Archive for juillet, 2016

Revocation – Great Is Our Sin

revocation_greatisoursinQuand on se retrouve comme un amateur un poil frustré d'un Necrophagist toujours dans les limbes, il faut bien aller voir ailleurs, et l'air de rien Revocation s'impose comme un successeur évident depuis quelques années. Le groupe Nord Américain (de Boston) poursuit sur sa lancée, alors qu'il fête son dixème anniversaire sous le nom de Revocation. Au programme de ce sixième album, le combo enfonce le clou d'un Death metal technique matiné de thrash metal, avec une petite pincée de metal progressif.
Les amateurs qui suivent les pérégrinations du groupe depuis quelques années ne seront pas surpris de voir le groupe revenir avec un album monstrueux. Great Is Our Sin est bien un monstre, implacable, accrocheur, écoeurant. Côté son, Zeuss est encore aux manettes (Hatebreed, Chimaira, Hatebreed, Shadows Fall, Kataklysm) et permet au groupe d'avoir une puissance de feu et un son dévastateurs.
Et pourtant on se replonge volontiers dans l'écoute en boucle d'un album qui démarre au quart de tour, on cherche à comprendre comment le combo à su franchir un pallier, alors que Deathless était un album solide. Jusqu'à présent le groupe livrait de très bons albums, mais cette fois il gagne en assurance et pousse sa recette à la limite. On retiendra la performance du nouveau batteur Ash Pearson (dont la force de frappe est bien plus impressionnante que lorsqu'il était derrière les fûts de 3 Inches of Blood). Le groupe ne contente pas d'asséner des compos techniques et percutantes, il réserve aussi de l'espace à plus de subtilité comme en témoigne le titre " Profanum Vulgus ", plus progressif, avec un poil plus de chant clair de  Dave Davidson, mais sans délaisser le registre agressif, ou le groupe excelle. Plus progressif encore, Revocation peut l'être, comme sur le titre "Cleaving Giants Of Ice" ou ce sont les mélodies qui donnent le ton et permettent un atterrissage en douceur après l'avalanches de notes. S'il ne fallait retenir qu'un uppercut parmi le déluge de coups, on garderait le titre "Communion", mais on retiendrait aussi "The Exaltation", implacable titre instrumental qui déboite à toute vitesse. De fait c'est un choix difficile tant les compositions sont de haut niveau. Plus technique, plus rapide, plus fort, plus poilu sous les bras, " Great Is Our Sin " est sans doute l'album le plus abouti du groupe, qui repousse ses limites. Amateurs de brutalité technique de haut vol, Revocation vous propose un des prétendants de l'année.

Hamster (09/10)

revocationband.bandcamp.com/album/great-is-our-sin

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Metal Blade / 2016

Tracklist (47:53) : 1. Arbiters Of The Apocalypse 2. Theatre Of Horror 3. Monolithic Ignorance 4. Crumbling Imperium 5. Communion 6. The Exaltation 7. Profanum Vulgus 8. Copernican Heresy 9. Only The Spineless Survive 10. Cleaving Giants Of Ice 11. Altar Of Sacrifice (cover Slayer)

 

Après l’édition de l’année passée et la controverse Nokturnal Mortum (un de ces groupes pour lesquels il est difficile de faire la part des choses entre génie musical et idéologie douteuse qui évolue sur un terrain bien glissant avec plein de marques de bottes dessus), le Ragnard Rock Festival se retrouve à nouveau au centre d’une polémique – XXL cette fois – en raison de la présence sur son affiche de plusieurs groupes aux idées tranchées. Je dis « tranchées » pour ne pas brusquer le public sensible de ce festival. Alors que bon, dans le tas, y’a quand même Naer Mataron, dont un des membres fait partie de l’Aube Dorée. Un fasciste de merde, donc

UN FASCISTE DE MERDE

Et l’orga se la joue apolitique, « nous, c’est la musique qui compte blabla », « aucune idéologie, blabla » et lave plus blanc que blanc (forcément, vu le public). Mais bon, à une époque où un seul artiste (Philou, pour ceux qui ne suivent pas) a réussi à déclencher une tempête de merde avec un White Power aviné, il était pour ainsi dire acquis que le RRF ferait des vagues avec des groupes comme Graveland à l’affiche.

On me dira : « oui, Patate, mais bon, il faut savoir faire la part des choses entre la musique et l’idéologie ». Et c’est vrai. Par exemple, j’apprécie beaucoup la musique de Nokturnal Mortum. Je ne m’en cache pas, et je suis persuadé que bon nombre de personnes qui se rendront au Ragnard Rock Festival seront là pour la musique. Et uniquement pour la musique. Enfin, non, ils seront aussi là pour picoler et montrer aux filles qu’ils ne portent rien sous leur kilt. Les beaufs.

Mais (et ça, on ne peut pas le nier non plus), le Ragnard Rock Festival risque aussi d’être un aimant à connards extrémistes, un gros caca bien brun autour duquel gravitera une nuée de mouches. Et la question qui me turlupine le plus est : l’orga aura-t-elle les couilles de ramener gentiment mais fermement ces connards vers la sortie ? La sécu veillera-t-elle à ce que ce festival soit une fête de la musique et de la fraternité métallique (oui, j’ai écrit ça, et mes doigts picotent déjà d’avoir utilisé ces deux mots d’une mièvrerie absolue, mais à en croire pas mal de monde, c’est bien ça, l’esprit des fests) ? Après avoir lu quelques témoignages de l’année passée, j’ai déjà quelques doutes. Le RRF n’en est pas à son coup d’essai. Voir des zines supporter inconditionnellement ce festival me turlupine un peu.

Comme je le disais au sujet de Phil Anselmo « ce qui me gêne le plus, c’est ce raz-de-marée de personnes qui prennent la défense de Phil, qui banalisent ces propos (même s’ils n’étaient pas pensés et, je le répète, j’accorde le bénéfice du doute), une marée humaine face à quelques-uns qui ouvrent leur gueule pour dénoncer cette banalisation du racisme, cet « humour » qui n’en est pas et une écrasante majorité de gens qui ferment leur gueule. Je suis moins dérangé par l’auteur du geste que par cette foule silencieuse qui ne lève pas le doigt et s’en fout royalement ». On assiste exactement au même phénomène, sans la moindre remise en question.

Au Ragnard Rock Festival, tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc, mais nier l’existence d’un problème en se retranchant derrière des arguments naïfs n’est pas une solution. Si l’orga était honnête avec elle-même, elle reconnaîtrait que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur de ses mondes.

 

 

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Interview Première Partie:

 

Interview Deuxième Partie:

 

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Chronique de l'album Generation Goodbye (à venir)

 

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