oshy_09102016_pursIl est amusant de voir des hommes et des femmes assez jeunes rentrer dans un trip revival et vouloir recréer une musique et une esthétique d’une époque qu’ils n’ont pas connue du tout. Le résultat s’apparente alors souvent à un reconstruction idéalisée loin de la réalité vécue par les contemporains. Ce petit coup de gueule s’impose face à la sortie du premier album des britanniques de PURSON qui s’amuse à singer dans tous les sens du terme le rock psychédélique des années 70. Sauf que le leader et géniteur du groupe, Rosalie Cunningham est née en 1990 et que cela apparait comme étant assez futile ou carrément mercantile histoire de surfer sur les modes du moment.

PURSON est né à Londres sur les cendres du groupe précédent de Cunningham, IPSO FACTO. Avec quatre nouveaux camarades de jeu, elle poursuit sa quête psychédélique en publiant en en 2013 un premier opus, The Circle And The Blue Door chez Rise Above Records, le label de Lee Dorian. Avec son chauvinisme habituel, la presse rock anglo-saxonne applaudit des deux mains et porte le groupe au pinacle et ils multiplient les concerts avec de grands noms comme KISS ou GHOST. Deux ans plus tard, les voici de retour avec dix nouvelles chansons rassemblées au sein de ce Desire’s Magic Theatre.

Tout y est, tous les clichés 70s sont bien présents. Sur la forme d’abord avec des visuels adaptés affichant quarante ans de retard au niveau du look (à ces motifs sur les vêtements !), il fallait faire « evil » donc le groupe fait référence à un démon… Musicalement, c’est la même chose, comme les BLUE PILLS, les britanniques se font un délire seventies et s’amusent à reprendre tous les codes de cette période. Les chansons sont loin d’être mauvaises, souvent assez courtes, directes et plutôt bien envoyées. Les singles potentiels ne manquent pas, la guitare mènent les débats avec talent, enrichie de divers claviers ici et là et un côté vaudeville et grandiloquent rappelant effectivement GHOST. Derrière le micro Cunningham ne démérite pas et fait le boulot attendu.

Si vous adhérez à la démarche vous pourriez prendre du plaisir à l’écoute de ce deuxième opus de PURSON. Mais vous ne m’empêcherez pas de penser que tout cela tourne quand même sérieusement vers le ridicule. PURSON recycle des éléments vieux de plus de quarante ans sans y apporter grand-chose à part une production actualisée et moderne. Cela sonne bien creux et ne peut que donner envie de se replonger dans la discographie des DOORS ou de Jimmy Hendrix. Vous me direz que GHOST fait bien la même chose, c’est tout à vrai, mais le talent et le sens du spectacle en plus.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Spinefarm Records / 2016

Tracklist (44:19 mn) 01. Desires Magic Theatre 02. Electric Landlady 03. Dead Dodo Down 04. Pedigree Chums 05. The Sky Parade 06. The Window Cleaner 07. The Way It Is 08. Mr. Howard 09. I Know 10. The Bitter Suite