Archive for août, 2016

Deadlock – Hybris

deadlock-hybrisOn peut mettre les oublis sur le compte d'une mémoire défaillante, avec l'âge après tout on peut tomber sur Alzheimer, ou plus simplement tomber sur un groupe qui n'a rien de franchement inoubliable. Prenons le cas du groupe allemand Deadlock. Si vous cherchez sur l'encyclopédie du metal vous verrez qu'il en existe 8 autres qui partagent ce nom dont deux en provenance d'Allemagne. Etonnant tout de même cet engouement pour un tel nom ? Le Deadlock qui nous intéresse est un survivant, mais quelle pagaille dans le line up du groupe depuis l'album The Arsonist sorti en 2013 ! Pas moins de 3 membres sur les 6 que compte le groupe sont partis, sans parler des changement de poste en interne. Seul le guitariste Sebastian Reichl est à bord depuis le début (près de 20 ans l'air de rien). Un nouveau batteur, Werner Riedl, un nouveau bassiste, Christian Simmerl, et une nouvelle chanteuse, Margi Gerlitz.

Malgré ces chamboulements, le groupe Deadlock reste fidèle à sa formule, oscillant entre Death metal mélodique et metalcore, tandis que que Margi officie au chant clair toujours au premier plan. Comme d'habitude avec Deadlock, la recette sonne un poil trop calibrée pour faire réellement de l'effet. Adjoindre un chant clair plutôt pop avec un chant mâle renfrognée agrémenté de grosses guitares qui ne débordent pas trop du cadre, histoire d'être "accessible" ne surprend vraiment plus personne de nos jours, à moins d'avoir des compositions vraiment accrocheuses qui vont au delà du savoir faire. Un titre comme "Backstory Wound" rappellera encore un improbable mix entre Avril Lavigne et Soilwork, sans pour autant susciter l'enthousiasme, mais au moins à l'instar du titre " Berserk " ou du final " Welcome Deathrow", il est assez énergique pour attirer un peu l'attention.  Un peu léger comme bilan à l'écoute de l'album dont on attend vainement un uppercut, un décollage, qu'il se passe quelque de plus fort que les banalités d'usage… et quand le groupe se lance dans sa réinterprétation de Johannes Brahm avec le titre Ein Deutsches Requiem, en hommage au précédent batteur Tobias Graf (décédé d'un cancer), on reste dubitatif. Le titre est complètement décalé par rapport aux autres compos, alors que sur le plan de l'interprétation le chant lyrique de Margi tient la route. Deadlock laisse encore une fois l'impression qu'il est passé à côté de sa cible, alors qu'il possède les arguments pour convaincre.

Hamster (05/10)

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Napalm Records / 2016

Tracklist (53 minutes) : 01. Epitaph 02. Carbonman 03. Berserk 04. Blood Ghost 05. Hybris 06. Wrath/Salvation 07. Backstory Wound 08. Ein Deutsches Requiem 09. Vergebung 10. Welcome Deathrow

 

Zodiac – Grain of Soul

oshy_07082016_ZodiaL’honneur est sauf, les allemands de ZODIAC aurait bien leur sortie annuelle en 2016. Le dernier album, Sonic Child (chronique ici) date de 2014 mais nous avons eu droit, entre temps, à un disque live, Road Tapes Vol. 1 (chronique ). Le quartet n’aime visiblement pas se reposer sur ses lauriers et la muse de l’inspiration s’avère particulièrement généreuse pour eux.

ZODIAC nous allèche avec onze nouvelles chansons assez courtes et resserrées, d’une durée en moyenne de trois à quatre minutes. A travers cette musique teintée de stoner ou de desert rock, les allemands enchaînent les titres accrocheurs qui donnent envie de les réécouter encore et encore et de taper du pied. « Follow You » fait mouche tout comme « Down ». C’est simple, frais et très bien fait. Pas de chichi ni d’extravagances particulières mais un sujet maîtrisé dans sa simplicité. Il s’agit là de véritable single rock qui pourraient plaire à un large public et passer à haute fréquence sur les radios un peu partout. Nous sommes loin de la démarche old-school qui pullule en ce moment. C’est une plaie de voir tant de groupes recycler les sonorités du passé sans rien apporter d’intéressant. ZODIAC n’hésite pas à s’inspirer de sonorités bien connue mais parvient à rendre le tout très contemporain une fois passé au tamis de leur savoir-faire musical. Les titres s’enchaînent avec naturel et les mélodies ont un je-ne-sais-quoi d’agréable qui vous fera presque systématiquement tendre l’oreille. Rien à redire au niveau du son, la production s’avère claire et dynamique. Grain of Soul a été enregistré, mixé et produit par Arne Neurand à l’Horus Sound Studio d’Hannovre avant que le mastering ne soit confié à Jean-Pierre Chalbos (GOJIRA…) à La Source Mastering de Paris.

