Chronique de Brothers in Farms (ici)
Sep 25
Sep 25
A la fin des années 70 et au début des années 80 votre serviteur était en couche culotte et a donc très largement raté les débuts de SILVERTRAIN. En 2016, beaucoup croiront rencontrer un nouveau groupe alors qu’il n’en est rien. L’aventure a commencé en 1978 à Strasbourg et le quartet prend la lourde décision, dès ses débuts, de ne chanter qu’en anglais. Cela va leur poser bien des difficultés pour trouver un label mais ils avancent malgré l’adversité et publie un premier opus en 1979, Which Platform Please? S’en suit de multiples tournées avec de grands noms comme MOTORHEAD ou ROSE TATTOO avant que tout ne s’arrête brutalement en 1981. Après des décennies de silence, SILVERTRAIN renait de ses cendres en 2013 sous l’impulsion de son chanteur, Philippe Yborra (ex-Phil York) qui s’entoure de jeunes loups pour mener à bien cette renaissance.
Après un nouvel album éponyme en 2014, les voici de retour avec un nouveau disque sous le bras, Walls of Insanity. Les musiciens changent mais Yborra reste fidèle au poste et tient fermement la barre du navire. Dès les premières minutes, SILVERTRAIN impressionne par l’énergie qu’il dégage et la qualité du son. Ils ne font pas dans la demi-mesure et attaquent tambour battant via un « Rock or Burn » efficace en diable. En trois minutes la messe est dite, vous avez ce refrain qui vous tourne dans la tête et ne vous lâche plus. Yborra possède un timbre de voix assez particulier, assez aigu mais loin d’être désagréable. Cela sonne parfois comme Biff Byford de SAXON. Il parvient à transmettre de belles émotions tout au long du disque. Ses camarades de jeu ne sont pas en reste et accumule riffs et rythmiques accrocheurs. Le chant fait beaucoup comme sur une chanson en apparence très simple comme « Lorelei ». Mais le meilleur travail est celui qui semble facile et qui cache les efforts nécessaires à sa réalisation. Mathieu Colin est loin d’être un manchot avec sa guitare, il enchaine les morceaux de bravoure avec une apparente décontraction. Chapeau bas sur la masse de travail abattue par SILVERTRAIN. Toutes les chansons ne sont pas géniales mais la barre reste en permanence assez haute. Les raisons de se réjouir à l’écoute de Walls in Insanity de manquent pas.
SILVERTRAIN enfonce encore le clou et finit de convaincre les plus sceptiques qu’il a bien sa place sur la scène hexagonale et plus largement européenne. Les auvergnats (oui l’Alsace fait désormais partie du passé) peuvent être fiers du travail accompli et peuvent très largement se comparer aux grosses écuries européennes évoluant dans ce même registre Hard Rock / Metal. Ce ne serait que justice pour des précurseurs.
Oshyrya (7,5/10)
Brennus Music / 2016
Tracklist (40:26 mn) 01. Rock or Burn 02. Lorelei 03. Raptor's Mind 04. Walls of Insanity 05. Burning Land 06. Metempsychosis 07. Fly Towards the Stars 08. Agony 09. Pacte de Sang 10. Redemption
Sep 25
MASTER CROW s’apparente à une affaire de famille puisque l’aventure débute en 2006 sous l’impulsion du guitariste Kriss Mandra et son fils Théo “DTX” Gendron. Après avoir longtemps tâtonné à travers différents styles et avec de multiples camarades de jeu, les franciliens finissent par accoucher de la bonne formule en 2013. Avec le sang neuf apporté par Julien “Nutz” Deyres (chanteur du groupe GOROD) derrière le micro ainsi que Thomas et Matt à la basse et à la seconde guitare, prend une tournure beaucoup plus Deathcore. Ce deuxième album, Die For Humanity, synthétise ce nouvel élan.
Finalement la recette est assez simple avec Die For Humanity, tout est sombre, la pochette, le livret, le cd, la recette pour se péter les yeux en deux secondes. Musicalement parlant, ce n’est pas vraiment plus brillant puisque nos amis ne sont pas venus nous conter fleurette et multiplient les salves death plus mortelle les unes que les autres. Deyres assassinent ses cordes vocales avec entrain et growle comme un damné. Les plus poètes d’entre nous seront servis. Au niveau des compositions, MASTER CROW semble avoir pris un malin plaisir à complexifier son approche multipliant les sections ultra techniques, plus tarabiscotées les unes que les autres. Cette rencontre entre death, metalcore et djent, a franchement de quoi laisser perplexe tant le résultat final peine à convaincre. Cela sonne bourrin, décousu et sans âme. Les franciliens font feu de tout bois, ils possèdent sans aucun doute une solide technique mais chacune des compositions laissent perplexe. N’est pas OBSCURA ou CRYPTOPSY qui veut. On tombe ici vite dans le gloubi-boulga deathcore sans caractère ni ligne directrice.
Die For Humanity heurte et agresse au lieu de séduire par sa violence et sa noirceur. MASTER CROW reste un groupe jeune malgré l’expérience de certains de ses membres. Il reste encore pas mal de travail avant de pouvoir convaincre sur la longueur. Signalons que lors des concerts, le micro est assuré par Théo “Mouthmouth” Hollander. Attendons la suite de leur aventure avant d’exprimer un avis plus définitif.
Oshyrya (05/10)
Autoproduction / 2014
Tracklist (44:44 mn) 01. Die For Humanity 02. Down From The Sky 03. Road Of Vice 04. Katyusha 05. Scream In The Night 06. Staind In Blood 07. Born To Be Crucified 08. Eye Of The Troll 09. Down From The Sky (Theo "Mouthmouth" Holander Version)