidote 09. Prolific Catastrophe 10. Down And Depraved 11. When The Time Is Never Right

oshy_13062016_Produ_o_HatPourquoi, sur les photos promo, les trois quarts des groupes métal font le tronche et semble prêts à nous sauter à la gorge ? C’est pour faire “evil” c’est ça ? Ok quand un groupe d’appelle PRODUCT OF HATE, on ne s’attend pas à trouver une série de comptines joyeuses et fleuries mais de là à montrer ces tronches d’enterrement, nous pourrions trouver meilleure entrée en matière.

PRODUCT OF HATE est né en 2007 à Kenosha County dans le Wisconsin traîne depuis sa bosse sur toutes les salles américaines qui veut bien accueillir le groupe. Histoire de se créer une première carte de visite, le quintet publie un premier EP autoproduit, The Unholy Manipulator, déjà mixé et masterisé par James Murphy (DEATH, TESTAMENT, OBITUARY). En 2014, ils s’enferment en studio et enregistre un album avec la même équipe. Celui-ci est envoyé aux labels et tape dans l’œil de Napalm Records. Voici ce premier album, Buried in Violence.

En onze chansons, PRODUCT OF HATE veut frapper un grand coup et se faire une place sur la scène thrash outre-Atlantique. On sent les américains plus motivés que jamais, très appliqués pour proposer une musique à la fois violente et racée. Nos amis mélangent une solide maîtrise technique avec une hargne volcanique. La paire de guitariste s’en donne à cœur joie et tronçonnent du riff au kilomètre. La section rythmique ne veut surtout pas être à la traîne proposent de solides fondations permettant aux guitaristes de s’ébattre avec gourmandise. Adam Gilley, derrière le micro, reste au diapason de ses camarades en hurlant avec conviction tout au long de Buried in Violence. Les titres s’enchaînent avec rapidité et sans véritable temps mort. PRODUCT OF HATE sait également se faire subtil et laisse parler sa créativité par exemple sur un « As Your Kingdom Falls » presque entrainant.

Dans l’ensemble, les américains ont fait du bon boulot et peuvent être fiers de la somme de travail abattu. Pour l’originalité, on repassera, ces brûlots entre heavy et thrash ont déjà été bien souvent entendus. Mais pour un premier album sur un gros label, il est aisé de comprendre que PRODUCT OF HATE décide de jouer la sécurité. Nous serons plus exigeants sur le deuxième album qui devra montrer la personnalité et le caractère du groupe.

Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (44:56 mn) 01. Kill. You. Now. 02. Annihilation 03. As Your Kingdom Falls 04. Blood Coated Concrete 05. Monster 06. Buried In Violence 07. Vindicare 08. Nemesis 09. Revolution of Destruction 10. Unholy Manipulator 11. Perry Mason

Conan – Revengeance

oshy_13062016_ConanHistoire d’entamer cette chronique par une phrase choc, disons que « CONAN c’est chiant ». Cet adjectif emprunté au vocabulaire technique synthétise souvent l’impression laissé par le groupe et son doom long et répétitif aux non-initiés. Comme l’écrivait Hamster dans sa chronique du précédent opus, Blood Eagle (chronique ici), déjà publié par Napalm Records, « Si vous êtes réfractaire au doom, ce sera pour vous un supplice qui vous semblera interminable ».

Et on ne change pas une recette qui gagne, six titres pour presque cinquante minutes de musique. Trois chansons sont franchement longues et trois autres restent plus raisonnables sur le papier. Né en 2006 outre-manche, le trio ne vise que la compression des crânes grâce à une musique à la fois torturée et pesante. CONAN vous plonge au cœur de la bataille, éclaboussés par les fluides corporels des mourants, là où le sang versé règne en maître. C’était attendus mais les riffs restent extrêmement visqueux et envahissent implacablement votre espace vital. L’agression vient également des rythmes lents et de l’omniprésence des cymbales de Rich Lewis (batterie). Ajoutez à ce paysage glauque et mortifère un chant criard de Jon Davis et vous obtenez un maelström de violence et de négativité. Il vaut mieux avoir le moral, le cœur léger et l’estomac bien accroché pour apprécier l’expérience. Une composition comme « Thunderhoof » risque d’en écœurer plus d’un tant le rouleau-compresseur CONAN semble inarrêtable.

Revengeance est un disque qui vous en veut et tente de vous donner le coup de grâce avec un titre final, « Earthenguard », de plus de douze minutes. Après cela, les derniers rescapés pourront se promener dans un champ de mine en toute quiétude.

Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (48:55 mn) 01. Throne of Fire 02. Thunderhoof 03. Wrath Gauntlet 04. Revengeance 05. Every Man Is An Enemy 06. Earthenguard