Sans fondamentalement changer la recette, ZODIAC parvient à maintenir l’intérêt de l’auditeur et continue son parcours sans faute. Pourtant la concurrence ne manque pas mais contrairement aux autres, les allemands parviennent à rester frais et contemporains. Cela fait du bien faces aux sorties pléthoriques qui ne font que recycler ad nauseam les bonnes idées du passé.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (43:15 mn) 01. Rebirth By Fire 02. Animal 03. Follow You 04. Down 05. Faithless 06. Crow 07. Ain’t Coming Back 08. Get Out 09. Like The Sun 10. Sinner 11. Grain Of Soul

Valient Thorr – Old Salt

oshy_07082016_Valie_ThoMais qu’est ce que c’est que ce truc ? En Caroline du Nord le look hipster connaît une petite variation par rapport au reste du monde, la chemise de bûcheron à carreau se doit d’être remplacée par la veste en jean. Sinon tout y est. Franchement, ce n’est pas très malin de ce moquer, et je fais acte de contrition, mais les photos promos des américains n’aident pas vraiment à s’intéresser à eux.

Le groupe né en 2000 tourne surtout autour de son chanteur, Valient Himself, qui change très régulièrement de camarades de jeu. Et sans faire beaucoup de bruit, le quintet sort des albums avec un grande régularité, depuis Stranded On Earth en 2003, le groupe compte pas moins de six publications, ce Old Salt inclus. Dans un registre hard rock, heavy, stoner, sudiste VALIENT THORR trace sa route contre vents et marées. Mon premier contact avec la musique des américains n’est pas exceptionnelle tant « Mirakuru » agresse dès les premières secondes sans sommation. Le chant attaque bille en tête alors que les premiers riffs de guitares retentissent. Le résultat n’est pas vraiment plaisant, Valient Himself (quel pseudo !) ne possède pas un organe particulièrement accrocheur et la mélodie tombe à plat au bout de quelques secondes. On sent bien d’emblée le côté rock/stoner old-school, composé avec passion et application comme un artisan attentif mais il faudra du temps et plusieurs titres pour que ce dessein n’apparaisse véritablement.

Avec un peu de recul, la musique de VALIENT THORR sonne quand même assez basique et surtout sans grand intérêt. Pour un groupe local dans une fête de village pourquoi pas, mais pour un groupe qui clame haut et fort avoir parcouru le monde et donné plus de 1500 concerts, tout un chacun pouvait espérer mieux. Les Thorriors vont vite apprendre à vouer mon pseudo aux gémonies mais quelle déception. Aucun riff ne s’avère particulièrement accrocheur, entre ses cris et sa voix éraillée, le chanteur a le don de saouler en dix petites minutes. « Cut and Run » sonne pour cela d’un ridicule. Avec six grammes d’alcool dans le sang VALIENT THORR commence peut-être à être sympathique mais à jeun l’effet repoussoir s’avère dévastateur. Et pourtant mon camarade Poney avait su apprécier leur album précédent, Our Own Masters (chronique ).

Ok vous trouverez ici et là quelques bonnes idées comme ce « Linen Maker » instrumental et acoustique mais cela fait bien chiche sur la longueur de ce disque. Cela sonne daté, vieillot et sans panache. L’ennui a pointé le bout de son nez après trois ou quatre titres pour ne plus jamais disparaître. Votre serviteur est passé à des kilomètres de ce VALIENT THORR. Enfin, pour terminer, nous jetterons un voile pudique sur la pochette ridicule de ce disque, l’œuvre d’un gamin de 8 ans moyennement doué. Je repose la question, mais qu’est ce que c’est que ce truc ?

Oshyrya (04/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (45:09 mn) 01. Mirakuru 02. Lil’ Knife 03. Cut and Run 04. No Count Blues 05. The Trudge 06. Worm Up 07. Spellbroke 08. Linen Maker 09. The Shroud 10. Looking Glass 11. Jealous Gods